Usine à Shanghai : NIO -concurrent de Tesla – jette l’éponge

NIO renonce à son usine de Shanghai

NIO  vient ainsi d’annoncer par communiqué renoncer à son projet d’usine à Shanghai.

La start-up chinoise ne prévoit plus désormais de fabriquer ses propres véhicules. Les projets de construction d’une usine à Shanghai – où Tesla est en train de construire la troisième Gigafactory – ont été annulés. NIO continuera à faire appel à son partenaire actuel, le constructeur automobile JAC Motors. Ce dernier assure la production sous contrat pour le compte de NIO qui ne dispose pas encore de sa propre licence.

Il s’agit d’un revirement radical de stratégie pour la jeune entreprise, qui a commencé à fabriquer son premier véhicule, le SUV ES8, pour le marché chinois en 2018.

Une perte 2018 deux fois plus importante qu’en 2017

La société a annoncé cette nouvelle dans un document boursier présentant ses résultats financiers complets pour 2018.

NIO a généré un chiffre d’affaires de 720 millions de dollars l’an dernier, mais aura néanmoins enregistré une perte de 9,63 milliards de yuans (1,27 milliard d’euros) en 2018, soit quasiment le double que celle de 2017.

Véhicules produits par JAC

L’usine de NIO de Shanghai n’était supposée n’ouvrir au plus tôt qu’à partir de 2020. La société a donc fait appel à JAC Motors pour construire la ES8 (et son prochain modèle, la ES6), de manière à pouvoir mettre les véhicules en circulation entre-temps.

Dans un sens, cela semble avoir porté ses fruits puisque NIO est l’une des seules start-up de grande envergure dédiée aux véhicules électriques à suivre de près Tesla en terme d’unités commercialisées.

NIO indique que JAC Motors a fabriqué 12 775 son premier modèle l’ES8 en 2018 et que 11 348 ont été livrés, dépassant les objectifs de la start-up pour la première année de production.

La société indique également avoir livré près de 8 000 exemplaires de l’ES8, au dernier trimestre 2018, contre un peu plus de 3 000 véhicules au 3eme trimestre. Entre les deux périodes, son chiffre d’affaires a progressé de 133%, atteignant 3,43 milliards de yuans (452 millions d’euros).

NIO / Tesla : duel Chine / USA sur produits et marchés

Fondée en 2014, et financée par les géants chinois du net que sont Baidu et Tencent,NIO a annoncé son intention de s’attaquer au marché américain à partir de 2020. Elle s’affiche ouvertement comme un concurrent direct de Tesla, tablant sur des modèles moins onéreux pour relever le défi.

De son côté, Tesla prévoit d’ouvrir une usine à Shanghai en 2019, son premier site implanté hors des Etats-Unis. Le constructeur souhaite profiter pleinement du marché chinois, où il ses véhicules rencontrent un net succès.

Ralentissement des ventes depuis le début 2019

Mais sur les deux premiers mois de 2019, NIO a observé un ralentissement de ses ventes plus important qu’attendu, seuls 2 600 véhicules ayant été commercialisés durant la période. Arguments invoqués par la start-up : le nouvel an chinois – période durant laquelle le commerce se trouve traditionnellement quelque peu ralenti du fait des importantes festivités organisées dans tout le pays.

La société s’est vu également pénalisée par la baisse du montant des subventions accordées par les autorités chinoises pour l’achat des véhicules propres. Au quel il faut ajouter une économie nationale atone, le secteur automobile étant particulièrement concerné par la morosité ambiante.

L’avis de Leblogauto.com

Il ‘agit d’un coup dur pour ce concurrent direct de Tesla. Qui démontre tout de même que le défi technologique est loin d’être simple à relever.

Sources : AFP, NIO, The Verge

Illustration : NIO

(14 commentaires)

  1. Une autre bonne nouvelle pour Tesla : le Model 3 a été la 2e VE la plus vendue en France en février !

    1. c’est à pondéré avec les conditions de livraison

      en France, on compte les immatriculations (que ce soit fictives ou pas). Vu la situation, usine ici, production en faible quantité, livraison lointaine, marché européen dispatché, alors en février, ça aurait pu être en coincidence avec une livraison, ou ayant bénéficié de 2 livraisons ce mois là…

  2. c’est amusant de constater à quel point les concurrents de Tesla se cassent les dents sur les points cruciaux que Elon MUSK a aussi rencontré. La production de masse qui ont failli lui conter sa boutique, est aussi difficile pour ses concurrents mais en plus dès les plus faibles niveaux…
    Ce qui vaut peut être pour NIO le sera pour pas mal d’autres qui n’ont pas la culture industrielle, d’un seul coup ça peut rassurer les constructeurs historiques. Hier ils tremblaient un peu devant la menace constituée par les nouveaux entrants, là on a la preuve que ça peut coincer aussi même avec de gigantesque moyens…

    1. Disons surtout que les concurrents de Tesla ont un gros handicap : ils n’ont pas une horde de moutons crédules prêts à investir en masse sur un sourire du PDG.

      1. des moutons crédules qui achètent des caisses à 100000€ !!!
        Faut pas dec’ non plus, je veux bien que des fans d’Apple cassent leur tirelire pour un phone à750€ mais on n’est pas dans la même catégorie non plus..
        En plus dans un cas comme dans l’autre, sur de nombreux tests techniques les Tesla sont loin d’être daubées : meilleurs conduite autonome du marché, loin devant les autres, crash tests souvent excellents à l’égal des tous meilleurs, fiabilité indéniable et taux de rachat de près de 95% (j’ai du lire ça par ailleurs…).
        Ce qui fait chier les autres c’est que Musk n’est pas du monde de l’industrie, et a créé un écosystème propre à lui même (les Mega chargeurs) que les autres n’ont pas eu l’idée de faire…
        Steeve Job – un poil plus discret – c’est fait viré de sa boite à une époque avant d’être rappelé pour la sauver…

        1. Les moutons crédules dont parle Greg ne sont pas ceux qui achètent des Tesla mais ceux qui ont acceptés de financer une société à coup de milliards, pendant des années sur la base d’espérances futures (hausse du cours de l’action sans réelle réalité vis à vis de la valeur purement industrielle).
          En résumé, Tesla est plus comme une startup où ça passe et certaines fois où ça ne passe pas. On est dans la bulle spéculative.
          Demain, Tavares crée une nouvelle société Tavares électrique, serait t’il vu comme Musk avec des investisseurs prêts à financer pendant des années où serait il très rapidement confronté à la réalité classique des entreprises avec un banquier aux fesses ?
          Tesla ne pouvait être qu’américain et ne pouvait être montée que par un Musk ou un équivalent mais absolument pas par le pdg de Ford ou GM.
          Snapchat avec moins de 3000 salariés et des bénéfices inexistants est valorisé 30 milliards à son introduction et 12.5 milliards $ ce jour.
          Michelin, c’est valorisé 18 milliards €.
          Ce n’est pas le même monde, les industriels et les startups.

          1. @amiral_sub
            Nio est un industriel autant que Tesla l’était à son début, la différence est que l’on donne plus de crédit à Musk qu’au pdg de Nio (qui est d’ailleurs ?). A partir de là, l’un peut monter une usine avec des bilans à perte, et l’autre sous-traite ou temporise ses investissements. Ils ne sont pas dans le même monde.

        2. Comme dit ci-dessous, je fais allusion aux clients.
          Mais comme tu dis quelques contre-vérités, je me dois de te répondre :
          -Meilleure conduite autonome? Faux, Audi, BMW et Mercedes font mieux à ce niveau, surtout depuis que Tesla s’est séparé de Mobileye. Ils n’ont plus de caméra HD et les Lidars et caméras par lesquelles ils les ont remplacé sont moins performant que l’unité unique.
          -Crash tests : oui et non. Cela concerne les crash-tests US. Qui ne sont pas aussi centrés que nous sur la protection piéton, où là tout le segment fait mieux
          -Habitabilité : comme toutes les VE
          -Fiabilité : ça dépend sur quoi…Quand tu te bases sur la parties méchanique, oui, comme tous les VE, mais pour le reste, regarde un peu les statistiques : multiples problèmes électroniques et de finition, le SAV Tesla est débordé.
          Pour l’écosystème : les autres ont eut l’idée de le faire, c’est simplement que eux ont des actionnaires moins naïfs et qui n’auraient pas accepté des milliards d’investissement à pertes sur plusieurs années, avec une promesse de rendement 10 ans plus tard.

      2. @greg, les possesseurs de Tesla disent (souvent) que les moutons, actuellement, sont les nouveaux acheteurs des BAM.
        Tous les possesseurs de Tesla que je connaisse, roulaient avant en BAM !
        …de quoi faire réfléchir.

    2. « c’est amusant de constater à quel point les concurrents de Tesla se cassent les dents sur les points cruciaux que Elon MUSK a aussi rencontré »
      Ils se cassent les dents car ils n’ont pas le crédit illimité que Musk a eu et pourquoi ils ne l’ont pas (nationalité, pays et ses habitudes d’investissements, l’homme, son passé et sa vision, etc..).
      Si Sony ou Htc étaient certains de pouvoir vendre des équivalents Iphone à 1300e, ils l’auraient déjà fait et dans ce cas là, ils ont les moyens techniques et financiers alors dans le cas de Nio où il en manque …

  3. « Tous les possesseurs de Tesla que je connaisse, roulaient avant en BAM ! …de quoi faire réfléchir.  »
    Au prix des modèles Tesla (la 3 n’arrive que maintenant), tu aurais voulu que la clientèle Tesla vienne d’où ? d’un généraliste ?
    On peut qualifier tout le monde de mouton dès que tu payes plus que ton usage le nécessite.
    Il y bien des cas où les besoins d’un acheteur Tesla pourraient être couvert par une Leaf, ou un acheteur de GLE n’en fait pas plus qu’avec un 3008 et où ma gamine, qui ne jure que par Nike et Adidas et sans jamais faire de sport, pourrait marcher avec des baskets de chez Carrefour.
    Mais le nom, le badge, le look, la mode, les codes d’appartenance, le gadget que l’autre n’a pas, le luxe, les 300 ou 400 ch pour du 80 kmh, etc , etc … Le débat a été fait 100 fois et chacun a toujours choisit

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