Montlhéry retrouve petit à petit des couleurs. Les meeting d’anciennes s’y multiplient (faute de courses.) Ainsi, ce week-end avait lieu « l’Héritage Autodrome Festival ». Parmi les voitures présentes, il y avait une Fournier-Marcadier de 1965.
Les amateurs auront sans doute une petite larme en repensant à Fournier-Marcadier. De quoi nous ramener à l’époque des GRAC, Pygmée, Jidé, BBM, Koenig et autres réalisations tricolores. C’était les années 60, lorsque les baby-boomers dévoraient Sport-Auto et que tout semblait possible (ou presque) pour les passionnés.
André Marcadier a d’abord conçu des cadres de motos, puis des kart. Il découvre ensuite Lotus, à une époque où Colin Chapman vend uniquement des kits. Kits que l’on peut monter chez soit… Ou dans l’atelier de Lotus!
Marcadier se dit: « Pourquoi ne pas créer une Lotus Française? » Il rencontre le carrossier Marcel Fournier, en 1963. Les deux Lyonnais s’associent et présentent une Formule France avant la lettre. Puis ce sera la barquette (qui eu droit à une « Une » dans Sport-Auto) et le coupé « Barzoï ». Les clients affluent et les voitures (vendues en kits pour 7 500francs) écument les courses de cote et les rallyes. Notez que la préfecture du Rhone fermait les yeux et laissait Fournier-Marcadier immatriculer leurs voitures en tant que « Renault 8« .
Les années 70 marquent un tournant, avec le départ de Fournier. Marcadier, désormais seul, est toujours prolifique: Formule Renault, barquette « Can-Am » et même une F2 destinée aux courses de cote. Il y eu également une tentative de coupé futuriste, la Barzoï 2. Puis, en 1987, Marcadier se reconverti dans les répliques (Seven, GT40, Cobra…) en kits.
Environ 150 Fournier-Marcadier et Marcadier furent construites. Elles coururent longtemps et pour qu’elles soient performantes, leurs propriétaires n’hésitaient pas à faire évoluer carrosserie et motorisation. Retrouver l’état d’origine est donc une tache ardue.
Caractéristiques de cette voiture:
– moteur de R8 Gordini 1296 cm3 (en porte-à-faux arrière!)
– 100 ch à 7200 tr/mn
– 500 kg
– 220 km/h
Notez aussi l’arceau, très symbolique.
Les couleurs n’ont pas été choisies au hasard: il s’agit de l’orange des R5 de 1971 et du bleu delphinium des DS de 1960.
A Montlhéry, Yann Littée, Guy Lescoche et Dominique Pascal l’ont déverminée. Elle devrait ensuite courir en endurance pour anciennes.
Source:
Glasurit
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