Sébastien Ogier et Charles Milesi ont testé la GR010 de Toyota en vue d’un programme d’endurance. Si pour Ogier on ne s’attendait pas à une saison complète vu qu’il continue en WRC à temps partiel, on pouvait attendre quelque chose pour Milesi. En fait, Toyota lui préfère visiblement Ryo Hirakawa.
Ce dernier va remplacer Kazuki Nakajima qui prend une retraite sportive surprise. Nakajima n’a que 36 ans mais Toyota lui propose une place dans l’organigramme. Un peu comme ils ont fait avec Jari-Matti Latvala en rallye WRC (36 ans lui aussi et désormais patron de l’écurie de rallye), Toyota intègre un pilote dans l’organigramme. Il sera Vice-Président (Vice Chairman) de TOYOTA GAZOO Racing Europe.
La double fonction de Kobayashi
Autre surprise, Kamui Kobayashi aura une double casquette, en piste et en dehors. Il reste pilote de la numéro 7, mais sera aussi Team Principal ! Cela sent la retraite sportive sous peu pour le pilote de 35 ans (on est retiré jeune de la piste chez Toyota…).
Et donc, le petit nouveau de la numéro 8 est Ryo Hirakawa, 27 ans. Il sera l’équipier de Sébastien Buemi et de Brendon Hartley en WEC 2022.
Hirakawa a tenté une carrière en monoplace, mais ses résultats en formules de promotion n’ont pas été probants au-delà de la Formule 3 Japon. Rapidement, il a mené en parallèle une carrière en endurance et là c’était déjà plus flatteur avec un titre en 2017 en Super GT (GT500), mais aussi des places de vice-champion. De retour en Super Formula (monoplace nippone), il termine tout de même 2d du championnat 2020.
En endurance, il est aligné en European Le Mans Series (ELMS) en LMP2 chez Thiriet ou chez G-Drive. Il participe également deux fois aux 24 heures du Mans avec les mêmes écuries, sans vraiment briller (abandon et 39e). Hirakawa devrait continuer en Super Formula en parallèle du WEC.
Notre avis, par leblogauto.com
Quant aux deux Français, les verra-t-on un jour chez Toyota au Mans ou en WEC ? Rien n’est moins sûr. N’oublions pas Thomas Laurent qui a été intégré à l’équipe Toyota, mais prêté immédiatement à Alpine en 2020 et qui cette année n’apparait plus chez les Nippons. Pour le moment, il n’est pas question d’une troisième voiture spécialement pour les 24 heures du Mans. Pourtant cela serait une bonne opportunité d’aligner Ogier par exemple.
Cette « manie » de promouvoir des pilotes jeunes dans l’organisation des écuries est assez spéciale. Certes, cela permet de « faire de la place » à de nouveaux pilotes. Mais pour ceux qui se mettent en retrait, c’est un peu un aveu d’échec. Kobayashi n’a gagné les 24 Heures du Mans « que » cette année et pense sans doute encore aligner son nom au palmarès. Mais en le mettant à la fois pilote et à la fois directeur de l’écurie, Toyota semble lui signifier que la « fin » (de pilote) est proche.
Nakajima de son côté est triple vainqueur des 24 Heures et champion WEC 2019. Vice Président de TGR Europe ressemble à un pis-aller. Il est vrai qu’il n’y a pas pléthore de baquet en WEC Hypercar et beaucoup de pilotes.
Illustrations : Toyota
Quand même très bizarre la double casquette team principal – pilote. Même les pilotes propriétaire ont tout de même un manager délégué pour gérer l’équipe quand ils sont au volant.
J’ai vu un commentaire anglais très juste. Imaginons que Kamui est en train de dormir après son relai nocturne au Mans, si la direction de course a besoin de contacter le team principal pour une raison X ou Y, on va le réveiller et ensuite il sera juste encore plus crevé qu’il le serait normalement ? C’est pas un peu contre productif ?
Admettons que Vasselon prenne le relais quand Kamui n’est pas là, à ce moment là autant laisser Vasselon gérer la boutique tout seul comme aujourd’hui.
Et si on veut signifier la sortie à Kamui, une simple non prolongation de contrat aurait suffi avant de le passer team principal en 2023. Ce qui est plus ou moins en train d’arriver puisque le communiqué parle de « préparer l’équipe au défi qui l’attend en 2023 avec le retour massif d’équipe usine »