Waymo tacle Uber à propos de l’accident mortel

Le patron de Waymo (Google), John Krafcik, indique que la technologie Waymo aurait pu éviter l’accident avec un véhicule autonome Uber.

Ce sont des propos rapportés par la presse américaine. Krafcik intervenait lors d’une conférence de la NADA (National Automobile Dealers Association) à Las Vegas (Nevada). « Je veux être vraiment plein de respect pour Elaine, la femme qui a perdu la vie, et sa famille. (Mais) dans le cas d’un piéton ou d’un piéton avec un vélo, nous sommes certains que notre technologie serait fiable et serait capable de gérer une situation comme celle-là ».

Pour autant, le patron de Waymo indique que sa société – et les autres acteurs de la conduite autonome – sont troublés par cet accident. En effet, Uber utilise les mêmes capteurs que ses concurrents. A savoir une caméra, mais aussi des radars et des lidars (*). Ainsi, cela permet aux véhicules de littéralement « voir » dans l’obscurité. Ce sont les appareillages que l’on place bien haut, sur le toit des véhicules.

Ici, certains experts estiment que le LIDAR serait en cause, ajoutant qu’il faut attendre les détails de l’enquête. Toutefois, les différents acteurs se réunissent déjà pour voir si un tel accident pourrait se produire avec leur technologie respective. Du côté de Waymo, on met en avant les 8 millions de kilomètres de test sans accident de ce genre. Ainsi que les milliards de kilomètres faits en simulation. A priori, Waymo ne mettra pas en suspend son programme de test d’auto-partage autonome.

Le LiDAR de UBER défaillant ?

Le Lidar est au cœur de la détection pour la conduite autonome. En effet, il permet de détecter les « obstacles » de très loin. Chez Waymo, on affirme même que le « Long Range Lidar » (lidar longue distance) qu’ils ont développé durant des années permet de détecter un piéton bien plus loin que les concurrents, et même de « savoir dans quel sens il regarde ».

On rappellera qu’une bataille en justice a récemment eu lieu entre Waymo et Uber justement. Google accuse Uber d’avoir acquis illégalement des secrets techniques sur ce lidar longue distance lors du rachat de la société de camions autonomes OTTO. Otto a été fondée par Anthony Levandowski, un ancien…de Waymo. L’affaire s’est soldée à l’amiable avec un échange d’actions Uber pour un montant (à l’époque) d’environ 245 millions de dollars.

Certains mettent en avant l’empressement de Uber à faire rouler ses véhicules autonomes en environnement réel. Au contraire, d’autres estiment que le véhicule autonome – dans son ensemble – n’est pas prêt et doit retourner sur des environnements fermés. Chez Waymo, les tests en condition réels vont se poursuivre, sûrs qu’ils sont de leur technologie. La société a été autorisée en février à mener des tests à Phoenix (Arizona) sans « opérateur de secours ».

(*) un radar utilise des ondes radio, un lidar des lasers

Illustration : Waymo/Uber

(32 commentaires)

  1. Ok, donc en gros ils utilisent la même technologie, mais si ça avait été eux, « elle serait pas morte, nananère ». Ce manque total de respect.

  2. Je pense que soit on passe de la conduite manuelle ou à l’autonome 100%. Évidemment avec une condition de fiabilité mais tous les modes intermédiaires sont ridicules, c’est presque mais pas tout a fait, ce qui donne l’accident Tesla avec camion ou le le surveillant Uber que l’on constate pas vraiment absorbé par la route avec un véhicule manifestement défaillant.

    1. @Fred21 : C’est pour cela que Waymo a décidé de ne pas commercialiser ni continuer les dév et tests avec les modes « pas tout à fait mais presque ».

  3. … Bla bla bla jusqu’au prochain accident qui impliquera une technologie Waymo. Me font tous rire avec leur super technologie d’autonomie soi-disant super au point et fiable.
    Ce truc est une utopie et chaque accident va venir repousser la voiture de quelques années à chaque fois (ce n’est pas plus mal).
    Je ne ferai jamais confiance à un ordi et quelle est la plus-value s’il faut rester super vigilant pour éventuellement réagir un cas de bug. Franchement, qui monterait dans un avion sans pilotes ? ou laisserait monter ses gosses dans un bus sans conducteur ? Pas grand monde je pense, du coup pourquoi en serait-il autrement dans un voiture ? C’est trop anxiogène.

      1. N’exagérons rien.
        Le rail est un environnement fermé à la différence de la route. Et encore plus avec le métro qui est souterrain.

        Sur la route les obstacles peuvent surgir de n’importe où !

        Personnellement j’ai hâte de pouvoir au moins bénéficier de la conduite semi autonome à la Tesla 🙂

        1. Les navette Navya sont en test depuis des mois sur différents site en France, Suisse et ailleurs.
          Les voitures Google depuis pfiou plus longtemps 🙂
          Et en France, si c’est plus discret, il y a qq dizaines de véhicules en test (mais sur voie express et autoroute, avec un conducteur de secours).

          L’un des tous premiers tests que j’ai vu c’était à La Rochelle (parcours sans voiture mais avec piétons, chiens, vélo, skates, trotinettes, etc.). 2012.
          L’expérimentation a été lancée en 2011 avec Robosoft (un équivalent de Navya mais qui s’est réorienté sur le consulting sauf erreur).

    1. Nous montons déjà tous dans des ascenseurs sans groom et dans des métros automatiques… Les avis subjectifs devraient s’intéresser aux résultats objectifs et, si ce n’est pas déjà le cas, très rapidement le taux d’accident des autonomes sera très en deçà du taux des véhicules à conduite manuelle, et ce d’autant plus que l’âne aux commandes des équidés est persuadé de sa supériorité

    2. les avions pratiquent déjà le mode pilotage automatique
      et techniquement, il est aussi capable de faire un atterrissage automatique. Pour le moment, le système ILS (Instrument Landing System) se contente de donner des infos au pilote. Mais ce système peut aussi donner ces infos directement au pilote automatique et guider l’avion en suivant le faisceau jusqu’à la piste

      1. Les contraintes pour un avion ne sont absolument pas les mêmes: Proximité et densité de trafic, même là ou elle est élevée, bien moindre que le réseau routier et le contrôle aérien qui est là pour assurer les séparations. 3 dimensions pour éviter…
        Et niveau soft avionique, c’est du 100% déterministe pour être certifié, pas de l’IA.

  4. Soyons honnetes, un humain n’aurait pas pu eviter l’accident. Ce qui derange ici, c’est que le systeme aurait du le detecter.
    Maintenant, cela me fait doucement rire ces essais avec un humain a bord : au bout d’une demi-heure, c’est quoi le niveau de vigilance de cet humain a bord?
    Meme probleme avec Tesla : le conducteur doit rester maitre du vehicule? Super! Apres 300km d’autoroute sans aucun probleme, elle est a quel niveau le concentration du conducteur?
    Ces essais sont necessaires pour parfaire la technologie, et tant que ce ne sont que des essais, ca va. Mettre cette technologie au service du consommateur, comme Tesla, c’est irresponsable…

    1. Faux, un humain aurait peut être pu évité la personne.
      Jusqu’à preuve du contraire des phares ça éclairent les bas coté avec un angle certainement plus largue que celui de l’objectif de la caméra de la voiture d’UBER. Et rien permet de rejeter le fait que la cycliste n’était pas visible avant, éclairée par d’autres sources lumineuse.

      1. Faux aussi, car en théorie, ces voitures autonomes ne se contente pas de simples caméras, mais font aussi appel à des radar et lidar… Avec donc une vision bien plus large et moins dépendante de la luminosité qu’un humain.

        La principale question dans le cas de cet accident est « pourquoi le lidar n’a pas détecté cette personne ? ». Question qui inquiète le producteur du lidar en question, Velodyne, et tous ses clients…

        1. En théorie… Car en réalité, un oeuil humain sera plus sensible que ce film de caméra parfaitement standard dont la publication des images biaise à mon sens les faits.

          Le problème du lidar, au delà de conditions atmosphériques qui ne semblent ici pas être en cause, c’est que c’est cher et pour baisser les coûts on baisse aussi les résolutions! Par ailleurs, au fur et à mesure que ces véhicules vont se développer… et se croiser… il y a des chances qu’ils s’aveuglent temporairement l’un l’autre. Si ce n’est un bête impact d’insecte, qui pose peu de problèmes à un humain sur la taille d’un pare-brise mais déjà un peu plus sur un casque de motard (proximité de la visière/capteur oeuil n’aidant pas).

          Un lidar qui sera lui aveuglé sur un large secteur le temps du nettoyage (le système de google mets 2 bonnes secondes à le faire pour une fiente d’oiseau, qui n’accroche guère comparé à de la « gelée d’insecte »).

          Tout ceci peut nous amener à des absences de réaction dépassant largement celles de l’humain en pratique. Rien qu’a considérer les faiblesses des capteurs. Si on ajoute une IA qui ne sera pas déterministe en prime, cela calme.

          1. @lym
            L’image de la caméra est évidemment trompeuse, on voit mieux que ça, la nuit dans ses phares. Évidemment le véhicule ne se base pas sur la caméra mais sur ses lidars et là, absence totale de réaction automatique (frein ou évitement).

        2. @Gautier
          Lidar qui détecte pas ou soft qui n’en tient pas compte ou qui est occupé à autre chose, etc …
          les micro processeurs sont complexes et ils ne traitent que d’après un soft. Même en mode interruption, il y a du soft derrière qui fait ce pour lequel, il est programmé.
          Après, il y a encore toute l’interface entre l’automatisme et les commandes d’origine de la voiture (action sur les freins ou volant).
          Toute la chaine est complexe et traquer l’anomalie est difficile (problème de reproductibilité).

  5. Deux véhicules autonomes à un carrefour avec des stops à chaque voie, ça existe. Si les deux véhicules ne communiquent pas, est-ce qu’il y en a un qui prendra l’initiative de démarrer ?
    Un véhicule autonome et un classique. Je vois déjà les petits malins s’amuser à forcer le passage, pour le plaisir de voir l’autonome piler.
    Etc.
    Les véhicules autonomes nécessitent un environnement rationnel, très éloigné des réalités actuelles.

    1. Les règles sont les mêmes que le code de la route pour humain 🙂
      Le premier arrivé à un carrefour où toutes les voies ont un stop a la priorité.
      Aux USA c’est la même chose.

      Mais oui, souvent souligné ici, la cohabitation entre autonome et non autonome risque d’être coton si l’humain « joue » avec cela…
      L’humain le fait déjà en « forçant » le passage dans certains cas, pensant que l’autre va s’arrêter, s’écarter, le laisser passer.

  6. Un jour je lambine dans la campagne à 50 à l’heure (limité 90 ou 70) derrière une auto, pendant dix minutes. J’en pouvais plus, mais beaucoup de lignes continues, bref, je prend mon mal en patience. Arrive un carrefour avec 4 STOP. Le mec, s’arrête, laisse passer une voiture arrivée après lui, puis une autre, une troisième, un tracteur… J’enrage, Klaxonne. Il démarre comme un escargot, je n’ai pas résisté à appuyer sur le champignon pour le doubler, en klaxonnant à mon tour.
    Qu’aurait fait ma voiture autonome ?

    1. Elle aurait patienté gentiment.
      La voiture autonome n’est pas faite pour aller vite mais pour aller du point A au point B de façon safe 🙂
      A noter que si le lambin avait eu une voiture autonome, elle n’aurait pas traîné à 50 à l’heure et aurait démarré à son tour au Stop.

      Le jour où toutes les voitures sont autonomes, les capteurs verront très loin. On pourra même monter la vitesse limite 🙂 youpi. 😉 😉 😉

    2. @Béret vert :
      si le véhicule autonome est de niveau 4, il a toujours un volant et des pédales. A tout moment le conducteur pourra reprendre la main. Donc à priori, on pourra dépasser quand on veut.

      En revanche, si c’est un véhicule de niveau 5, il pourra ne pas avoir de volant et pédales : c’est le robot-taxi ou la navette autonome. Et là effectivement, on devra « subir » ses choix de conduite. On ne sera plus du tout conducteur mais passager.
      Mais avant que 100% de véhicules en circulation soient des véhicules autonomes de niveau 5, il y a quelques décennies devant nous je pense.

      Mais niveaux 4 et 5 et qui plus est, ailleurs que sur autoroutes (en tout cas, voies à chaussées séparées sans intersections), ce n’est pas pour tout de suite.
      Ces acteurs, Uber, Waymo ou autres, disent que c’est pour demain. Mais la conduite autonome en milieu peri-urbain ou urbain est autrement plus complexe que sur autouroutes (ou par définition, il ne doit pas y avoir un piéton qui traverse avec son velo pour reprendre ce tragique exemple).

  7. Bin souvenir d’une rencontre avec une fille au milieu des années 90, fille qui avait passé un certain temps au EU, elle me disait que là bas une s’arrête pas au stop comme ici, plutôt comme nos céder le passage, bref pas un vrai arrêt.

      1. En même temps, si tous les stops ou la visibilité est parfaite (faits pour vous faire stopper sans nécéssité car un édile l’a jugé bon, ce qui en bon français s’appelle de l’abus de droit) étaient des cedez le passage… A l’inverse, il y a des cédez le passage ou il est prudent de marquer l’arrêt.
        La bonne signalisation au bon endroit semblant être un concept un peu compliqué pour nombre de gestionnaires de voiries, les conducteurs s’adaptent… et économisent carburant et disques d’embrayages.
        On devrait leur donner un bonus CO2 (et un malus aux gestionnaires).

  8. Je pense qu’en cas d’accident, votre assureur ne sera pas fin et va mettre dans ce cas tout le monde d’accord avec une responsabilité partagée!

    Et très clairement, aux heures de congestion, si on n’analyse pas les signaux faibles d’un visage de conducteur voisin… ou ne force pas si on ne croise pas de personne coopérative dans la minute.. on ne passera pas!

    Déjà que les stop&start sont une plaie aux feux avec le délai de redémarrage (il faudrait à mon sens faire repasser par le orange, comme en UK, afin que leurs conducteurs anticipent)… Avec l’autonome je pense que les niveaux de congestion vont exploser tant qu’ils ne seront pas seuls en piste.

    L’industrie automobile, en virant le plaisir (tout comme le législateur) et créant des modèles qui vont augmenter les congestions, se tire amha une balle dans le pied. Sans même parler de la sécurité perfectible à tous niveaux.

    Sur autoroute/voies rapides, ces systèmes peuvent sans doute être une évolution intéressante des aides existantes. En dehors, les problèmes sont trop nombreux.

  9. Et un 2nd mort en qq jours, côté Tesla cette fois… Et les arrêts d’expérimentation, des constructeurs eux-mêmes ou des autorités, qui se multiplient avec les actions des sorciers de la conduite autonome qui chutent.

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