Toyota FJ Cruiser : galop d’essai

Étant petit, vous avez sans doute dû jouer avec le mythique Toyota Land Cruiser FJ40 des années 60, radicalement indestructible entre nos petites mains comme sur les terrains les plus cabossés du globe. Icône de la marque, le FJ Cruiser n’est rien d’autre qu’un revival pour 21ème siècle. A l’origine, ce modèle n’était qu’un concept pour rendre hommage à cette légende des sixties. Présenté en 2003 à Détroit, ce concept-car a tellement séduit le public que Toyota a décidé de le produire en 2006 en le laissant quasiment comme tel. Vu ses proportions, la logique n’était pas de le commercialiser en Europe mais plutôt de viser les marchés américain et canadien, pays dans lequel il adore jouer avec la neige. Par la suite sa commercialisation s’est même élargie avec l’Algérie, le Mexique et le Japon depuis 2010. Quelques importateurs français courageux et séduits ont décidé de le ramener chez nous même s’il a bien du mal à se faufiler dans les villes du vieux continent.

Son allure est l’aspect le plus amusant. D’abord impressionnant au premier abord, ce 4×4 devient vite attachant avec sa bouille d’enfant aux bonnes joues. C’est du solide, en tout cas ça en a l’apparence avec de grosses poignées, des gardes boues et d’épais marchepieds. L’ensemble est rassurant. A l’intérieur, le gros tableau de bord central est dominé par la rondeur générale des éléments. Au sommet du bloc trône à la fois une boussole, un inclinomètre et un indicateur de température extérieure. Tout est conçu pour être le plus pratique possible, à commencer par des matériaux faciles à nettoyer. Ce n’est pas ici que l’on trouvera des plastiques moussés, plutôt des portes gobelets en veux-tu en voilà et des commandes réduites au minimum. L’ouverture du coffre, dans le même style que le Land Cruiser, s’avère simple et laisse un espace de chargement impressionnant une fois les sièges arrières rabattus avec une capacité maximale de chargement de 1 890 litres.

Le choix des petites portes arrières à ouverture inversée s’avère cependant tout sauf pratique. Se rendre à l’arrière pour un adulte est l’une des actions les plus compliquées avec ce 4×4 et devient même un véritable exploit et une fois installés, la plupart d’entre nous pourra se sentir oppressée avec ces petites vitres sans ouverture. Il y a cependant largement la place pour installer nos jambes et le confort des sièges est assez moelleux. Tout est gros, des commandes à la sono, qui accueille un large caisson de basse à l’arrière à la place de la roue de secours habituelle, de quoi pavaner gentiment sur Ocean Drive. Cette grosse jeep Toyota s’intègre parfaitement dans le paysage américain mais reste paradoxalement assez petite face à la plupart des pick-up qui circulent bien que nous soyons positionnés à la même hauteur.

Proposé uniquement en V6 4 litres de 260 chevaux, le ton est donné dès que l’on tourne la clé de contact. le V6 renvoie un bruit lourd et puissant et avec une consommation moyenne de 13,5litres : il n’y a pas à dire, cet engin correspond bien aux marchés visés. Le V6 a du répondant, et il en faut pour traîner les deux tonnes de l’engin et les 72 litres du réservoir. A bas régime, le FJ profite d’un couple généreux lui permettant de bonnes accélérations en ville.

N’ayant pas pu l’essayer en dehors du macadam nous nous baserons selon les impressions des confrères à son sujet le considérant comme un vrai franchisseur et un héritier, moderne du FJ, même si le FJ Cruiser a une vocation plus ludique que réellement de travailleur de force du tout-terrain . L’auto est proposée en boîte manuelle à 6 rapports ou automatique à 5, et c’est cette dernière qui équipait notre modèle d’essai et qui s’est avérée plutôt réactive. En conduite sur route, le Toyota est confortable et se tient prêt pour tout long trajet si l’on est disposé à investir dans le carburant. Ses grosses suspensions en font paradoxalement un véhicule doux à conduire et son apparence robuste n’en fait pas une auto sans cœur.

Profitant d’un 6 cylindres généreux, le FJ Cruiser est un gros 4×4 qui s’est bien adapté à la tendance du moment, la conduite en ville. Plutôt doux et confortable, il sait se rebeller lorsqu’on le taquine. Au delà de ses qualité propres, c’est sa forte image à la fois rétro et moderne qui est son critère principal d’achat. Le FJ Cruiser, proposé à 26 115$, a déjà été commercialisé à plus de 180 000 exemplaires, ce qui en fait sans doute l’un des meilleurs coup de poker de la marque.

Crédit photos : Leblogauto

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