Un peu mon neveu ! dit l’organisation écologiste américaine Bluewater network qui vient de se payer une pleine page de publicité dans le New York Times pour l’affirmer. Le président de Toyota y est mis en scène à côté d’un loup déguisé en mouton, l’allusion est limpide.
Le constructeur japonais s’est offert une virginité avec la Prius, s’affirmant comme LE constructeur soucieux de l’environnement et nous promettant un monde d’air pur et de technologie, à grands coups de campagnes publicitaires et de concepts cars à pollution zéro. Et ça marche. Alors que tout le monde ricanait à son lancement, la Prius a un tel succès, avec les autres modèles hybrides, que Toyota n’arrive pas à suivre les commandes qui pleuvent comme un ouragan d’automne en Floride.
Pipeau, clame Bluewater, qui a monté un dossier à charge solide. S’appuyant sur un essai de la Lexus RX 400h par le New York Times, l’organisation démontre que le SUV hybride n’apporte pas de réel gain de consommation par rapport à la version essence.
De plus, Toyota le constructeur soit-disant vert fait du lobbying avec les autres constructeurs en Californie pour rejeter une proposition qui rendrait les normes antipollutions plus sévères; et pour bien enfoncer le clou, les Japonais vont construire une usine à San Antonio pour y produire de gros pickup trucks qui feraient rougir d’embarras une Prius.
Alors, Toyota, vert ou pas ? En fait, Bluewater a raison dans les faits qu’il révèle, mais prête au constructeur des intentions qu’il n’a pas. Toyota n’est pas là pour détruire ou sauver la planète, mais pour vendre des voitures. Le plus possible. Donnons leur crédit d’avoir vu avant les autres la demande pour des voitures plus respectueuses de l’environnement, mais il sera bien naïf de prendre pour argent comptant les déclarations peace and love de monsieur Watanabe. Si motif d’espoir il y a, c’est que les consommateurs sont prêts à payer pour des voitures propres, c’est clair et net. C’est le seul argument qui aille droit au coeur des constructeurs.
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