Juste avant les départs en vacances cet été, plusieurs enquêtes ont montré que 76% des Français privilégiaient l’automobile comme moyen de transport pour aller sur le lieu de villégiature. Et cet été 2024, nous n’avons pas échappé aux traditionnels bouchons et chassés-croisés juilletistes/aoûtiens avec Bison Futé qui a vu noir plusieurs fois. Pourtant, la société française est de plus en plus préoccupée et consciente des enjeux environnementaux et la voiture représente plus ou moins le « Grand Satan« .
Sauf que si certains font l’effort de partir en train pour des raisons écologiques (en France ils sont en grande majorité électriques NDLA), ou en car, la majorité des Français regarde surtout son porte-monnaie. Pour autant, la principale raison de l’amour « de la bagnole », c’est bien la liberté et l’autonomie. En effet, on ne dépend de personne, ni d’horaires, quand on part en voiture. Si on veut flemmarder sur le trajet ou tracer via autoroute, on peut. On peut choisir ses étapes et parer plus facilement aux imprévus.
On a pu le constater avec les attentats qui ont visé des centres névralgiques du réseau ferré juste avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au moindre souci technique sur une ligne ferroviaire, c’est la galère pour tout le monde. Certains n’avaient plus de train, ou bien ont dû faire des détours par d’autres villes pour arriver après des heures et des heures de trajet et d’attente à leur destination. Et le train comme l’avion sont à la merci de la première grève venue (ou panne informatique comme récemment).
Tandis qu’en voiture, si une route est fermée, il en existe des dizaines qui contournent le problème. A moins d’être pris dans un bouchon entre deux sorties d’une autoroute ou voie express, ou que cela verglasse, c’est rare de se retrouver complètement piégé sur la route.
Les encombrantes valises à trimballer
La liberté, c’est aussi pouvoir embarquer les bagages que l’on souhaite (dans la limite du PTAC), les vélos, le coffre de toit, etc. Chose qui est très difficilement faisable en train ou en avion, à moins de coûteux suppléments bagages. Et c’est sans compter sur le fait de devoir trimballer les bagages et la petite famille à travers la ville, la gare, l’aéroport. Et une fois sur place, à moins de prendre ses vacances en pleine ville, il va souvent falloir un véhicule pour se déplacer, aller visiter des monuments ou villes alentours, ou autres. Bref, la bagnole c’est la liberté.
Mais, il n’y a pas que cela dans les réponses. En effet, le coût est aussi un aspect non négligeable. Un billet de train sera souvent au même prix qu’un trajet automobile par autoroute avec une seule personne à bord. Dès qu’on est deux, trois, ou plus dans un véhicule, le coût devient largement moins cher que le train, et ne parlons même pas de l’avion. A part en s’y prenant six mois à l’avance, et ne pas être maître des dates ni des horaires, ou en ayant des cartes de réduction, avantage voiture là encore. Conscient de cela, la SNCF a lancé des billets très très peu cher (Ouigo) sur certaines lignes, si on n’est pas regardant sur les dates et les heures.
Si on prend un trajet « Paris-Marseille », le site Mappy indique environ 136 € en frais de carburant et péage (ou 82 € sans péage). Un billet de train pris « à la dernière minute » c’est entre 60 et 85 € pour une seule personne. Et ces exemples peuvent être multipliés à l’envi. Autre point non négligeable, pas besoin d’aller jusqu’à la gare pour prendre le train, ni d’en venir une fois sur place. Reste le temps imbattable du train à grande vitesse sur certains tronçons. Notre Paris-Marseille c’est 3h30 en train, et 6h50 par autoroute. A combien évaluez-vous votre temps ?
Et Paris-Marseille est un trajet qui avantage le train. Un Paris-Pau, par exemple coûtera selon Mappy 165 € par autoroute et 75 € sans autoroute pour 7 à 10h de trajet. En train ? 123 € en TGV (4h30). Là encore dès qu’on est deux dans la voiture, avantage voiture. En cela, des services comme Blablacar permettent de rentabiliser très facilement un trajet en voiture en remplissant le véhicule.
Quand on passe plus de temps en train qu’en voiture
L’autre gros souci du train en France, c’est le réseau trop en étoile. Tout passe (ou presque) par Paris et certains trajets sont tout bonnement impossibles en train. Exemple assez « bête » : Poitiers – Noirmoutier-en-l’île. En train, il faut remonter à Tours, puis aller à Nantes et enfin à Noirmoutier. 5h et deux correspondances. Ou bien on peut passer par La Rochelle, Nantes, puis Noirmoutier en pratiquement 6h et deux correspondance (à chaque fois il faut descendre et remonter les bagages NDLA). En voiture, c’est 2h30 par l’autoroute, et 3h30 si on évite l’autoroute. Imbattable.
Evidemment, il arrive une distance pour laquelle le bénéfice de la voiture est contrebalancé par le temps de trajet, la fatigue, le risque routier. Mais, même pour « descendre » en Espagne, au Portugal ou au-delà, de nombreux Français continuent de le faire en voiture, quitte à faire une halte à mi-chemin. Selon une étude BMW, 87% des Français (sondage Odoxa auprès de 3000 personnes) continuent de considérer la voiture automobile comme indispensable et 60% à être attachés à leur voiture personnelle. Pas de mystère. Et pourtant, le législateur fait tout pour « tuer » la voiture plaisir. Pour les petits budgets pas pressés, la solution de l’autocar se laisse envisager.
La mode du camping-car ou du van aménagé qui reprend de plus belle, procède des mêmes ressorts de libertés, de souplesse, et même de coût du trajet. S’y ajoute le coût des nuitées et la possibilité de changer rapidement de lieu de vacances et/ou de partir plus souvent, moins longtemps.