Avec la Mirai, Toyota transforme ce que l’on annonce depuis longtemps comme une technologie d’avenir en technologie du présent. Les essais par des flottes gouvernementales ou d’entreprises ont été nombreuses depuis les années 80, mais jusqu’à présent, aucune de ces voitures n’était réellement disponible à la vente. Avec la Mirai les choses vont changer, et Toyota a dévoilé quelques détails techniques, l’intérieur, mais surtout ses ambitions et les tarifs.
Objectifs
Le lancement se fera en premier lieu au Japon, dès le 15 décembre, pour un prix légèrement supérieur à 7 millions de yens, soit un prix équivalent à celui d’une Toyota Crown Majesta. Les objectifs pour cette première année sont mesurés : 400 exemplaires avant fin 2015.
Pas d’objectifs de volumes annoncés pour les Etats-Unis où elle arrivera à l’automne 2015. Mais le prix est déjà connu : $57.500 sans les incitations, et moins de $45.000 avec, ou un loyer mensuel de $499 durant 36 mois. Le prix hors incitations représente le double de celui d’une Camry Hybrid, ou un peu moins qu’une Lexus GS450h.
Et l’Europe ? Sa carrière y débutera en septembre 2015, en Grande-Bretagne, Allemagne et Danemark. D’autres pays suivront en 2017. L’objectif annuel avec ces trois pays a été fixé entre 50 et 100 véhicules par an, avec un prix de base à 66.000€ en Allemagne.
Des tarifs que l’on peut en fait juger raisonnables par rapport à des prix de revient que l’on chiffrait il y a peu encore en millions d’euros. Bien entendu, Toyota ne gagnera pas d’argent sur ces véhicules. Mais à la manière de l’hybride, le constructeur japonais fait un pari à long terme, et a les épaules assez solides pour supporter un tel investissement. D’autant que le gouvernement japonais a clairement indiqué son intention de soutenir cette technologie…
Quelques détails
A bord de la Mirai, Toyota a donc implanté sa dernière génération de pile à combustible, baptisée TFCS (Toyota Fuel Cell System). Les progrès permettent une réduction de la taille, avec un rapport de 3,1 kW/l, et une puissance totale de 114 kW / 155 ch. La pile est complétée par un convertisseur qui permet de délivrer une tension de 650 V. Le moteur électrique qui au final entraîne les roues avant développe 114 kW / 155 ch et un couple de 335 Nm. Deux réservoirs composés de trois couches de fibre de carbone CFRP embarquent jusqu’à 122, 4 litres (un réservoir de 60 litres, l’autre de 62,4) d’hydrogène sous pression. Une pression qui atteint 70 MPa / 700 bar.
Un stockage qui a été conçu pour limiter les pertes, et assurer la sécurité du stockage par divers niveaux de contrôle pour prévenir tout risque de fuite.
La Mirai est une grande berline, 4890 mm de long et 1815 mm de large, plutôt haute avec ses 1535 mm. Sa masse est annoncée à 1850 kg, mais ne peut par contre accueillir que quatre passagers.
Un style… différent
Le style extérieur avait été dévoilé voici plusieurs mois. Il a donc déjà largement été discuté…
Nous découvrons à présent l’intérieur, pour lequel Toyota a choisi un style du même acabit. Les formes torturées sont toutefois en contradiction avec la pureté et la simplicité des commandes et afficheurs (y compris un affichage tête haute).
Et la fourniture d’hydrogène?
Bien entendu, la principale limitation de la diffusion de cette Mirai sera le réseau de distribution en hydrogène…. Raison pour laquelle Toyota limite la mise en vente à certains pays, et certains états en ce qui concerne les Etats-Unis.
Toyota aborde surtout le sujet de la distribution aux Etats-Unis. Le marché principal de la Mirai sera bien entendu la Californie, où 3 des 9 stations existantes seront ouvertes au public avant fin 2015, et complétées par 17 nouvelles stations. D’ici à fin 2016, le nombre de stations dans l’état devrait atteindre 48. En 2016, Toyota compte ouvrir en coopération avec Air Liquide 12 stations dans les états du Nord-Est : New York, New Jersey, Massachusetts, Connecticut, et Rhode Island.
Toyota est donc moins prolixe que Honda sur ce sujet. Honda propose en effet une solution de production individuelle d’hydrogène.
Au Japon, la Mirai mettra aussi en avant la possibilité d’exploiter le courant produit par la pile pour alimenter une maison. Un sujet sensible dans le pays.
Source : Toyota