Les équipages titulaires sur la N° 7 et N° 8 ont été connus très tôt et la surprise venait de José Maria Lopez passant d’un coup du WTCC au WEC. Alors, l’argentin comptait sur ses deux coéquipiers Kamui Kobayashi et Mike Conway pour lui dévoiler les secrets du proto TS 050.
Avant de s’envoler pour disputer la course de Formula-e à Mexico (tout comme d‘ailleurs Buemi et Sarrazin), José Maria Lopez devait nous déclarer :
« C’est formidable de faire partie de l’équipe TOYOTA GAZOO Racing. Pour moi c’est comme un rêve qui devient réalité et j’ai hâte d’être au départ de la première course. La conduite d’une LMP1 est très différente de celle d’une WTCC mais j’aime ce défi. La puissance et l’adhérence de la TS050 HYBRID sont incroyables et la technologie hybride de Toyota très impressionnante. J’attends avec impatience ma première expérience en WEC et surtout au Mans, qui est une course très spéciale.Pour moi, courir au Mans a toujours été un rêve, alors je suis très heureux de faire partie de ce challenge avec Toyota.»
Le pilote évoque ensuite avec une pointe d’humour les journées d’essais très intenses, où l’on est testé sur une foule de paramètres : usure des pneus, constance, régularité, mise au point, retour d’informations, relations avec les ingénieurs, avec les autres pilotes…avant de s’éclipser pour aller récolter une sixième place… à Mexico !
Sébastien Buemi, titulaire lui aussi mais sur la Toyota N° 8 acceptait de nous répondre moins de 30 minutes avant de se sauver pour ne pas louper ce même avion de Mexico.
LBA : Alors Sébastien après un abandon en 2012, puis une deuxième place en 2013, une troisième en 2014, une huitième en 2015 et le cruel dénouement de 2016, les 24 heures du Mans constituent votre objectif 2017 ?
Sébastien Buemi : « Mon objectif, il est clair c’est de gagner le Mans, de gagner le championnat. Moi je pars dans l’idée de pouvoir me battre pour la victoire à toutes les courses. Le contraire constituerait une grande déception. D’ailleurs tout le monde a le même objectif dans le team. On arrivera avec trois voitures au Mans. On arrive bien préparés. Ce n’est pas du tout une révolution, parce que l’année passée nous avions eu une période très compliquée, au niveau de la technique. Nous étions passés d’un V8 atmosphérique à V6 turbo, à une batterie au lieu d’un condensateur, un nouveau châssis, une nouvelle aérodynamique, c’est sûr que malgré toute notre bonne volonté ça allait être compliqué d’être compétitif et toujours fiable. Cette année avec une évolution et non une révolution, je m’attends quand même à ce que l’on puisse être devant. »
Sébastien assure que le travail hivernal a été fructueux, il ne regrette pas de ne pas rouler ici au prologue, même s’il avoue par ailleurs avoir eu bien envie de se comparer à Porsche mais comme l’occasion réelle lui sera donnée dans deux semaines, il laisse Davidson et Nakajima assurer le boulot du prologue.
Nous retrouvons Stéphane Sarrazin, lui aussi sur le départ pour la course de Formula-E.
LBA : Stéphane, Toyota compte sur votre grande expertise du Mans et vous désigne un peu comme le capitaine de route pour cette épreuve.
Stéphane Sarrazin : « Oui effectivement, j’ai beaucoup d’expérience au Mans, c’est clair. Cela fait longtemps que j’y roule. J’ai disputé 15 fois les 24 heures du Mans. Je vais pouvoir mettre à profit tout ce que j’ai pu apprendre et le transmettre à Yuji, qui lui va découvrir la piste. Dans l’équipe il y a aussi Nicolas, qui a également beaucoup d’expérience. A nous deux on va tout faire pour aider notre coéquipier et qu’il y ait une homogénéité afin que notre équipe soit performante. Au Mans, il y a beaucoup de choses spécifiques à apprendre, ça n’est donc pas facile pour une première participation, surtout une LMP1, où ça va vraiment très vite. Nous avons très bien roulé cet hiver avec une voiture très perfo. En 2016 nous avions la performance mais aussi de la malchance. La course était pour Toyota, mais on va vraiment essayer de gagner cette année. »
Stéphane dispute lui aussi le championnat de Formula-e, mais roule un peu en rallye (on a pu le voir en Corse) et de se dit très heureux de pouvoir ainsi de changer de voiture, de discipline, de se remettre en question. Il se sent par ailleurs très bien dans le team Toyota Gazooracing.
Nicolas Lapierre expliquez-nous comment après avoir été viré vous revenez chez Toyota pour la saison 2017 ?
Nicolas Lapierre : « Effectivement c’est un souhait partagé. C’est vrai que nous nous étions séparés en 2014 pour diverses raisons. Depuis, j’ai enchainé quelques succès en LMP2, du coup ça a donné confiance à Toyota et envie de me rappeler. Ils cherchaient un pilote pour cette troisième voiture. Comme la prise de décision intervenait assez tard, il leur fallait un pilote qui connaisse bien le Mans et également l’équipe. Du coup le choix s’est assez logiquement porté sur moi et je suis très content d’être de retour chez Toyota. »
Combien de participations aux 24 heures ?
« 9 fois en tout et deux victoires en LMP2. »
Vous avez un programme chargé, comment organisez-vous les choses ?
« Il faut se maintenir en bonne condition physique car les courses et les essais s’enchainent à un très bon rythme, mais on a l’habitude. De plus, dans toutes les courses où je suis engagé (Alpine en LMPWEC hormis Spa et Le Mans et Le Mans Series avec une équipe américaine) j’ai une chance de victoire, c’est aussi très important, ça permet en effet d’aller avec le sourire sur chaque circuit avec une grosse motivation. »
Malgré tout ce sera un programme chargé ?
« Oui, 16 courses au total mais avec l’envie de victoire c’est plus facile même s’il faut jongler avec les simulateurs, les essais et les calendriers des courses de chaque équipe, mais tout se passe bien. »
Comme a l’a peut-être lu par ailleurs, on peut se dire que Toyota a bien senti les choses en faisant appel à Nicolas, puisque c’est lui qui a « fait péter un temps » laissant sans doute Porsche un peu dans l’expectative quant à leur niveau de compétitivité par rapport aux Toyota 2017.
La solidarité des pilotes Toyota semblait particulièrement réelle quand ils se tinrent tous ensemble par les épaules pour la photo.
Au sein de chaque équipage les pilotes s’informaient réciproquement des réactions de l’auto et d’autres choses aussi secrètes que les consommations réelles ou encore le grip de telle ou telle gomme. En tout cas, sur le muret le staff technique veillait en recevant toutes les données embarquées en temps réel ce qui constitue à Monza un réel exploit en raison des bois et de la configuration du circuit, venant gêner la propagation des ondes. Peu importe, Toyota avait hissé le plus grand mat de communication de tout le paddock. Fallait-il là y voir un signe de sa domination souhaitée en 2017 ? Nous serons bientôt fixés avec les résultats dans quelques jours, de la course de Silverstone.