Obama n’est pas au bout de ses peines.
Alors que son plan de relance vient à peine d’être adopté, ne voilà-t-il pas que deux associations professionnelles représentant des équipementiers automobiles US ont formellement demandé vendredi une aide d’urgence au Trésor.
Vaste défi pour le nouveau Président : la « bagatelle » de « quelques » 18,5 milliards de dollars lui est désormais demandée, soit 14,4 milliard d’euros de fonds d’urgence. L’enjeu est de taille : les mesures – si elles étaient adoptées – devraient permettre d’éviter de nouveaux dépôts de bilan et une aggravation de la crise du secteur.
Les deux associations, la MEMA (Motor and Equipment Manufacturers Association) et l’instance affiliée OESA (Original Equipment Suppliers Association) ont en effet soumis une demande formelle au département du Trésor afin d’obtenir une aide financière spécifiquement adressée aux équipementiers de motorisation.
Selon Neil De Koker, président de l’OESA, les montants évoqués se répartissent entre 10,5 milliards de dollars de garanties et huit milliards de prêts directs.
Ce besoin de financement peut aller jusqu’à 25,5 milliards de dollars a précisé pour sa part Dave Andrea, un haut responsable de l’OESA. Car sont également réclamées des garanties publiques pour les créances sur les constructeurs automobiles américains, une accélération des paiements et des garanties pour les prêts souscrits par les équipementiers.
Les deux associations, qui affirment représenter 400 équipementiers automobiles US justifient leur requête par la dégradation de l’environnement économique et par leurs liens commerciaux aux constructeurs automobiles du pays. Où l’on reboucle la boucle … le cycle infernal ne pouvant que débuter, rien n’interdisant ou presque à tous les fournisseurs ou intervenants amonts du secteur automobile de demander un soutien de l’Etat. Ce que se sont déjà empressés de faire les groupes sidérurgiques …
Bob McKenna, président de la MEMA se veut très alarmant. Selon lui, sans aide gouvernementale, des équipementiers seraient contraints à fermer des chaînes de fabrication ou des usines entières en mars et en avril. Il estime que les recettes des fournisseurs devraient tomber entre deux et trois milliards de dollars en mars, contre huit à neuf milliards mensuels avant la crise.
Rien n’étant lié au hasard dans ce « beau » monde, la demande déposée vendredi par l’assemblée des équipementiers survient quelques jours avant une échéance cruciale pour GM et Chrysler. Les deux constructeurs doivent en effet présenter à Washington mardi prochain un rapport d’étape sur leurs plans de redressement respectifs.
A défaut de pouvoir démontrer leur viabilité, ils devront rembourser les fonds fédéraux déjà avancés, une coquette somme de 13,4 milliards de dollars.
Cerise – noire – sur le gâteau, la demande d’aide précise que plus de 40 grands équipementiers se sont placés sous la protection du Chapitre 11 de la loi sur les faillites en 2008. Des études indiqueraient ainsi qu’un tiers environ des sociétés du secteur sont en situation de détresse financière.
Sources : AFP, Reuters