Dans la catégorie reine ou la puissance est volontairement limitée à 280cv selon le « gentleman agreement » en vigueur, chacun fourbi ses armes. Des hauts régimes chez Honda, des turbos par paires chez Nissan et un triple rotor chez Mazda. Commercialisée en 1990, ce grand coupé, qui reprend le célèbre patronyme Cosmo, s’élance sur les traces de l’élégante R130. Comme sa devancière, l’Eunos Cosmo associe exclusivité et raffinement. Et à l’image du coupé Bertone, sa diffusion restera confidentielle.
Cet article est paru la première fois sur Le Blog Auto le 1er mai 2010, sous le titre « Tiroirs de l’insolite: Eunos Cosmo »
Avec Eunos au Japon, Amati aux Etats-Unis et Xedos en Europe, Mazda veut aller plus loin encore que le trio Acura-Infiniti-Lexus. Conçue pour devenir le porte drapeau de l’opération –si l’on veut bien omettre l’hypothétique Amati V12-, la Cosmo, reste la plus ambitieuse des Mazda de l’histoire, avec son tri rotor et son équipement haut de gamme. La Cosmo des années 90 est un gros coupé, sa longueur dépassant les 4m80, aux lignes discrètes. Si les blocs optiques lui donnent un regard triste, le traitement de la cellule centrale, avec un hard top factice posé sur des montants peints en noir, est aussi heureux qu’original. Sous le capot, on retrouve le Bi-rotor 13B-REW ou le tri-rotor 20B-REW aux deux turbos séquentiels, dont la puissance ne dépasse pas le « gentleman agreement ». Du moins sur le papier. Le 0 à 100km/h en 6,2 secondes ou le 400m DA en 14,3 secondes, malgré les 1590kg et la boite automatique, plaident en faveur d’une puissance réelle supérieure à 300cv.
Le châssis de cette propulsion, plus typé Grand Tourisme que Sport –c’est le rôle de la RX7– reçoit une double triangulation à l’avant et un train arrière multibras, alors que le freinage est confié à 4 disques. L’antiblocage est de série sur les tri-rotor, tout comme le différentiel à glissement limité LSD et l’échappement double, dont la deuxième ligne, plus permissive, ne donne de la voix qu’en cas de sollicitation intense.
L’intérieur est réalisé avec grand soin. Le tableau de bord panoramique ne laisse rien deviner à l’arrêt et s’illumine en mettant le contact, suivant une principe qui fera les beaux jours de la Prelude apparue l’année suivante. Sur la finition haut de gamme -ECCS-, un écran tactile permet d’avoir accès à toutes les fonctions de contrôle, mais aussi au GPS ou à la télévision. Mazda n’a donc reculé devant rien pour ce haut de gamme, pas même lorsqu’il s’agit des boiseries, découpées et vernies à Milan avec de la matière première en provenance de la région Lyonnaise. Parmi les voitures japonaises les plus chères, son tarif la place entre les GTO/ZX/Soarer et la NSX. Pas étonnant dans ces conditions que 8875 exemplaires seulement aient trouvé preneur.
Produite durant 5 ans, la dernière des Cosmo, notamment dans sa version tri-rotor, mérite autant l’attention des amateurs d’exotisme que la première de la lignée. Ce n’est pas le plus mince des compliments.
Lire également : Tiroirs de l’insolite : Mazda R130