Deux fois par an, les anciennes envahissent le pavé parisien. La Traversée hivernale est traditionnellement le premier évènement de l’année pour les amateurs. Le Blog Auto ne pouvait y être absent.
A cette occasion, Mazda nous a prêté sa NA de 1991 (déjà essayée ici.) En toute subjectivité, c’est la plus belle voiture du plateau.
Difficile de faire abstraction du contexte politico-sécuritaire. Les rues sont plus vides qu’à l’accoutumée et il y a davantage de policiers (euphémisme.)
Concernant la Traversée, chaque participant recevait un autocollant « Je suis Charlie ». Cela prend des allures de défilé contre l’intolérance. Le béret Basque et le drapeau français (donné par Mazda il y a bien longtemps…) s’imposaient.
Château de Vincennes, 8h
A peine le temps de se garer face au château que le top départ est donné. Le cortège s’élance lentement, alors qu’un groupe d’Américaines arrive. Une Delorean entre, sort, rentre, se gare dans le passage… Soit il cherche à se faire remarquer, soit il cherche à se faire détester, voir les deux.
Un nuage farceur survole le Bois de Vincennes et asperge les participants. Pas de problème pour les voitures fermées. Les véhicules militaires sont condamnés à subir, impuissants. Quant aux décapotables, elles se garent pour ne pas être transformées en baignoires. C’est une file indienne de capotage synchronisé. Le temps de trouver une place libre, de rabattre le toit et… La pluie a cessé.
Bastille, 8h30
Alors que le road-book veut nous emmener à Nation, la troupe file vers Bastille. En fait, il y a eu un méli-mélo et l’organisateur a distribué des road-books de 2012 ! Il faut donc suivre les autres, au lieu de se fier au livre. La circulation est plutôt fluide, mais certains scooteristes râlent contre la troupe.
A Saint-Paul, un passant un peu trop enthousiaste s’écrit (en voyant la voiture ci-dessous) : « Wahou, UNE MASERATI ! »
Place de la Concorde, 9h
Les tracteurs agricoles sont venus en nombre. Ils s’attendent devant l’Hôtel de ville. Un contraste assez insolite entre un symbole du monde rural et le cœur de la capitale.
Le soleil est levé, mais les rues restent désertes. On prend possession d’une place de la Concorde vide. Un trio de Citroën aux teintes très seventies font face à l’obélisque.
Montmartre, 10h
Le clou du spectacle, c’est Montmartre et la vue du Sacré-cœur. Tous à l’assaut des hauteurs !
Ensuite, l’étroite montée vers Montmartre est vite saturé. D’autant plus qu’une fois arrivé, certains cherchent une place, d’autres se font arrêter net par les touristes (qui veulent un selfie), etc. Ainsi, c’est un embouteillage d’anciennes. Même les deux-roues sont bloqués. Une Jaguar Type E série 2 n’arrivera pas jusqu’en haut.
C’est la première vraie rencontre avec les badauds. Avec les traditionnels : « Elle est de quelle année ? Vous en êtes content ? » Une touriste anglaise préfère immortaliser le drapeau tricolore posé sur le siège. Plus loin, un groupe d’enfants est éberlué par une Morris. En plus, la porte s’ouvre ! Heureusement, leur mère est là et elle calme leurs ardeurs.
Champs Elysées, 10h30
La Traversée de Paris, c’est un peu comme les fêtes foraines : il y a régulièrement de nouvelles attractions. Ainsi, cette fois, la troupe peut descendre les Champs Elysées. Chacun s’arrête près du rond-point pour une photo-souvenir avec l’Arc de Triomphe.
Puis l’on emprunte la plus belle avenue du monde. Certains s’offrent un 2e, voir un 3e tour. Au Fouquet’s, le service n’a pas encore commencé. Intrigué par un tracteur arrêté, deux serveurs vont le voir. Puis ils sont rejoints par leurs collègues, tous en tenue.
Place de la Concorde, 11h
Nouvel arrêt à la Concorde. Cette fois, il y a davantage de monde. Il faut se garer où l’on peut. La police a d’autres chats à fouetter. Au jugé, il y a une belle proportion d’Américaines des années 60-70 et il n’y a quasiment pas de voitures de l’entre-deux guerres. Ca et là, des capots se lèvent : les vieilles mécaniques n’aiment pas rouler longtemps au pas.
Invalides, 11h05
De l’autre côté de la Seine, ce sont les Invalides. Là encore, il y a du parking sauvage. La Cadillac rose essaye tant bien que mal de s’extirper de son espace…
Retour à Vincennes, 12h30
Rive Gauche, la caravane s’étiole. Il n’y a quasiment plus de lieux où s’arrêter. Certains rentrent chez eux. Les Provinciaux sont un peu perdus et l’on croise des voitures un peu partout. A Bercy, une mini-colonne sera brisée par un enchainement de feux tricolores.
Tout se termine au Château de Vincennes. Il faut se frayer un passage parmi les joggers et les promeneurs, la « clientèle » habituelle de Vincennes en anciennes. La MX-5 est garée aux côtés d’une MG TF qui lui rend près de 40 ans. Le roadster japonais fait l’unanimité. « 25 ans, déjà ? » Les phares sous trappe intriguent les jeunes enfants.
Crédit photos : Joest Jonathan Ouaknine/Le Blog Auto