Un SUV électrique Bentley pour 2025

C’est en tout cas ce qu’affirme Autocar qui rapporte les propos d’Adrian Hallmark, Président et PDG de Bentley. On savait déjà que Bentley envisageait de ne plus vendre de véhicules thermiques à l’horizon 2030. Le chemin vers ce but passera donc visiblement par quelques années avec à la fois du thermique et de l’électrique.

Le premier véhicule sera un crossover. Une « berline haute » selon l’expression du magazine anglais. Evidemment, le véhicule aura une grosse partie technique commune à différentes marques du groupe VW et on sait qu’Audi est devenu le leader technique de la partie « électrique avancée ».

Pourquoi attendre 2025 ?

L’un des soucis des véhicules de luxe est leur poids. Il est conséquent même avec un bloc thermique et par conséquent, passer au véhicule électrique à batterie est une gageure en termes d’autonomie. Donc, il va falloir attendre un peu que la technologie des batteries s’améliore un peu pour pouvoir caser 120 kWh de batterie et espérer avoir une Bentley à 400/500 km. Il est clair qu’il n’y aura pas de saut technologique dans les batteries d’ici 5 ans et les batteries les plus performantes seront assez proches de celles de maintenant, chimie mis à part.

Aussi, selon Bentley, l’horizon pour les grosses (lourdes) voitures électriques avec une bonne autonomie comparable à du thermique est plus sur 2030 que maintenant. Pour les voitures compactes, c’est différent et on peut déjà obtenir 400 à 500 km.

Cela peut se vendre une Bentley électrique ?

La question revient souvent depuis des années pour les véhicules d’exception, luxueux ou très sportif : la clientèle est-elle prête à passer à l’électrique ? Selon Hallmark, la réponse est « oui, mais non ».

Oui, il y aura une clientèle pour ces Bentley électriques. Mais, dans un premier temps, ces VEB ne seront pas les uniques véhicules pour les clients. En gros, une « vraie » Bentley thermique pour les grands trajets, suppléée par un SUV électrique pour la vie de tous les jours. Une vision particulière de l’automobile.

Alors pourquoi un SUV comme premier VEB ? Déjà, c’est une question de mode. Même en thermique les constructeurs de véhicules de luxe sont passés au SUV. Ensuite, c’est une bête question pratique : les batteries demandent énormément de place et sont installées dans le plancher des véhicules. Ces derniers sont donc rehaussés pour pouvoir loger lesdites batteries.

C’est tout le paradoxe des VEB. Plus on veut d’autonomie et plus ils sont lourds, grevant l’autonomie. En outre, plus on veut d’autonomie et plus on a de batterie à caser dans le véhicule, obligeant à le rehausser, grevant l’aérodynamique et donc l’autonomie.

Projet Artemis

Ce VE Bentley sera sur la plateforme développée par Audi pour les véhicules électriques haut de gamme. C’est le projet Artemis. D’ailleurs, c’est Audi qui en bénéficiera en premier commercialement avec un véhicule (Q9 e-tron ?) attendu pour 2024. Cette plateforme sera alors « adaptée » pour coller à l’image de Bentley et à son nouveau positionnement plus « luxe pur » que le sport et luxe actuel. Il en sera de même pour Porsche.

Ce changement de paradigme pour Bentley fait partie de la grande réorganisation au sein du groupe VW qui verra Audi « prendre le contrôle » de Bentley et de Porsche via l’électrification du segment D. Le projet Artemis devrait accoucher de 3 crossovers du segment D (grande berline) pour Audi, Porsche et donc Bentley. C’est le projet Landjet selon le Handelsblatt.

Notre avis, par leblogauto.com

Ah le véhicule électrique à batterie. Belle chimère pour les constructeurs automobiles qui doivent résoudre la quadrature du cercle : l’autonomie sans le poids… Pour les véhicules de luxe, c’est encore pire avec un poids du véhicule hors batterie déjà conséquent. Résultat, ils vont devoir travailler sur la légèreté des plateformes, des carrosseries, etc. Le tout pour grappiller quelques kilomètres.

Pourtant, les clients de ces marques se fichent pas mal de payer des malus importants vu les prix pratiqués. Les restrictions de circulation, mais aussi et surtout la loi CAFE sur les moyennes des émissions de CO2 poussent tout de même cette industrie à se réinventer pour ne pas mourir.

Bentley a été « sauvé » par Hallmark à coup de restructuration de l’usine de Crew et de licenciements. Va-t-il réussir le passage à l’électrique ou les clients vont-ils bouder ces motorisations ? Dans le luxe, le silence est une des caractéristiques. Alors, W12, V8 ou moteur électrique, peu importe finalement, du moment qu’on ne l’entende pas.

Illustration : Bentley modifiée par leblogauto.com

(2 commentaires)

  1. Ce qui marche le mieux en électrique pour le moment ce sont deux berlines américaines, un monospace allemand, une compacte japonaise et une citadine française …

    Ils sortent plein de SUVs (crossovers plus que SUVs) électriques et pour le moment ça prend pas …

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