USA : 7500 dollars pour l’achat d’un VE

Officiellement, le texte vise à réduire l’inflation. Mais, tout le monde sait que derrière c’est un plan pour l’environnement et la santé qui a été approuvé par le Sénat US la nuit dernière. Pour le Président Biden, c’est une promesse de campagne qui est en passe d’être tenue. Parmi les 430 milliards de dollars de ce plan, il y a une mesure qui concerne l’automobile.

Avec ce plan, il y aura un crédit d’impôts de 7500 dollars pour l’achat d’un VE. Il était question à un moment de pousser le curseur jusqu’à 12 500 dollars, mais ce fut rejeté finalement. « Youpi ! » se réjouissent déjà certains comme les constructeurs qui saluent des mesures qui « contribueront à accélérer la conversion » de l’industrie automobile américaine. Oui, mais… car il y a un mais, ces mêmes constructeurs déplorent les conditions d’application de ce crédit d’impôts.

Pratiquement aucun véhicule éligible ?

Dans les bons points, le texte fait sauter le plafond de 200 000 véhicules par constructeur. En revanche, l’origine des matériaux entre désormais en ligne de compte. Un premier paquet de $3,750 est octroyé si au moins 40% des minerais critiques d’une batterie viennent des USA ou de pays avec un accord commercial de libre échange comme le Canada ou le Mexique.

Le deuxième paquet de $3,750 est octroyé si au moins 50% des composants de la batterie de traction respectent les mêmes conditions. Ces pourcentages seront revus à la hausse régulièrement dans le futur.

Or, si on prend ces conditions, les constructeurs indiquent que la plupart des modèles vendus actuellement ne répondent pas à ces contraintes, ou seulement à la première. Adieu donc les 7500 dollars. Mais après tout, c’est une incitation à faire mieux, maintenant et demain. Aux constructeurs de changer leur approvisionnement pour dépasser les 50% voulus, et même au-delà pour ne pas tout refaire demain.

L’AAI (Alliance for Automotive Innovation) par la voix de son Président John Bozzella, parle d’un rendez-vous manqué. « C’est une opportunité manquée à un moment crucial et un changement qui surprendra et décevra les consommateurs qui cherchent un nouveau véhicule ». L’AAI considère que l’approvisionnement en matériaux US pour les batteries n’est pas du ressort de l’industrie automobile. Visiblement, le Gouvernement US pense que c’est bien de leur responsabilité.

Le bonus de 12 500 dollars retoqué

Fin 2021, le Président Biden a proposé un super bonus pour les véhicules électriques, pouvant atteindre 12 500 dollars. Au 7500 dollars finalement adoptés, 4500 dollars de plus étaient octroyés si le véhicule était assemblé par un constructeur dont le personnel est syndiqué. Une condition qui a fait bondir Mercedes, BMW, Toyota ou même Tesla. Dans ces entreprises, qui produisent sur le sol américain, les salariés ne sont pas syndiqués.

Cette condition est abandonnée. Mais, le montant du « super bonus patriotique » aussi. Au final, cela représentait environ une ristourne de 33% du prix d’un VE moyen aux USA. Avec 7500 dollars on est déjà sur un geste généreux de 20%.

Et en France ?

Dans notre pays, le bonus électrique continue à sa valeur de 6 000 € (ou 27%) pour un véhicule vendu moins de 45 000 euros. En revanche, pas de condition d’origine du véhicule ou de la batterie. C’est ce qui permet par exemple au Dacia Spring de bénéficier du bonus maximal (27% de son prix) alors qu’il est fabriqué en Chine puis importé en Europe.

Dans l’immédiat, il n’est pas prévu de mettre une condition d’origine aux composants et composés de la batterie comme le prévoient désormais les Etats Unis d’Amérique.

Notre avis, par leblogauto.com

Ce bonus électrique américain va dans le bon sens. En mettant la batterie au cœur des conditions d’attributions, il fait un double geste : écologique et patriotique. Cela évitera que les USA financent des véhicules dont la batterie vient majoritairement de l’étranger (lire : de Chine) et dans le même temps, cela incite les constructeurs à plus de sobriété énergétique, quitte à ce que les matériaux et les batteries coûtent plus cher.

En France, on devrait commencer à y réfléchir vu que nos constructeurs créent les filières en France et sourcent leur approvisionnement en lithium par exemple. Mais l’octroi d’un tel bonus vis à vis de la « nationalité » de la batterie, ou à minima de son origine européenne, serait-il légal en Europe ? Rien n’est moins sûr, hélas.

(6 commentaires)

  1. Même chez l’un des plus gros producteurs de pétrole… C’est évident qu’il faut subventionner les VE… Déjà, pour qu’elle ne reste pas une rareté.
    Mais aussi pour que cela finisse par peser favorablement dans l’économie du pays.

    Nous Français, on n’a pas de pétrole… Mais l’on subventionne pour entretenir notre dépendance… Alors que nous avons le plus gros intérêt à passer le plus rapidement à la VE… et avec notre parc nucléaire… Enfin, quand il marche, ou qu’il sera remplacé en 2050-70 ?

  2. « Mais, les conditions d’attribution prévoient que 50% de la batterie doit venir des USA ou d’un pays de libre-échange. »

    C’est franchement du bon sens !
    Pourquoi la France n’a pas ce choix ?
    J’aime le pragmatisme des Américains !
    Même si cela se résume parfois à : faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais… mais cela reste dans leurs intérêts.

    Nous !? (français et Européens) Nous sommes des vrais dindons face à eux et aux Chinois !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *