Une « BMW i8 » un peu spéciale en course de côte

Ayant commencé au début des années 90 sur une Ford Escort, il est passé sur BMW à la fin des années 90, d’abord sur une M3 2 litres, puis une 318 et enfin, depuis 2010, il roulait sur une monstrueuse BMW au kit aéro spectaculaire, la « 320 IRL V8 », embarquant un moteur de Formule Indy de presque 600 chevaux (et une boîte de vitesse ex- Prost GP !)

Le cx de la i8 a convaincu

Mai après plus de dix ans de bons et loyaux services, la 320 IRL est désormais remise au placard et remplacée par une nouvelle bête encore plus folle. Lors du nouveau projet, la sélection du véhicule a été déterminante car Erich Edlinger voulait une carrosserie plus aérodynamique et fluide que la très carrée BMW 320 IRL. De nombreux paramètres tels que la sécurité, l’aérodynamisme, le poids, les options d’entraînement, la taille du véhicule et, enfin et surtout, une certaine affinité pour BMW ont influencé la décision. L’importance de l’aérodynamique a en fait été expliquée il y a de nombreuses années par des résultats de simulation avec les données de base de la BMW 320 IRL et les données aérodynamiques des véhicules modernes. Ils ont montré une augmentation notable de l’appui sur l’essieu avant et, en liaison avec la bien meilleure résistance à l’air, le temps de fonctionnement théorique pourrait être réduit jusqu’à 3,2 %. Après toutes les nombreuses recherches, calculs et délibérations, seuls quelques-uns des nombreux véhicules de plusieurs constructeurs ont été remis en question, et finalement le choix s’est porté sur la BMW i8, mais oui !  Evidemment, la coque i8 est transformée, avec une énorme lame avant qui doit apporter un maximum d’appui, alors qu’à l’arrière trônent un immense aileron et un diffuseur spectaculaire.

Motorisation délirante

Par contre, du côté de la motorisation, oubliez le moteur 3 cylindres essence 1,5 litre turbo de 231 ch + moteur électrique de 131 ch qui propulsait la voiture de série. Alors, vous pensez qu’un énième V8 Judd ou V8 Indycar a pris place ? Pas du tout ! Il s’agit de…4 moteurs de moto BMW HP4, 4 cylindres, chacun de 1000 cm3 de cylindrée et grimpant à 14800 tr/min. Il s’agit de moteurs issus des BMW HP4 « track », des motos sportives homologuées pour un usage circuit et qui sont dérivées de la S1000 RR ! Chaque moteur est contrôlé séparément, ce qui signifie que vous ne pouvez conduire qu’avec une traction avant ou arrière. La puissance totale des moteurs, qui forment donc une sorte de V16, est d’environ 880 ch, avec un poids d’environ 1000 kg. De plus, la BMW i8 fonctionne au 100% e-fuel.

Elle embarque aussi des freins en céramique avec ABS de course configurable et un système d’échappement est en titane. La construction était presque entièrement sur ordinateur, avec beaucoup de travail effectué avec l’imprimante 3D. Plus de 300 kg de filament ou environ 400 m² de tissu de carbone ont été traités pour la construction du moule. La cellule de sécurité a été fabriquée à partir de matériaux aéronautiques et le cockpit a été conçu sur la base d’une voiture LMP1. Le véhicule est doté d’une structure de collision composée de quatre boîtes de collision en CFRP avec des nids d’abeilles en aluminium installés tout autour, ce qui assure la meilleure sécurité possible pour le conducteur.

Une BMW avec un look d’i8 bodybuildée, motorisée par un assemblage de 4 moteurs de moto, ça devrait dépoter ! Vous ne trouvez pas qu’elle a un air de la M1 Procar ?

 

Pour voir ce que fait monsieur Erlinger :

 

(6 commentaires)

    1. Complexe oui et non. Il faut maximiser la traction des gommes et pour cela il faut un « torque vectoring » fin.

      Or pour avoir cela avec un seul moteur, c’est compliqué. Avec 1 moteur par roue, on est déjà plus confortable.
      Reste un souci de poids. C’est pour cela qu’ils utilisent des moteurs de moto et non de voiture.

      Mais le plus « simple » et le plus efficace (et efficient) ce serait de le faire avec 4 moteurs électriques. Là on est certain du contrôle fin du couple appliqué sur chaque roue et en matière de rapport poids/couple, les moteurs électriques sont assez imbattables.

      Après, le but est aussi de faire parler de la voiture pour les sponsors, etc.
      Car en course de côte, une barquette reste un incontournable (léger, maniable, puissant).

  1. Wow le monstre ! j’ai pas bien compris l’architecture. « Chaque moteur est contrôlé séparément, ce qui signifie que vous ne pouvez conduire qu’avec une traction avant ou arrière. » ils sont couplé 2 par 2 ? il y a deux boites de vitesses ? J’ai un doute.

    1. Chaque moteur entraine une et une seule roue à priori.
      https://www.hillclimbfans.com/wp-content/uploads/2023/07/dsc_0950.jpg

      Chaque moteur a un collecteur 4 en 2 en 1, et les 4 échappements fusionnent en une seule sortie.
      Le bordel électronique que cela doit être pour tout gérer….
      D’ailleurs il semble qu’il y a 12 ECU et 8 bus de données pour contrôler tout ce petit monde.
      Par contre pas d’infos pour le moment sur les boîtes….sont-elles synchronisées ou pas ?

    2. Bonjour le soleil si un des moteurs/transmission a un problème (sans parler d’un serrage/casse, rien qu’une vitesse qui saute sur ces petites boites moto non synchronisées pourrait envoyer dans le décor).
      Probable qu’ils réutilisent la boite intégrée au bloc moto et doivent gérer ensemble même si dans les épingles il y aura fatalement un compromis vu les différences de vitesse de rotation.
      Sinon les a-coups au passage de vitesse entre gauche et droite risqueraient de nuire fortement à la précision de conduite…

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