Une Formule Alpine officialisée par la FIA

La Formule Régionale n’a pas fait long feu

Les deux championnats, actuellement placés entre la F4 et la FIA F3 sur l’échelle du sport automobile, se cannibalisaient quelque peu, avec des plateaux qui se sont restreints (15 voitures seulement en Formule 3 Régionale) et une visibilité pas optimale.

Le Championnat d’Europe Régional de Formule 3, remplaçant de la Série GP3, a été créé en 2019 suite au lancement du championnat international de Formule 3 FIA. Son organisation avait échu à l’Automobile Club d’Italie, qui avait battu Renault Sport dans l’appel d’offres, mais les deux parties vont collaborer dès l’année prochaine dans le cadre d’une rationalisation des formules de monoplaces. Cela aboutit donc à la naissance de la « Formule Régionale Alpine ». L’implication d’Alpine s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de plus grande visibilité de la marque à travers le sport automobile, qui vient compléter l’avènement d’Apine en F1 dès 2021 en lieu et place du Renault F1 Team, de l’engagement prochain en WEC ou encore des engagements en GT4 et en rallye avec l’A110.

Le championnat comportera 10 manches comprenant deux courses par week-end. Trois manches auront lieu en Italie, les sept autres se dérouleront à travers l’Europe. Un maximum de 36 voitures sera autorisé sur la grille avec des équipes conduisant trois voitures, mais ils seront autorisés à piloter une quatrième voiture s’ils ont une pilote féminine. Jamie Chadwick, champion en titre de la série W, occupe actuellement la neuvième place du classement.

Alpine tous azimuts

Alors, évidemment, on relativise, Alpine ne va pas construire un châssis F3. Le constructeur l’avait fait au début des années 70, avec les modèles A360 (Depailler champion de France de F3 en 1971) et A364 (champion d’Europe 1972) en Formule 3 ainsi que le modèle A361 en Formule Renault. Cette fois-ci, de manière plus opportune et moins dispendieuse, on est davantage dans de l’habillage marketing, comme ce sera le cas pour la LMP1 de l’an prochain qui reposera en fait sur un prototype Oreca.

Les pilotes courront avec un châssis développé par le constructeur italien Tatuus (qui avait emporté le contrat de fourniture pour la Formule Régionale), mais propulsé par des blocs Renault Sport, les nouvelles voitures étant construites par le département course à Dieppe. Cette Formule Alpine s’insère pleinement dans la nouvelle « pyramide » des différentes formules de promotion en monoplaces voulue par les instances, en tenant également compte de la nécessité de resserrer les coûts et de  réaliser des synergies dans le contexte économique actuel.

« La création d’un nouveau Championnat d’Europe régional de Formule par Alpine, certifié par la FIA, est une autre étape importante dans l’affinage de la voie vers l’apogée du sport automobile, la Formule 1 », a déclaré le président de la FIA, Jean Todt. « Il rejoint les championnats régionaux de formule dans les Amériques, en Asie et au Japon pour former une plate-forme mondiale permettant aux jeunes talents de la course de progresser dans leur carrière dans le sport automobile (…) Je tiens à remercier Renault, Alpine et ACI pour avoir rendu cette fusion possible et j’ai hâte de voir les champions du futur courir dans ce qui sera certainement un nouveau championnat passionnant. »

Le président sortant de la commission monoplace de la FIA et futur PDG de la F1, Stefano Domenicali, a déclaré que la fusion « ajoute une attention encore plus grande à la voie de la FIA vers les plus hauts niveaux de la course automobile (…) Une consolidation de la Formule régionale en Europe signifie que les diplômés de la Formule 4 peuvent apprendre et évoluer dans un environnement fortement soutenu, robuste et, peut-être plus important encore, compétitif», a déclaré Domenicali. « Le Championnat d’Europe régional de Formule par Alpine leur donne une nouvelle étape claire sur l’échelle vers leur rêve de courir un jour en Formule 1. »

Source : FIA, Alpine

(21 commentaires)

  1. En 2021, Alpine sera engagé en F1, en WEC, en Rallye catégorie GT, en GT 4 et maintenant en plus en monoplace « Formule Alpine ».
    D’un autre côté, les ventes de l’Alpine 110, seul produit au catalogue, après un excellent départ à tout le moins en France, sont en chute libre.
    Comment toutes ces activités seront-elles financées ?

    1. Par les sponsors et Renault, par contre hormis la F1 et le WEC le reste c’est de la compétition client donc Alpine n’est que fournisseur et généralement gagne de l’argent avec cette activité vu que les équipes achètent leurs autos et payent pour l’entretient des moteurs.

    2. C’est le groupe dans le cadre d’une stratégie à long terme.
      Cela prépare l’image de marque d’Alpine.
      A110 est la base… Une bonne base pas vraiment rentable, mais bonne pour construire une belle image.
      Les modèles « rentables » viendront bientôt plus tard…. SUV, VE, etc.
      C’est grosso modo la stratégie de DS Automobiles… Mais à l’envers !

    1. A assez long terme alors : si Alpine parvient à se faire un nom crédible dans 10 ans, alors une Clio Alpine ou une Talisman Alpine pourrait justifier tout ce qu’ils font actuellement.

      Mais investir dans le nom Alpine et diminuer d’autant la communication sur Renault, est-ce vraiment rentable pour quelques milliers d’Alpines vendues par an ?
      Enfin, une Alpine au Mans c’est emblématique. Une coupe Alpine à cette hauteur c’est surtout marginal.

      L’avenir le dira.

      1. Oui oui à long terme @Mwouais, comme les politiques commerciaux et les échanges commerciaux ont des effets qu’à long terme.
        Le paysan qui sème son champ ne gagne pas le fruit de sa récolte dès le lendemain.
        Dans l’économie et la politique commerciale les effets positifs arrivent parfois pas avant 5 – 10 – 15 ans et voire plus !

    2. mwouais

      prends du recul
      la promotion de la F1, c’est mondial
      avec la segmentation mondiale de l’Alliance, chacun reste sur son territoire. Les GP Chine, Malaisie, Australie, Japon, USA, Canada….sont inexploitables pour Renault qui n’y aura plus de réseau. Dans ce cas là, il vaut mieux capitaliser sur la marque Alpine, powered by Renault. Les voitures Alpine trouveront une petite place dans le réseau de Nissan ou Mitsubishi dans les zones où Renault sera absent, sans pour autant cannibaliser toute la gamme de ces 2 marques

      1. @Wizz : oui pour la formule 1 ou pour Le Mans que j’évoquais. Et là en effet le Alpine powered by Renault (by Nissan ?) est pertinent.

        Mais pour une formule monotype (osons dire de seconde zone) l’intérêt est de vendre 3 Alpine au cercle des participants ? …tout en grevant Renault d’une représentation locale à chaque événement populaire ?

        J’ai quelques doutes sur le bienfait macroscopique de cette modification de nom de la promotion formule monoyype vers Alpine pour Renault-Alliance-Alpine. Sauf à avoir des Alpine en gamme diffusées mondialement.

  2. A terme, transférer les sportives Renault sous le blason Alpine, façon Abarth, M, AMG, Shelby… De ce fait, il n’y a plus raison de faire des formules monotypes Renault

    1. Si Renault fait ses sportives en les nommant Alpine Clio, Mégane, alors d’accord (c’est ce que j’écrivais d’emblée). Quoique est-ce que ça ne va pas diminuer la marque Alpine ?

      Comme une Abarth reste une ‘simple’ Fiat gonflée (le charme des marques italiennes en plus).

      AMG, Shelby…sont sur bases de voitures premium ou de caractère, pas sur base de citadines ou polyvalentes généralistes.

      1. Il ne faut pas oublier que le positionnement haut de gamme de la Fiat 500 puis la renaissance de la griffe Abarth serait dû à l’action d’un certain Luca de Meo !? Me semble-t-il ? 😉

      2. mwouais
        AMG, M, Shelby, Abarth, etc…. Pourquoi cherches tu à séparer chaque marque?
        La chose à comprendre, c’est que dans certains cas, il vaut mieux mettre un segment dans une marque à part, plutôt que de le laisser parmi les autres voitures basiques.

        Par exemple la Megane RS est une très bonne voiture, très performante. Mais question power pricing, ça reste une « rino ». Il vaut mieux mettre cette voiture à part, dans une autre marque. Ce contexte est valable lorsqu’on veut créer monter en gamme (création de Lexus, Infinity, Genesys….). C’est aussi valable pour le côté sportif.

        Ou encore très en vogue de nos jour : la voiture éco-friend (ps: comprendre peu de CO2). Une voiture qui émet trop de CO2, c’est mal vu. Et une marque qui en émet trop, alors ça donne l’impression de retard technologique (et aussi une marque pas respectueuse de l’environnement). Donc en vendant beaucoup de sportives, une marque généraliste aura une image dynamique….mais aussi pas respectueuse de l’environnement. Donc autant mettre ces sportives dans une marque dédiée pour, d’autant plus que Alpine n’a qu’un seul modèle. Et de son côté, Renault pourra communiquer sur le plan écolo, très faible émission de CO2, etc…

        Est ce que ça rabaissera l’image de Alpine?
        Pour ceux qui ont connu des Alpine courant derrière Porsche, alors une Alpine Clio traction, ça fait tâche. Mais pour la majorité des gens, ils ne connaissent pas son passé historique.
        Et puis, ils pourront très bien booster un peu plus le niveau des RS, plus qu’avait fait Renault jusqu’à maintenant. Ne risquant plus de plomber « directement » la moyenne de Renault, ils pourraient changer la cartographie des moteurs, optimisés désormais pour la recherche de la puissance max (et tant pis pour l’homologation WLTP en cycle urbain). Une future Alpine Megane de 320ch? ou 350ch? contre en dessous de 300ch pour l’ex Renault Megane RS…

        1. @Wizz : si je trouve Cupra comme une erreur de casting , ne m’en veux pas de ne pas croire en Alpine faisant des Mégane.

          Je suppose Alpine comme souhaitant rester intermédiaire entre Lotus et Porsche philosophiquement : entre la voiture pure et légère et la voiture techno confort sport bien équipée. C’est d’ailleurs là à mon sens le problème, le compromis.

          Je doute que Alpine ait les moyens de faire un Cayenne aussi complet (j’aime pas le Cayenne entendons nous) et Alpine aurait l’air un peu cruche de faire un SUV en compétition avec un Formentor (c’est le nom ?). Des berlinettes comme une A610 ? Très jolie mais même Venturi qui faisait mieux a abdiqué.

          La place de Alpine : des one shot à répétition avec des lignes bien dessinées : des Renault Spider by Alpine, des A110 voir des Clio ou Talisman by Alpine.

          Me trompe- je ? On verra, j’aime la marque, pas ce que je crois qu’elle va être.

    1. À quel point de vue ?
      Les ventes oui… Mais ils vendent déjà très peu.
      Les compétitions et le développement des nouveaux modèles continus !?
      Comme en bourse, le timing est important à prendre en compte.
      Je m’inquiéterai plus pour les premiums déjà bien en place en 2019 pour les exercices 2020 et 2021 avec en plus la vague de VE qui se profile à l’horizon

  3. @SGL : la constante des constructeurs français est leurs inconstances (parfois dues à la politique).

    Alors, espérons pour Alpine un devenir (vous n’ignorez pas que je n’y crois pas sauf à se baser sur Nissan pour les technologies embarquées ou à les développer en électriques). Le ‘one shot’ actuel n’est (déjà) pas pérenne, Avez vous vu les scoops de protos de développement d’un SUV Alpine, d’une SuperTalisman coupé ? Moi pas.

    1. C’est vrai… @ Mwouais
      La persévérance des constructeurs Allemands… À l’inverse des Français, est leur force !

  4. les moyens de Alpine?
    Mais Alpine n’est pas un constructeur indépendant, ou séparé de corps, d’esprit et tiroir caisse de Renault

    ce seront les moyens de Renault, de l’Alliance, avant d’être commercialisé sous le nom Alpine….

    …..parce que finalement, c’est quoi une Porsche Cayenne, si ce n’est une base de Touareg au départ.

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