Lancée le 15 mai 1991, la Beat est aussi un cadeau d’adieu. Au fondateur de la marque, qui disparaît 3 mois plus tard et aux années de croissance rapide du pays.
Cet article est paru pour la première fois sur Le Blog Auto le 14 mai 2011 sous le titre « 20 ans déjà: Honda Beat ».
Le dessin du roadster est né du travail de l’équipe de design maison et des conseils de Pininfarina. Bien des détails sont d’inspiration turinoise: entrées d’air façon Mythos, implantation des rétroviseurs influencée par la Hit ou bloc compteur préfigurant l’Ethos. Elle ne renie pas non plus l’héritage des Honda Sports, à en croire les feux arrière réminiscence de ceux de la S800, avec laquelle elle partage un début de zone rouge à 8500 tr/min. En position centrale arrière, le 3 cylindres roturier –c’est un cousin de celui de l’Acty– est préparé comme un moteur de course. Traitement des pistons et chemises similaire à celui fait sur les doubles arbres « VTEC » ou admission calquée sur celle de la NSX, l’outil de travail est transfiguré.
Sur la route, l’équilibre procuré par le moteur central et l’empattement généreux font merveille. Mais comme sur le CR-Z, le châssis est bien plus compétent que la mécanique. Les 64 ch ont beau donner de la voix, ils font ce qu’ils peuvent. L’habitacle ne se prend pas au sérieux avec ses sièges zébrés. Ce qui n’empêche pas un équipement complet et généreux.
Bref, à moins de 10 000 € les clients se bousculent et biens de jeunes conducteurs européens rêvent de troquer leur AX K-way ou leur Super Cinq Five pour ce roadster aux arguments chocs. Las, elle ne quittera jamais l’archipel. Produit à 33600 exemplaires –un chiffre à comparer aux 20 000 NSX et aux 110 000 S2000– la Beat occupe déjà une place de choix au royaume des Honda désirables.
Crédit illustrations : Honda