Sergio Marchionne voit les choses en grand et sa mégalomanie ne semble pas avoir de limite. L’acquisition de Chrysler par le groupe Fiat est déjà loin dans la mémoire du dirigeant italien, il veut désormais se concentrer sur le marché européen avec un objectif en tête: être n°1.
Marchionne aurait proposé à PSA et GM de créer une alliance européenne à travers un échange d’actions entre les groupes. L’entrepreneur italien proposerait d’inclure Opel à la condition que soit associée un pactole de 4 à 5 milliards d’euros pourprocéder à la réorganisation de la marque à l’éclair.
Les négociations auraient été rapidement stoppées par PSA qui ne voyait que peu de potentiel dans une telle alliance: le groupe français estime que l’apport technologique du groupe Fiat est limité. L’acceptation par PSA de l’aide du gouvernement compliquerait de toute façon le rapprochement entre les 3 groupes. Enfin, PSA estimerait qu’il doit tout d’abord procéder à une réorganisation avec Opel avant de songer à une alliance avec un partenaire de plus.
Considérant une alliance entre le groupe français, le groupe italien et le constructeur allemand, l’entité représenterait 25% des ventes en Europe, tout juste devant le groupe Volkswagen (24,8%). Toutefois, la tendance pourrait être bien vite inversée tant les ventes de ces 3 constructeurs sont en baisse sur le marché européen.
Il y a déjà de nombreux doutes quant au bien-fondé du rapprochement qui s’opère entre Opel et PSA, il va sans dire qu’un partenaire supplémentaire viendrait semer plus de confusion qu’il n’apporterait de solutions. Peugeot et Opel perdent de l’argent (plus d’un milliard à eux deux sur le premier semestre 2012) et Fiat peine à renouveler ses modèles (gammes incomplètes, simples rebadgeages, nouveaux modèles repoussés).
Il faut certainement voir dans la manoeuvre un moyen pour Sergio Marchionne de récupérer de l’argent frais (en réclamant 5 milliards d’euros pour inclure Opel) et non une manoeuvre pour créer une alliance stratégique qui permettrait aux trois partenaires de s’épanouir sur le marché européen.
Source: Bloomberg
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