Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas le PDG de Toyota qui reçoit cet émolument. En effet, Akio Toyoda ne reçoit « que » 380 millions de yen soit 2,9 millions d’euros. L’heureux bénéficiaire est en fait le Français Didier Leroy, l’un des six « numéro 2 » de Toyota, vice-président exécutif en charge de la compétitivité du groupe.
En plus de 249 millions de yen de salaire fixe, M Leroy a touché un bonus de 777 millions de yen. Evidemment, les bonnes performances de Toyota jouent beaucoup dans le bonus octroyé à Didier Leroy. Mais, déjà l’an dernier, il était mieux payé que son patron. C’est une situation insolite.
Différence de culture
Insolite, mais révélatrice de la différence de culture entre le Japon et le reste du monde. Il n’est pas rare que les patrons japonais de grosses entreprises ne soient pas payés autant que leurs homologues européens ou américains. L’écart entre les patrons et les autres salariés sont également moindres.
Au Japon, ces patrons étrangers « trop » payés commencent à agacer, même si personne ne l’avouera en public. Certaines entreprises font également des rattrapages entre leurs dirigeants japonais et étrangers. Nissan, dont le PDG n’est plus Carlos Ghosn mais Hiroto Saikawa, a décidé d’augmenter ce dernier de 26%, jugeant le salaire trop faible par rapport aux responsabilités.
Illustration : Toyota
Saikawa-san est PDG de Nissan, pas de Renault.
Tout à fait. Lapsus.
Merci du signalement.
Quel intérêt de cette Nouvelle au titre légèrement provoquant? Sans oublier que vous lâchez le Chiffre sans esquisser la plus petite Analyse sur son bilan.
Pardon mais cela fleure bon le populisme….
provoquant pour qui?
Où se trouve l’arrogance dans ce sujet?
Au bout d’un moment il faut arrêter de protéger ces personnes qui se paient grassement sur l’entreprise. C’est en laissant faire ce genre de choses qu’on voit des entreprises européennes et américaines couler, alors qu’elles étaient en position de leader, juste parce que les patrons et actionnaires ont étouffé l’innovation en prenant la majeure partie des bénéfices.
Et du coup, ça agace au japon dans quel sens? Les dirigeants japonais se sentent lésés ou bien jugent-ils les écarts de salaire occidentaux indécents?
Dans le cas de Saikawa, qui a décidé de l’augmentation (la phrase semble tronquée)? Carlos? le CA?
Vous faites semblant de ne pas comprendre que c’est la différence de culture qui provoque l’agacement en question?
Que les salaires des cadres supérieurs sont des salaires en rapport avec le reste de la masse salariale, et non des salaires de demi-dieux insolents.
En fait @John_MG, c’est dans la société japonaise que cela commence à coincer.
Didier Leroy avec ce salaire pour 2017 devient (a priori) le cadre le mieux payé du Japon.
Les entreprises ont pris conscience que pour attirer les talents étrangers, elles doivent faire un effort sur les salaires. D’où des rémunérations « choquantes ». Surtout quand on voit qu’un #2 gagne 3 fois plus que le #1.
Pour Saikawa, la logique aurait voulu qu’il gagne moins. Mais, Carlos Ghosn, et donc Nissan, ont décidé de faire une exception à l’augmentation normalement régulière mais faible des salariés (même dirigeants) japonais. Ici un gros +20% quand il aurait sans doute du avoir +2% pour sa prise de fonction de PDG…
Tout ceci est sociétal au Japon. Les salariés ne sont pas habitués à réclamer des hausses de salaires. Elles sont prévues, régulières, mais faibles. Il faut dire que 20 années de stabilité des prix, voire déflation, font qu’il n’est pas nécessaire de compenser par une hausse de salaire. En plus, la modération salariale des patrons est dans les moeurs.
Des études (comme https://www.bloomberg.com/quicktake/executive-pay ) comparent les salaires des dirigeants et hauts-cadres dans différents pays. En gros, à poste et responsabilités équivalentes, un cadre japonais gagne 10% de son homologue américain 🙂
Surtout, un PDG japonais gagne en moyenne 58 fois le salaire médian des employés. Aux USA, c’est 265 fois (cf. étude compilée par Bloomberg).
Après l’annonce par Toyota de la rémunération de Leroy, mais même des +18% de Toyoda, de nombreux analystes ont fustigé le geste.
Certains n’hésitant pas à écrire ouvertement qu’ils ne voyaient pas de sens à ces hausses de rémunération, ni à leur montant.
Takaki Nakanishi, ancien de Merrill Lynch et qui a fondé son propre cabinet d’analyse, est dans le camps de ceux qui ne comprennent pas et trouvent cela anormal.
A l’inverse, les cabinets « de l’ouest » estiment que c’est synonyme que les entreprises japonaises paient mal les dirigeants….
Dans la société, de plus en plus de gens pensent qu’il y a suffisamment de talents au Japon pour ne pas aller débaucher à prix d’or ailleurs.
Sauf que c’est bonus compris. Donc êtes-vous sur que le pdg ne reçoit pas bine lui ? Parce que son salaire de base est plus élevé que le #2.
bine = bonus, sorry
oui. « Akio Toyoda, Member of the Board of Directors: ¥380 million (¥99 million in base compensation and ¥280 million in bonus) »
« Didier Leroy, Member of the Board of Directors: ¥1,026 million (¥249 million in base compensation and ¥777 million in bonus) »
En clair, Toyoda San touche 99 millions de yen de fixe. Soit en Euros… 763 000 🙂
Et encore, il a reçu une augmentation de 18% après des années au même salaire.
page 101 de l’énorme rapport de 239 pages 🙂 http://www.toyota-global.com/pages/contents/investors/ir_library/sec/pdf/20-F_201803_final.pdf