Bête de course
En effet, quand la F40 sort en 1987, elle a été conçue pour être la « supercar ultime » selon les désirs d’Enzo Ferrari, sans pour autant avoir dès le départ une destinée en compétition toute tracée. Toutefois, face aux nombreuses demandes, une version de course est développée. C’est Michelotto qui s’en occupe en mettant au point plusieurs exemplaires baptisés F40 LM, dont la première course officielle est disputée en 1990 à Laguna Seca dans le cadre du championnat IMSA, avec au volant un certain Jean Alesi. Avec des configurations allant jusqu’à 900 chevaux en essais, les F40 LM participent aux 24 heures du Mans mais aussi au championnat BPR sous l’appellation F40 GTE. Face à ce succès, d’autres modèles vont être construits à la demande spécifique de clients sous le nom de F40 Competizione. C’est le cas du modèle présenté, produit en 1989, puis converti à la spécification « Competizione » en 1993 afin de pouvoir être utilisée en course.
Le numéro de châssis 80782 a été livré neuf à Kroymans BV, l’importateur officiel Ferrari des Pays-Bas, puis transformé ensuite en mode course trois ans plus tard. Aucun travail n’a été effectué sur le moteur à ce moment-là, mais van Erp a modifié la suspension en installant de tout nouveaux amortisseurs, un système d’instrumentation Stack, des freins et une carrosserie comprenant une repeinture en jaune. Le modèle a ensuite été amélioré plusieurs fois au fil des ans. Selon la documentation accompagnant la voiture, la cage de sécurité a été mise à jour en 1995 et la suspension intégrale a été réalisée par G-Tex au Royaume-Uni en collaboration avec Michelotto. La voiture a changé de mains à plusieurs reprises, se forgeant un palmarès dans les challenge Porsche/Ferrari et des compétitions de GT.Le dernier propriétaire en date l’a expédiée au groupe Zanasi de Maranello, en Italie qui entretient une relation de près de soixante ans avec Ferrari, étant devenue un préparateur incontournable pour les éditions sur mesure et les voitures de la série Icona.
Jusqu’à 1000 chevaux
Dans le cadre d’une restauration cosmétique, la voiture a été complètement démontée avec la carrosserie entièrement dépouillée de ses matériaux nus. La voiture a ensuite été repeinte en triple couche Grigio Nardo à la place du rouge traditionnel, avec des sièges en tissu bleu électrique contrastés et des boucliers Scuderia Ferrari peints, dans le style des voitures de course Scuderia Ferrari des années 1960. Dans le même temps, la voiture a également été révisée mécaniquement. Les factures pour les travaux à Zanasi s’élèvent à plus de 123 000 € avec des travaux achevés il y a quelques mois à peine. Aujourd’hui, le moteur de la bête peut proposer entre 700 et près de 1 000 ch en fonction de la configuration ! Rappelons que, initialement, le V8 à 90°, de 3 litres suralimenté par deux turbocompresseurs IHI avec intercooler développait une puissance de 478 chevaux, extraordinaire pour l’époque.
Dommage, l’originale était plus belle avec ses doubles projecteurs rond et sa sortie d’air du capot bien plus jolie, alors que là, c’est plutôt hideux.
On dirait du tuning sur une F40 de route.
Et proposer 1000 bourrins sur une voiture pas spécialement réputée facile à piloter (sans assistance au pilotage), avec une boîte qui impose le talon-pointe au freinage, c’est idiot.
Sur l’essai de notre Jacques Lafritte national de la version LM au Mas du Clos en 1992, quand on entend la ruée du turbo à haut régime avec « seulement » 750 ch, on a franchement pas envie d’être à sa place.
Pour avoir une idée de ce que donne plus de 1000 ch sur une propulsion à moteur turbo sans assistance, chercher sur YouTube le tour chrono effectué par Martin Brundle au volant de la Nissan R90CK au Mans, avec la soupape de décharge bloquée fermée. C’est effrayant.
Encore une voiture de collectionneur qui ne roulera jamais.
Et puis c’est quoi cette couleur? Une Ferrari gris Audi, quelle idée…
S’il n’y avait qu’Audi… J’en parle au dessus, il semble y avoir une mode gris-moche sur les véhicules récents.
« La voiture a ensuite été repeinte en triple couche Grigio Nardo à la place du rouge traditionnel… »
Je me faisais la réflexion cet été que ce genre de gris-caca-d’oie particulièrement hideux était vraiment fréquent sur des véhicules récents. Ne pouvant y voir un tel mauvais goût si généralisé des acheteurs, je me demandais s’il s’agissait d’une mode camouflage résultant de la guerre en Ukraine… ou le résultat de pénuries touchant aussi la peinture, avec juste cette couleur affreuse de disponible limitant le choix de ceux qui avaient un besoin urgent d’acheter une voiture?
Sur une F40, quel navrant massacre de pur béotien… Affligeante époque, décidément!
Il me semble qu’il y a une Competizione au manoir de l’auto à Lohéac, au sud de Rennes. Faut dire que Michel Hommel avait collecté un nombre impressionnant de Ferrari.