VW : la Haute Cour de Londres pour une action en nom collectif

Du nouveau sur l’affaire du dieselgate. Cette fois-ci outre-Manche. Un tribunal du Royaume-Uni a recommandé jeudi l’ouverture d’une action en nom collectif contre Volkswagen dans cette affaire de falsification des données des émissions produites par les moteurs diesel de VW.

Les avocats de plus de 50 000 conducteurs britanniques ont engagé mardi une action en justice contre Volkswagen devant la Haute Cour de Londres. Objectif : obtenir une indemnisation dans le cadre de l’affaire du dieselgate. A l’issue d’une audience de trois jours, devait notamment être établie la possibilité juridique de traiter les plaintes de manière collective. Laquelle pourrait devenir l’action en nom collectif la plus importante jamais engagée au Royaume-Uni, si l’on en croit les avocats.

Un porte-parole de Volkswagen a indiqué jeudi dans une déclaration que la Haute Cour britannique avait recommandé la tenue d’une procédure de ce type. Le cabinet d’avocats Gordon and Slater a quant à lui confirmé l’information. Il affirme représenter à lui seul plus de 40 000 plaignants.

Le tribunal londonien a par ailleurs accordé un délai maximum de 7 mois aux éventuels plaignants pour se joindre à la procédure d’action en nom collectif. Nommant parallèlement le cabinet Leigh, qui représente 2 000 plaignants, comme co-représentant principal dans cette affaire.

Volkswagen estime la procédure prématurée et infondée

De son coté, en guise de réponse à une telle démarche judiciaire, Volkswagen a affirmé avoir mis en place les correctifs sur plus de 840 000 véhicules au Royaume-Uni et plus de 6,4 millions dans toute l’Europe. Tenant parallèlement à préciser qu’ « une majorité écrasante des clients » étaient satisfaits. Histoire de démontrer qu’il avait d’ores et déjà racheter ses fautes – dans tous les sens du terme – et qu’aucun dysfonctionnement ne pouvait ne lui être reproché désormais.

De ce fait, Volkswagen estime la procédure de demande d’indemnisation « prématurée et infondée ». « Nous ne pensons pas que nos clients britanniques ont souffert d’une quelconque perte financière en lien avec la question du NOx », a ajouté un porte-parole du groupe. Vaste sujet … alors que les véhicules diesel pourraient avoir subi une importante dépréciation. Volet de l’affaire que VW semble vouloir occulter …

Une affaire de gros sous

Affaire de gros sous en perspective, alors que Gordon and Slater a tenu à préciser que les propriétaires de véhicules qui souhaiteraient se joindre à la plainte n’auront pas de frais de justice à débourser. Ces derniers seront en effet pris en charge par le fournisseur de fonds de contentieux Therium.

Rappelons que VW a provisionné plus de 22 milliards d’euros en vue de pouvoir absorber financièrement pénalités et demandes de dédommagements. A l’heure actuelle, le constructeur a accepté de verser jusqu’à 25 milliards de dollars (20,17 milliards d’euros) aux Etats-Unis pour régler le contentieux. S’engageant ainsi auprès des propriétaires des véhicules, des organismes de défense de l’environnement, des Etats et des concessionnaires. Il a par ailleurs proposé de racheter outre-Atlantique 500 000 véhicules jugés polluants.

Aucun accord de ce type n’a pour l’heure été conclu en Europe.

(5 commentaires)

  1. « Tenant parallèlement à préciser qu’ « une majorité écrasante des clients » étaient satisfaits. »
    Bin tient pour pouvoir encore revendre sa voiture d’occasion !

  2. Entre cette affaire et le Brexit, aucune chance que VAG construise un jour une usine en Angleterre dans un futur tant proche qu’éloigné 😀

    1. à ma connaissance, depuis que les fonctionnaires à Bruxelles avaient eu la formidable idée d’étendre l’UE aux pays de l’Est (ainsi qu’accorder l’accès aux voitures turques et marocaines récemment), il n’y avait plus de création de nouvelle usine automobile en Grande Bretagne (ni en France par ailleurs, dont Toyota est le dernier, ayant pris leur décision « 2 ans trop tôt »)

      pourquoi aller en Grande Bretagne alors qu’on peut aller en Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie ou Roumanie avec des couts 3-4 fois moindre…

      1. @Wizz : « pourquoi aller en Grande Bretagne alors qu’on peut aller en Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie ou Roumanie avec des couts 3-4 fois moindre… »

        En fait, pour avoir des clients 😉
        C’était la politique salariales de Christophe de Margerie (Total) qui considérait que conserver des raffineries non rentables en France permettait de conserver de l’emploi pour que les gens continuent d’acheter des biens, du carburant, etc.
        Cela permet aussi d’avoir une image.

        Récemment, j’ai vu un reportage sur un entrepreneur chinois qui investissait dans le nord. Quand on lui a demandé pourquoi il venait investir ici plutôt qu’en Europe de l’est : pour avoir des clients à qui vendre les biens que l’on produit.

        Encore plus cynique, cela permet d’avoir du « poids » dans les négociations avec les villes, régions, états…
        Si vous ne mettez pas la main à la poche, on s’en va et les 5000 emplois directs avec……

        Il n’y a qu’à voir ce qu’il se passe avec le Brexit…tous ou presque négocient en menaçant de partir.

        Maintenant va-t-il y avoir une nouvelle usine en Europe de l’ouest ? Sans doute pas.
        Car il y a plein de sites déjà là, bons à relancer.

        En France, bon nombre d’usines PSA/Renault datent de très longtemps. Certaines ont débuté sous d’autres marques. Les plus récentes c’est quoi ? 1970 un peu après. Plus de 40 ans.
        Dans les récentes ont doit avoir Trémery (un peu avant 1980).
        Et évidemment Toyota qui est la seule exception (2001).
        L’Angleterre, c’est un peu la même chose.
        Même sans Bruxelles, il n’y aurait sans doute pas eu de nouveau site.

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