L’usine de Neuenburg, appartenant à l’Américain Johnson Controls, fabrique des sièges automobiles et avait pour unique client le groupe PSA. 340 salariés y sont employés, ainsi que 40 intérimaires. L’usine, construite pour l’occasion, avait remporté le marché en 2008 pour la fabrication des sièges pour les usines de Mulhouse et Sochaux, distantes de seulement quelques dizaines de kilomètres.
Une délocalisation qui à l’époque avait fait grand bruit puisqu’elle faisait suite à plusieurs mouvements sociaux chez Faurecia, filiale de PSA. Ainsi, beaucoup y voyaient une sanction des mouvements sociaux et un départ pour l’Allemagne moins encline à la grève et avec une semaine de travail de 40 heures.
Faurecia récupère le marché perdu il y a 9 ans
Mais, cette fois, le bruit est dans l’autre sens. Les salariés de Johnson Controls, inquiets pour la pérennité de leurs emplois avaient accepté en 2015 une baisse de 15% de salaire contre l’assurance d’un travail jusqu’en 2020. Revirement de situation. Dès le 31 décembre prochain, l’usine sera à l’arrêt. Ce sont les usines de Sielest et Siedoubs, filiales de Faurecia, elle-même filiale de PSA, qui reprennent le marché pour la sellerie des nouvelles Peugeot.
Selon IG Metall, et son représentant Thomas Bittner, la relocalisation en France a « une raison politique ». « Je n’identifie pas de raison économique valable » ajoute-t-il. Et d’accuser le rôle de l’Etat actionnaire qui imposerait ce choix à PSA. Autre son de cloche du côté de Faurecia. En effet, les syndicats estiment que les sites français sont redevenus compétitifs face à leurs voisins germains. Et surtout, que le site allemand avait des baisses de qualité. Ambiance.
Des frontaliers impactés
Pour autant, tout n’est pas rose. En effet, l’usine Johnson Control n’est qu’à quelques kilomètres de la frontière franco-allemande. Aussi, bon nombre des salariés de l’usine de Neuenburg sont des Français, frontaliers. Pour protester contre cette perte du marché PSA, quelques 200 selleries sont « retenues » à Neuenburg. 200 véhicules incomplets restent alors en attente à PSA Mulhouse.
Une fermeture qui « arrange » tout de même Johnson Controls qui cherche à se séparer de sa branche sièges automobiles peu rentable.
Source : AFP, L’Alsace, illustration : Johnson Controls