Une vignette auto pour l’entretien des routes ? Démenti du Ministère

Au Ministère des Transports, on cherche de nouveaux moyens de financement des routes. Parmi les hypothèses, il semble que l’idée d’une vignette fasse son chemin. Le Parisien cite Hervé Maurey, Sénateur UDI de l’Eure et Président de la commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable. Selon ce dernier, il faut que les véhicules légers paient pour l’usage de la route.

Il semble oublier – bien vite – que les Français paient déjà par leurs impôts locaux cet entretien dévolu aux communes et aux départements. De plus, les poids-lourds ou engins agricoles font bien plus de dégâts aux routes que les véhicules légers.

L’idée d’une vignette annuelle appliquée à chaque véhicule est forcément séduisante pour certains politiques. En effet, au 1er janvier 2017 selon le CCFA (1), il y a 39 140 000 véhicules en circulation en France. Un vignette de 50 euros et ce sont près de 2 milliards d’euros par an engrangés. Certains envisageant que cette vignette soit d’un coût plus fort pour certains véhicules.

On voit déjà les voitures sportives ou premium/luxe montrées du doigt, elles qui sont la plupart du temps déjà assujetties à un fort malus « pseudo-écologique ».

Une taxe au kilomètre réel ?

Ce retour de la vignette tel que, serait stupide. Ainsi quel que soit le kilométrage annuel, la vignette coûterait la même chose à un véhicule faisant 5 000 km, qu’à un faisant 30 000. Si on souhaite faire payer « ceux qui roulent », alors autant mettre une taxe sur les carburants. 6 centimes de taxe en plus par litre rapporte environ 3 milliards d’euros par an à l’Etat.

C’est d’ailleurs une des autres pistes évoquées par la commission. Certains vont carrément plus loin en suggérant de « fliquer » les déplacements des véhicules (automobiles comme camions) et de faire payer au kilomètre roulé. Une géolocalisation globale qui ne se ferait pas sans heurt, à coup sûr.

Au Ministère, on s’est bien vite désolidarisé de cette idée de vignette. « De très nombreuses propositions sont formulées dans le cadre des Assises nationales de la mobilité par de très nombreux acteurs, qui n’engagent pas le gouvernement ». Ce dernier devrait présenter en début d’année 2018 les grandes orientations.

Et chez nos voisins ?

Depuis plus de 6 ans, la dotation de l’Etat aux communes et départements pour l’entretien des routes a baissé de plus de 25%. Certains regardent du côté des Pays-Bas comme un modèle. Là bas, chaque voiture est doublement taxée. Une première taxe, la « BPM », est payée à l’achat du véhicule en fonction du CO2 émis.

La deuxième taxe, motorrijtuigenbelasting (ou MRB), est due tous les 3 mois pour pouvoir utiliser sa voiture. Si on prend une voiture essence de 1251 à 1350 kg à vide, cela coûte 161 euros par trimestre. Cette même voiture en version diesel coûte 330 euros (alors qu’elle a la même masse). Les poids-lourds sont, eux, soumis à une « super-taxe » pour utiliser les autoroutes (gratuites).

Donc, aux Pays-Bas non plus, la taxe ne prend pas en compte l’utilisation qui est faite du véhicule. Cela contrevient au principe d’utilisateur/payeur mais, visiblement cela ne gène pas. Avec ces taxes importantes, la Hollande est le « meilleur » pays européen pour la qualité de ses routes, juste devant l’Autriche.

Longtemps devant, la France dégringole dans le classement. Peut-être que si certaines routes n’étaient pas truffées de ronds-points très coûteux (2), il resterait de l’argent aux communes et aux départements pour entretenir les routes.

(1) Comité des Constructeurs Français d’Automobiles

(2) Environ 40 000 ronds-points en France. Le coût va de 100 000 à 1 million d’euros quand il y a une « oeuvre ».

Source : Le Parisien, Ministère, illustration : le blog auto

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