De belles Renault mais un bilan mitigé
Mercedes Benz 300SL Roadster : 1,025 million
Dans la foulée de la monstrueuse 300SL coupé, qui stupéfie le monde à sa sortie, Mercedes sort en 1958, sur les conseils du célèbre importateur Max Hoffmann, une version roadster plus civilisée. L’exemplaire présenté a bénéficié d’une mécanique entièrement refaite. On apprend ainsi que le nouveau vilebrequin a coûté à lui seul 17.000 euros !
Aston Martin DB4 série III 1961 : 500.000 euros
La sublime DB4 série III de la vente, un des 165 exemplaires construits dans cette série, est vendue neuve par l’agent de la marque, Brooklands en Angleterre en 1961. Un projet de restauration est lancé en 2014. Le moteur est envoyé chez RS Williams, le grand spécialiste anglais de la marque qui réalèse le moteur en 4,2L en même temps de le refaire dans son intégralité.
Dino 246 GT série E 1971 : 298.000 euros. C’est un exemplaire de la 3ème série produite, considérée comme la plus aboutie par les spécialistes.
Porsche 964 3.6 Turbo de 1994 : 286.000 euros
En 1993 sort la Porsche type 964. Cette 911 au moteur refroidi par air reçoit une carrosserie avec des passages de roue arrière nettement élargis. À l’arrière, le large aileron repris de la Turbo 3,3 l du modèle G, ainsi que les deux sorties d’échappement ovales soulignent son caractère unique. Pour l’année 1994, le flat 6 de la 911 Turbo développe 360 ch grâce à une cylindrée portée à 3,6 l.
Toyota TOMS 86 C : 380.000 euros
Toyota et l’Endurance, c’est une longue histoire. A l’époque du Groupe C, le constructeur nippons collabore avec Dome et TOMS pour développer les nouvaux prototypes. Cette version 1986 dispose d’une carrosserie en fibre de carbone, d’un appui aéroydnamique conséquent et d’un moteur 2 litres suralimenté qui développe 900 ch. Cette Toyota a été restaurée entre 2017 et 2020 et paraît fin prête pour venir animer des courses historiques !
Trois autres modèles pouvaient faire un beau score, mais sont restés invendus : une Frazer-Nash BMW de 1937 (estimée à 500.000 euros minimum), une Alfa Romeo Giulia Sprint 1600 GTA Stradale, estimée à 360.000 euros minimum,et surtout une Porsche 935 Baby L1 : invendue, estimée à 1,3 million minimum.
Reprenant l’exemple de Porsche et de sa 935 « Baby » de 1977, le pilote suédois Jan Lundgardh a créé en 1980 une 935 pouvant être engagée dans la catégorie 2 litres du championnat allemand Deutsche Rennsport Meisterschaft (DRM). La différence principale avec les 935 « standard » était le moteur de cette version particulière : pour respecter le facteur 1,4 règlementaire qui différenciait les moteurs turbo des moteurs atmosphériques, la cylindrée se limitait à 1 425 cm3 et ce petit 6-cylindres était équipé d’un seul turbo (tout en développant la puissance impressionnante de 370 ch). Face aux soucis de fiabilité, pour la saison 1982, le fragile moteur 1,4 litre a laissé place à un 6-cylindres 3 litres turbo.
La collection Heron
C’était la plus grande mise à prix et le résultat est à la hauteur, soit 3,418 millions d’euros. Il s’agissait d’une superbe Maserati A6 GCS, produite en 1953 pour participer à des courses de voitures de sport.
Commercialisée sous l’appellation « Maserati Sport 2000 », elle dispose d’un moteur 6 cylindres « Alfieri »de 170 ch à 7 300 tr/mn, revu à l’époque par le grand ingénieur motoriste Colombo, et reçoit une belle carrosserie réalisée par Fantuzzi mélangeant courbes élégantes et profil aérodynamique. L’exemplaire présenté possède un riche historique et a connu comme premier propriétaire le gentleman-driver français Jean Estager. Passée en plusieurs par la suite, en Allemagne comme aux Etats-Unis, elle a été conduite par Stirling Moss en 1986 aux Mille Miglia.
La star : Maserati A6 GCS
La marque a choisi de se séparer de doublons ou de véhicules moins marquants pour faire de la place. Parmi les originalités, on trouvait une monoplace pour enfant Renault Elf Gordini de 1970, qui est partie pour 21.456 €.
La Formule 1 était à l’honneur. Le catalogue proposait deux monoplaces F1 d’exposition, soit une Benetton B197 de 1997 et une Williams-Renault FW15 de 1993, ainsi qu’une Tyrell 015 de 1986, pilotée par Philippe Streiff. Si son bloc moteur était incomplet, elle était estimée entre 150 et 250.000 € mais ne s’est pas vendue.
A contrario, gros succès pour le moteur Renault Elf V6 Turbo EF15, jamais utilisé en course et en état de marche.Le moteur présenté est complet, neuf de stock et livrée dans sa caisse de transport d’origine siglée Renault Sport. Il était acheminé comme tel sur les circuits mais celui-là n’a jamais été utilisé. Les ingénieurs et mécaniciens de Renault Classic ont toujours veillé à le faire tourner afin que la mécanique ne se bloque pas. Le moteur EF15 marque aussi l’apogée de l’époque des turbos en F1. Plus économe en carburant grâce à ses nouvelles dimensions et une pression de suralimentation plus faible, sa puissance oscille néanmoins entre 800 ch et 1 000 ch, et même 1200 chevaux en condition qualifications pour l’ultime évolution de 1986, avec laquelle Ayrton Senna fait des merveilles sur sa Lotus noir et or. estimé entre 60 et 100.000 € , il s’est finalement vendu à plus de 196000 euros !
Le clou du spectacle, c’était une Renault RE40 ex-Alain Prost de 1983, avec laquelle il a terminé 3e à Monac et remporté le grand prix de Belgique à Spa. Estimée à 800.000 euros minimum, elle n’est pas partie, la mise ne dépassant pas les 720.00.
Les deux dernières étaient des autos de production. D’abord la Clio 16S Groupe A de 1991 qui a couru entre 1991 et 1994 avec Carlos Tavares qui l’a ensuite cédée à Renault. Estimée entre 60 et 100.000 € elle se vend 38.144 €.
La seconde était une des deux Renault-Williams Laguna engagées en BTCC en 1999,,en pleine gloire du supertourisme 2 litres. Estimée entre 40 et 80.000 € elle termine à 107.280 €.
Quelques autres gros scores
La vente mettait aussi en lumière la collection Heron, une sacrée « sortie de grange ». Pierre Heron a constitué dès les années 60 une sacrée collection de voitures françaises, issues de marques aujourd’hui disparues comme Salmson, Talbot-Lagot, Delahaye ou Hotchkiss Grégoire.
Dans le lot, on distinguait une exceptionnelle Tracta Grégoire Coupé Sport de 1956. Estimée entre 60 et 80.000 €, elle a fait bien mieux avec une enchère remportée à 154.960 € !
Après l’échec de l’aventure Hotchkiss-Grégoire, qui a tourné court, l’ingénieur Jean-Albert Grégoire réunit les administrateurs de la société des Automobiles Tracta et leur propose un projet de voiture de sport ! La nouvelle voiture aura une structure en alliage coulé, légère et rigide, une suspension à flexibilité variable qui donnait toute satisfaction et surtout un moteur 4-cylindres à plat revu qui, grâce à l’adoption d’un compresseur Constantin,voit sa puissance passer de 75 à 125 ch à 4 500 tr/mn. Le prototype est dévoilé au « International Sports Car Show » organisé au musée Ford de Dearborn. La presse est enthousiaste mais la Tracta-Grégoire est trop chère en raison des méthodes de production artisanales. De plus, sans son partenaire Hotchkiss, Grégoire n’a plus de réseau de distribution et d’entretien. Finalement, seules voient le jours les quatre premières voitures commandées.
Autre merveille, la Delahaye 135 M Cabriolet » El Glaoui » carrossée par Figoni & Falaschi, qui est partie à 357600 euro avec son moteur d’origine.Cette série dite » El Glaoui » n’est pas, à l’origine, une appellation propre au carrossier, mais par extension, suite à l’acquisition de l’un de ces exemplaires par El Hadj Mohamed El Glaoui, Pacha de Marrakech dont le nom sera attribué à cette série.
La Porsche 964 n’est pas l’ultime Porsche 911 refroidie par air. C’est la Porsche 993 qui l’a suivie.