La nouvelle règlementation des pneus fait jaser
Les 6 heures de Spa se terminent sur un nouveau doublé de Toyota, mais il y a eu de l’action et beaucoup de sorties de piste. Et les critiques risquent de fuser envers la FIA et l’ACO, car le débat sur l’interdiction des cabines de chauffe des pneus va repartir de plus belle. Alors que les pilotes pouvaient auparavant repartir des stands avec des pneus préchauffés à 80° et donc avoir rapidement un bon grip, on a vu le résultat de leur interdiction à Spa, avec des conditions humides qui non seulement ont amené des températures basses mais en plus ont accru les difficultés de mise en température, avec pas mal d’incidents à la clé. Si le but recherché est le spectacle, pas sûr que ce soit le cas. Quant à la sécurité et au bilan pièces détachées, il va rapidement faire grincer des dents…
Avant même le départ, c’était Holiday on ice. Phil Hanson (Oreca n°22) a tapé les piles de pneus au sommet du Raidillon. Claudio Schiovani (Porsche n°60) est également allé s’échouer dans un bac à graviers, alors que Christian Ried (Porsche n°77) est parti en tête-à-queue à trois reprises.
Une Cadillac a testé les nouveaux dégagements du raidillon
Après plusieurs tours sous voiture de sécurité, la meute a été lâchée. Sur le moment, Ferrari semblait avoir fait un bon choix en chaussant des pneus pluie, comme Peugeot, puisque les bolides italiens ont pris les devants, alors que la Toyota, partie en slicks, apparaissait en difficulté sur les premiers tours. Mais l’expérience a fait le reste puisqu’une heure plus tard, sur une piste s’étant assechée, la Toyota n°7 pointait en tête devant une Porsche Penske et une Cadillac alors que les Ferrari, contraintes de repasser par les stands pour changer de gommes, étaient reléguées à 1 tour ! Quant à la Toyota n°8, partie du fond de grille après s’être pris le mur en qualifs, elle était déjà remontée en 4e position.
Lors de la 2e heure, au bout d’1h 38 de course, le premier gros incident concernait une Cadillac. 2e mais sous la pression des Ferrari qui étaient pourtant à 1 tour, la Cadillac n°3, celle de Bourdais-Van der Zande-Aitken, est sortie violemment de la piste. Dans le Raidillon, Van der Zande a perdu son Hypercar suite à un lâchage de la direction assistée, allant taper violemment dans les pneus, dans la montée. Un choc violent, qui laissait la Cadillac en morceaux.
éliminations en série
Après une longue neutralisation, la course a repris ses droits mais les rebondissements se sont enchaînés. La Porsche Penske 963 de Laurens Vanthoor s’est arrêtée sur la piste, en panne. C’est ensuite Jacques Villeneuve qui s’est accroché avec une Ferrari 488 LMGTE en essayant de la passer à l’intérieur de Blanchimont alors qu’il coursait la Glickenhaus. La Vanwall 680 a fini sa course dans les murs de protection, voiture pliée. A 1h30de l’arrivée, Ferrari perdait ensuite la 499P n°50. A la sortie de stands, en pneus froids, Antonio Fuoco perdait le prototype sur la réaccélération et partait directement dans les rails, abandonnant sur le coup.
Une Ferrari en super forme
Alors que les Toyota étaient à la parade encore une fois, la fin de course nous a offert une superbe remontée de la 2e Ferrari, la N°51 de James Calado, qui a repris en 25 minutes pas moins de 35 secondes à la Porsche 963 de Mackowiecki,pour finalement le passer dans le dernier tour et arracher la 3e position. Une compensation pour l’équipage qui avait perdu la pole position obtenue hier par Antonio Giovinazzi, le temps ayant été annulé pour non-respect des limites de piste.
La 5e place est prise par la Cadillac rescapée et la 6e place par la Porsche 963 « privée » du team Jota. Et nos Peugeot ? Et bien, si la fiabilité est là, ce n’est pas le cas de la performance. Les deux 9X8 ont évité les ennuis, mais elles ne sont pas du tout dans le coup. La n°93 de Di Resta/Jensen/Vergne prend la 7e place Hypercar mais termine 13e à la régulière, derrière plusieurs LMP2 et la seconde Peugeot est 17e au général…Pour comparer, le meilleur tour en course d’une 9X8 s’établit à 2.05.212 contre 2.03.868 pour une 499P et 2.02.327 pour la Toyota N°7. Un gouffre.
En LMP2, la bagarre a duré jusqu’au bout. United Autosports, Team WRT, Jota et Prema ont bataillé dur durant les six heures. En fin de course, la Prema n°63 pilotée par Doriane Pin, Mirko Bortolotti et Daniil Kvyat s’est retrouvée hors du coup après une pénalité de 3 minutes pour une infraction sous régime de neutralisation. United Autosports, avec Tom Blomqvist et Team WRT, avec Louis Delétraz, ont ravitaillé en même temps à 10 minutes du damier. United Autosports est rentré en tête mais Team WRT a quitté la voie des stands quelques secondes plus tôt. Louis Delétraz, Robert Kubica et Rui Andrade sont venus à bout du team anglo-américain United Autosports. Albert Costa, pour Europol Competition, a fait un festival en fin d’épreuve pour monter sur le podium. Les Alpine sont 7e et 8e, encore en retrait.
En LMGTE aussi, la bagarre a été rude. Après avoir raté pour une seconde la victoire à Portimao, Alessio Rovera, Luis Perez Companc et Lilou Wadoux ont décroché leur première victoire. Lilou Wadoux, devient par la même occasion la première féminine à s’imposer en WEC toutes catégories confondues, à seulement 22 ans. Corvette Racing, grâce un Nicky Catsburg en mode défense totale, arrache la 2e place avec une C8.R alourdie par la Bop, et a résisté jusqu’au bout à l’Aston Martin Vantage GTE/ORT by TF qui la talonne de seulement 0.2 seconde !
Conclusion : il va falloir du travail pour déloger Toyota. Si Ferrari se rapproche en performance, et même prend l’ascendant en qualifications, on voit encore une fois l’avantage net des japonais en termes de stratégie, d’exécution et de maitrise des aléas sur l’ensemble d’une longue course. L’expérience, tout simplement ! On constate néanmoins le potentiel supérieur des hypercars sur les « simples » LMDh. A voir ce que la Bop nous réservera pour Le Mans.
Classement complet ici
Au championnat, Buemi-Hartley-Hirakawa restent leaders avec 71 points contre 65 à Conway, Kobayashi et Lopez qui viennent de signer leur 2e victoire de la saison.
Sympa la fin de course !!!
?
Ferrari vs Porsche
Corvette vs Aston
La BoP ne sera pas corrigée pour les 24h du Mans (règlementairement un ajustement aurait pu être fait avant ce week-end mais l’ACO a ouvertement fait le choix de ne rien changer), si il doit y avoir des ajustements ils seront fait après pour Monza.
Pour Peugeot, malheureusement leur concept ne marche pas, sur un circuit sensé les avantager ils sont quasiment les plus lents en LMH (ils finissent derrière la Glickenhaus!) et surtout pareil en vitesse de pointe alors que c’est sensé être un des avantages de la 9X8, la 499P prend 15km/h de plus!
3 secondes au tour…
200m par tour ?
Il ne faut pas perdre de vue que Peugeot a conçu une voiture sur un règlement qui a été modifié quelques mois après le début de la conception (4 roues motrices à partir de 120 km/h, changé pour 190 avant de revenir à 150 km/h) , ils ont eu le courage de ne rien remettre en question, on verra comment ça sera dans les Hunaudières.
C’était une chouette course, surtout les deux premières heures, j’aurais jamais cru voir la Vanwall et la Glickenhaus, mettre un tour à aux deux Ferrari, sans parler d’être en bataille avec une porsche et une toyota (bon y avait la united de tête aussi juste derrière qui allait plus vite que tout le groupe la mais)
Par contre les couvertures chauffante ça va redevenir un débat, déjà je trouve ça bizarre que seul les hypercar sont en énorme difficulté avec, on voyait pas les P2 être 15s plus lente sur les tours de sortie, pareil pour les GTE, en début de course les 499P en pneu froid étaient plus lente que les 488, et autant ça marche en IMSA, autant la météo est pas la même
Les LMP2 et GTE ont des pneus plus tendres qui donc chauffent un peu plus rapidement, pareil en IMSA même si c’est du Michelin ils sont plus soft que ceux du WEC.
Bon on sait entre qui ça va fighter au 24.
La transpiration de La Tribune vers le bas pour s’assurer qu’il va bien.
Bon choix du jaune pour Cadillac! Ça change des blancs customises de couleurs. Le rouge Ferrari est magnétique!
Ils auraient dû préciser qu’ils faisaient le lmp2 chez Peugeot j’ai été sur place on voyait clairement qu’elle manque de traction
Elle n’avait pas l’air autant à la ramasse que ce que ça laisse voir le résultat final mais ils ont clairement et pénalisés aussi par les Safety cars la voiture est belle mais elle a l’air super étroite et petite par rapport au autres HyperCars
Les Peugeot sont parties en pneus pluie ça n’aide pas. Sinon pour les dimensions pourtant ce sont les mêmes que les autres Hypercars, la seule différence étant l’aileron en moins et aussi le fait que la Peugeot a 4 pneus de même largeur là ou les autres ont des pneus arrières plus larges (leurs pneus avants sont de facto plus étroits) ce qui explique en partie le déficit de traction des 9X8.
https://www.autohebdo.fr/actualites/endurance/comment-interpreter-la-performance-de-peugeot-a-spa.html
Ils sont optimistes dans leur conclusion ils oublient juste un point il faut atteindre les 330km/h or la 9X8 manque de traction! A spa là ou les autres étaient à 315/320 km/h les Peugeot n’arrivaient même pas à 310km/h.
Au début de la saison, quand ils ont annoncé qu’il n’y aurait plus de chauffe des pneus, je me suis dit que c’était débile et démago. Mais de là à voir des Hypercars se faire doubler par des GT, c’est du grand n’importe quoi. C’est la première fois que je vois un truc pareil. Merci à Ferrari d’avoir démontré la stupidité de cette décision, qui coûte cher en dégâts sur les voitures (pour le côté écolo, on repassera).
Il n’y a plus qu’à espérer qu’il fasse chaud en Sarthe dans un mois, avec des températures nocturnes autour des 20°C.
Lilou Wadoux rentre dans l’histoire, quel roc ! Complètement imperturbable, on a l’impression que la pression glisse sur elle, un vrai tempérament de championne. Avec Doriane Pin, on a 2 pilotes de classe mondiale.