Trophée Andros : Focus sur le DA Racing

Pour le team DA Racing, le fait de passer de la Silhouette à base Clio à celle de la Captur, n’a modifié en rien les ambitions de Jean-Baptiste Dubourg pour remporter un troisième titre, de manière consécutive. Il faut dire que son style de pilotage ne manque pas d’efficacité et qu’il peut compter sur une équipe très bien structurée et particulièrement compétente.

Marcel Tarrès, l’homme d’expérience

Dans ce team nous avons retrouvé une  »vieille connaissance », croisée bien des fois sur les Andros d’antan. Avec 9 victoires ici à serre Chevalier et, 17 en tout dans le trophée, plus un titre de champion, Marcel Tarrès sait de quoi il parle et en l’occurrence, nous en parle.

Marcel, quelle est votre fonction chez DA Racing?

« Oh, je suis manager, on va dire coach. Je conseille JB parce que je regarde d’un œil habitué et éclairé, je pense, ces courses sur glace de l’Andros. Je sais quand il prend la bonne trajectoire. Là j’étais en conversation radio avec lui quand il a roulé aux essais. A chaque fois je lui disais là où il pouvait encore en gagner, où il pouvait améliorer. Pour ne pas trop le perturber je lui parlais uniquement lorsqu’il roulait en ligne droite. Il appliqué à la lettre ce que je lui indiquais et il a réalisé le meilleur temps. Il a conduit juste et voilà ! On regardait cela avec Sébastien mon collègue ingé et on est content, il fait du super boulot. »

Alors, vous ne vous ne vous occupez pas de la technique?

« Non, non je m’occupe aussi des réglages et de la mécanique. La seule chose que je ne fais pas et, c’est Seb qui s’en charge, il s’agit de l’acquisition de données, du suivi télématique de la voiture. Moi, je fais les ressorts, les barres anti-roulis, les hauteurs de caisse , le choix des différentiels autobloquants. D’ailleurs les autobloquants, je les démonte et j’adore cette tambouille. Par rapport à ce que l’on avait quand je roulais, c ‘est vraiment magnifique d’avoir de belles pièces comme ça. »

Alors cette auto présente la face d’une Captur?

« Oui, c’est une silhouette Renault Captur. C’est un châssis tubulaire identique à celui de Franck Lagorce. Pour le moteur c’est un V6 avec une boîte SADEV, d’un type imposé, comme les ponts, d’ailleurs. »

A l’intérieur des ponts on fait sa sauce?

« Oui, on démonte les autobloquants. On change les rampes , on modifie les pré-charges. Il y a beaucoup à faire. La liaison au sol c’est primordial, alors il faut faire les choses très sérieusement. »

Tout le monde roule avec les mêmes pneus?

« Oui, tout le monde a les mêmes pneus. Ils sont tirés au sort. On a 8 pour le week-end. Là aussi il faut bien gérer. Dès qu’on les a rodés les pneus marchent de mieux en mieux, alors le choix peut être cornélien . On peut se demander avec quoi on disputera la finale. Est ce qu’avec un rodage d’un seul tour au warm-up ces pneus neufs seront plus efficaces que d’autres ayant disputés 3 tours de qualifs. La grande question demeure : quand doit-on passer le second train ? »

Un mot sur ce circuit de Serre Chevalier?

« Franchement pour moi c’est un circuit génial. Je dis à Julien Laurent qu’ils font un travail formidable et que ce circuit, je l’adore. »

On peut penser que Jean-Baptiste Dubourg n’a pas à se plaindre des services de l’expérimenté Tarrès. En effet, lors des qualifications puis de la finale Elite Pro de samedi, le pilote girondin a démontré sa grande classe et sa totale maîtrise des trajectoires, quelle que soit les conditions de piste.

En nocturne, dans cette course la prestation de J-B tourna à la démonstration. Lâchant irrémédiablement -dès le baisser du drapeau- ses plus farouches opposants, la Renault Captur N°1 tenait ensuite superbement à distance les Berthon (Audi A1 quattro), Rivière ( Peugeot 3008) et Lagorce BMW M2). Quand ce dernier connut quelques soucis, la cause semblait entendue et ce fut une fois de plus, carton plein pour Dubourg avec la moisson de points, maximale entre les qualifs et la course N°1 du week-end.

Nicolas Prost, pigiste de luxe

Au sein du team DA Racing on remarque également un pigiste de luxe, en la personne de Nicolas Prost. Comme bon sang ne saurait mentir, il est évident que le pilote engagé en endurance et en Formula E est venu à Serre Chevalier pour s’amuser sur une piste superbe.

Nous rencontrons Nicolas avant même qu’il n’entre en piste après sa première séance de qualification.

Nicolas, nous vous suivons en championnat endurance WEC, quel sera votre programme 2018?

« Avec Rebellion ça s’est terminé avec un titre ensemble. Nous gardons de bonnes relations. Pour moi l’endurance sera un peu différente l’année prochaine. Trois possibilités sont sur la table : 2 en LMP2 et une en LMP1. Rien n’est arrêté aujourd’hui avec néanmoins la volonté de réduire un peu le programme endurance pour se concentrer sur la Formula E. »

Revenons à la glace. Votre frère Sacha est là? Alain ne vient pas ?

« Oui, mon frère court en électrique. Mon père voulait venir, mais il est trop occupé et puis avec la météo, ça n’est pas très facile d’accès. »

Alors, parlez-moi de la voiture dont vous disposez dans ce top team du DA Racing.

« Oui le team est vraiment top et à tous les niveaux: technique, sérieux, ambiance. On travaille très bien dans la convivialité et ça c’est très agréable.

Pour moi cette saison c’est une envie de revenir sur le trophée sans autre objectif que de se faire plaisir et de réapprendre ou plutôt apprendre, puisque je n’ai disputé qu’une saison en 4 roues motrices thermique.

Je dispose d’une voiture quasiment exceptionnelle. Je vais pouvoir apprendre même si je ne fais que deux courses avec des temps de roulage assez courts.

Pour ce qui concerne le circuit, en fait je n’avais jamais roulé ici. On peut dire que ça saute un peu à la tête. C’est un circuit où ça va très vite, la parabolique c’est quelle que chose et les vitesses de passage très importantes. A chaque tour ça allait mieux. »

Vous avez un équipier qui va gagner le championnat?

« Ecoutez, je l’espère pour lui. Au trophée Andros on sait très bien quand un pilote maîtrise avec autant de sérénité son pilotage pas grand chose peut l’arrêter dans sa conquête du titre. Clairement il est très fort, en tout cas il est clairement au-dessus de tout le monde en ce moment. »

L’an prochain vous roulerez à l’Andros en électrique?

« Je ne peux pas vous répondre. Toutefois le trophée a toujours été très visionnaire là-dessus, il y a plus de 10 ans. Je pense que les événements récents avec la Formula E ne peuvent que donner raison à cette orientation, c’est peut être la clé du futur pour le trophée que de passer à l’électrique. « 

Un Dubourg impérial

En tout cas, Nicolas a su tirer profit de la bonne préparation de son auto et des conseils avisés de son coéquipier puisqu’il a réussi à améliorer ses scores de l’Alpe d’Huez. Quant à Jean-Baptiste Dubourg, arrivé à Serre Chevalier avec 27 points d’avance sur Nathanaël Berthon, il repartira avec matelas confortable de 51 points. En fait ici, il a réussi presqu’un carton plein. Il nous confirmait avoir dû gérer son lest de 60 kilos lors de la super pôle et, malgré son sens de l’attaque dut se contenter de la troisième place. Toutefois ses temps réalisés lors des premières qualifications lui garantissaient un départ en pôle, dont on verra en course que ce fut déterminant. En effet, Lagorce eu beau vouloir lui mordre les mollets en de nombreuses occasions, Dubourg sut, une fois encore, imposer son style efficace.

A trois courses de la fin de saison on voit mal qui d’autre que Jean-Baptiste pourrait dérocher la timbale. Derrière lui la bagarre sera rude pour monter sur le podium final, car les Berthon, Rivière, Lagorce, Stievenart ou encore Tréluyer peuvent très naturellement encore y prétendre.

Alain Monnot

Photos: François-Xavier Rougeot et Alain Monnot

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