Ce samedi 1er juillet démarre le Tour de France. Oui, je sais, ce nest pas le Blog vélo ici. Voilà pourquoi, on est bien resté calés dans les sièges baquet d’une Tchèque à quatre roues. En effet, à cette occasion, nous avons emprunté la voiture la plus musclée dun des principaux partenaires de lépreuve Pour nous lancer à lassaut de la quatrième étape du 5 juillet, reliant Huy à Saint-Quentin. Cest donc en koda Octavia Combi RS que nous avons précédé la caravane du Tour 2006. Avant l’arrivée de la version Diesel. Un excellent moment que jai décidé de vous faire partager. Dautant que durant ce parcours de 207 km, la météo et le trafic nous ont épargnés.
Le long de la Meuse, Huy. La ville belge vient juste daccueillir le Giro que voilà le Tour de France qui se pointe. LOctavia Combi RS est prête à partir, dopée à lOctane 98 et toute de bleue vêtue (désolé, elle nexistait pas en jaune chez limportateur). Le moteur turbo essence sous le capot se montre très vite enjoué lorsque lon quitte lagglomération hutoise en direction dAndenne. Mais, il convient de rester raisonnable sur ces routes à circulation assez dense. Dautant quun usager faible peut surgir à tout moment et quen prime un policier peut toujours vous attendre quelque part.
On simaginait les coureurs peinards au début dune étape. Que nenni ! Après 13 km, ils ont déjà droit à une longue côte à Andenne. Le 2.0 T FSI de 200 chevaux na aucun mal à grimper cette montée qui semble néanmoins interminable au volant dune voiture. On imagine alors le peloton à peine réveillé qui doit absorber cette difficulté dès les premiers km On replonge maintenant, à travers la campagne namuroise, à lassaut des bords de Meuse. Les routes se faisant plus champêtres et plus désertes, on peut enfin commencer à vraiment travailler. Le rythme se fera dautant plus divers que chaque traversée de village ou approche décole nous oblige à la prudence et au strict respect des règles du savoir vivre sur la route.
Jacky Ickx disait un jour quune voiture qui na pas un beau bruit est une voiture ratée. De ce point de vue, lOctavia RS nest pas un échec. Silencieuse à rythme tranquille et durant notre parcours autoroutier de liaison vers le point de départ de cette excursion, elle devient cantatrice quand on la pousse un peu. Une portion dégagée en ligne droite. On rétrograde et on écrase le champignon. La mélodie débute sur les graves à partir de 3000 tr/min environ avant de faire sortir les aigus au delà de 5000 tours. Mais déjà il faut ralentir.
Un château, celui de Spontin, nous invite à une pause photo. Et à un petit tour dhorizon de lOctavia RS. Les stylistes nen ont pas trop fait. Bien que musclée, elle reste relativement discrète avec ses boucliers spécifiques, ses jantes 17 pouces, sa double sortie déchappement, son becquet arrière et ses logos RS. Le plus tape-à-lil de notre voiture dessai cétait la couleur flashy, mais elle existe aussi en gris. En fin de compte, le meilleur moyen de la reconnaître cest encore de lécouter et de repérer ses étriers verts (voir photos après l’article).
On repart. La Meuse est en vue, mais on se contente de la traverser pour rejoindre lautre rive. Nous voici dans la vallée de la Molignée. Lieu bien connu des motards de la région pour ses routes en lacet. Dhabitude, cest le type de parcours génial sur carte mais frustrant car encombré de caravanes, de tracteurs, de cyclotouristes et de hordes de motards. Effet Coupe du Monde ? En tout cas, jamais cette portion na été aussi déserte. Et là, on a pu apprécier les qualités dynamiques de la koda. Vu le nombre de virages, parfois en aveugle, les pieds et les mains nont pas le temps de se reposer. La commande de boîte permet de réussir facilement cet exercice de style. Même si la course dembrayage aurait pu être un peu moins longue. Le volant permet de contrôler efficacement le train avant qui reste bien accroché à la trajectoire imprimée. La souplesse du moteur (on y reviendra) et sa vivacité à régime moyen autorisent des sorties de virage viriles, sans être agressives. Les freins suivent bien le mouvement et la voiture ne manque ni de tempérament, ni defficacité. Bref, on a pris son pied sur 10 km comme rarement. On quitte ensuite la vallée pour rejoindre la côte de Falaën. Et là, on découvre avec regret que labbaye de Maredsous, célèbre pour sa bière (à consommer avec modération) et son fromage, ne fait pas partie du parcours. Tant pis pour le ravitaillement 😉 On ira prendre un café crème en France alors.
On quitte les courbes et les virages pour les longues lignes droites de la région de Philippeville. De quoi permettre au peloton de se resaisir et de rattraper plus facilement déventuels échappés qui auront su profiter des lacets et des côtes de ce début détape. On la dit précédemment, le moteur 2.0 T FSI de lOctavia RS, le même que la Golf GTI, est souple. De fait, malgré quil soit turbocompressé, on dispose dune large plage de travail. Il est linéaire et efficace de 1800 à 5000 tr/min. On a donc le droit de choisir son style de conduite. Et justement, avec ces quelques kilomètres en ligne droite, on en profite pour se reposer un peu. Et surtout faire baisser la consommation. Le constructeur nous parle dun cycle mixte de 7,8 litres. Pour le réussir, il faut vraiment en garder sous la pédale. Mais cest possible, sans devoir rouler à la vitesse dune trottinette. Évidemment, si on se lâche, on arrive très vite à 15, voire 20 litres. Et vu quil faut remplir le réservoir avec de la Super 98 Ouille le budget. Ce quil manque dans lOctavia RS cest le régulateur de vitesse. Il est bien proposé en option, mais il faudrait le mettre de série, juste pour éviter de se retrouver « bêtement » à 160 km/h face à un appareil photo de la gendarmerie. Car, étant silencieuse en sixième vitesse, tout en restant disponible, la koda a vite fait de nous envoyer de 130 km/h à la case retrait de permis ou de points.
Dernier petit bout de ligne droite. Beaumont : « arrivé à midi, pendu à une heure ». Rassurant ! On se tiendra donc à carreau : 50 km/h. On quitte la ville hennuyère pour retrouver le village de Sivry-Rance et traverser la frontière. Mais en ces temps dunification européenne et de monnaie unique, le changement de pays nous laisse de marbre. Et on enchaîne sur de petites routes campagnardes de lAvesnois idéales pour un essai automobile. Se présente alors lopportunité dun petit sprint. On arrête la voiture et on teste son accélération. Fin dieu bonne maman ! Ça, cest pas du break de mauviette. Camouflé en bon père de famille, le conducteur de la koda Octavia RS a en main une bombe capable de le propulser de 0 à 100 km/h en 7,5 secondes. Elle peut aussi rouler à 238 km/h. Pas étonnant que sur autoroute elle soit aussi à laise (Dans une autre vie journalistique, jai eu loccasion de la conduire en Allemagne, même à plus de 190 km/h elle reste sereine.) Mais ici, on est à la campagne sur de petits tronçons, parfois bosselés, parfois abîmés. Et là, on apprécie le réglage de la suspension. Certes, cest ferme et les routes en tôle ondulée nous secouent un peu. Toutefois, cela permet une bonne stabilité et un dynamisme affirmé.
Larrivée approche. Et toujours des départementales : Willies, Sains-du-Nord, Etrungt. Cela va donner loccasion aux téméraires de séchapper du peloton et de profiter des multiples virages et de létroitesse de la route pour espérer un retour difficile de la meute. La France jouant au foot en Allemagne, on trouve un département de lAisne en pleine léthargie à notre arrivée dans les alentours de le Nouvion-en-Thiérache. Voilà une bonne occasion pour faire un test de freinage appuyé. R.A.S. On débranche lESP et on se lance à lassaut de quelques courbes autour de prairies nous offrant un horizon dégagé et une visibilité adéquate pour cet exercice. Ici non plus R.A.S. Il ny a pas à dire, le train avant McPherson et le train arrière à quatre bars par roue font du bon travail. Et la motricité est bien distillée, même si la puissance de 200 chevaux du 4 cylindres passent parfois par un cirage lors dun démarrage inavouable. Etreux, Vadencourt, Neuvilette et puis la N29. 15 km en ligne droite, pour foncer sur Saint-Quentin. Une longue piste de lancement pour un peloton qui veut fondre sur déventuels échappés et préparer une arrivée au sprint. Nous, on sarrête là avant de reprendre lautoroute pour rentrer au bercail, pas trop fatigués malgré le long périple. Les sièges nous ont bien soutenus et les suspensions nont pas ruiné nos vertèbres. On sen va donc de Saint-Quentin, et sa basilique, le cur léger et tout excités par un parcours varié et, surtout, des routes généreuses grâce à leur tracé et à leur fluidité. De retour à domicile, mes tympans dansaient encore de la mélodie de lOctavia RS. Jean-Marie Leblanc, lui, nen profitera pas, mais il roulera en Superb, un modèle que jai aussi essayé récemment. À bientôt.