L’annonce d’hier concernait une modification de structure à l’intérieur de la constellation de sociétés qui constituent le groupe Toyota. Deux des importantes entités du groupe en charge de la production, Toyota Auto Body et Kanto Auto Works, vont devenir des filiales de Toyota Motor Corporation dans le but de simplifier les opérations et réduire les coûts, objectif majeur du constructeur. Cette opération était prévue de longue date mais le timing de l’annonce a permis au président de Toyota de faire des déclarations plus directement liées à la situation présente et de marteler un message destiné à l’opinion et aux autorités japonaises: Toyota est décidé à faire tous les efforts pour maintenir un maximum de production au Japon. Il s’agit, a-t-il répété plusieurs fois, de préserver le monozukuri japonais, l’art et la science du Made in Japan, une idée centrale à la conception que Toyoda se fait de l’entreprise et qui ne peut s’accommoder facilement de la délocalisation.
Mais pour que la chose reste possible, le constructeur a besoin que la politique monétaire et économique du pays soit favorable, en particulier via l’entrée du Japon dans les accords de libre-échange de la zone Pacifique. Ce processus est actuellement à l’arrêt du fait de l’opposition des agriculteurs japonais qui craignent quant à eux les importations d’Asie du Sud-Est…d’où le message passé au gouvernement, à grands renforts de métaphores liant la destinée de Toyota à celle du Japon tout entier. L’objectif de Toyota est de maintenir a minima une production de 3 millions de voitures sur le territoire japonais, dont la moitié destinée à l’export. C’est le seuil permettant de conserver le nombre de salariés actuel de Toyota. Si la situation présente continue, ces bonnes résolutions seront de plus en plus difficiles a tenir.
Source : WSJ.com
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