Pour une raison mystérieuse, c’est « Puissannnce et Glooouaaare », le générique pâteux de l’interminable feuilleton de l’été 1985 Châteauvallon, qui résonnait dans ma tête vendredi dernier à chaque fois qu’entrait dans mon champ de vision une de ces grosses berlines clinquantes qui font le délice du demi-monde nippon, pipoles à bronzage et brushing, sportifs professionnels, patrons d’établissements ouverts la nuit, « entrepreneurs » aux activités mal définies et autres figures aussi peu discrètes qu’opaques, mais tous amateurs de paraître aux poches profondes. L’année dernière, c’était la Benz Benz Benz S Class qui était l’objet de toutes leurs attentions, avec la Lexus GS en nouveauté tendance, mais 2007 marque l’arrivée triomphale de la Lexus LS.
Si on en croit les voitures mises en avant par les stands, le must 2007 c’est une LS noire et surbaissée, jantes de 20 pouces et vitres fumées. Jusqu’à l’année dernière, la Toyota Celsior, déclinaison locale de la Lexus LS ricaine, n’avait pas le bon badge par rapport aux allemandes, ce qui empêchait l’amateur de prestige voyant de rouler japonais. La nouvelle Lexus LS change la donne, et gagne cette clientèle, même si le président de Carlsson Japon m’a fait part de ses doutes. Selon lui, les vrais connaisseurs restent encore fidèles à la Classe S. Peut-être, mais dans les allées du Tokyo Auto Salon, la LS était partout. En voici une sélection. La dernière, posée sur son châssis, a l’avantage de ressortir un peu de la masse. Elle est équipée de suspensions hydrauliques et peut danser comme une Chevy de Pachuco. Personne ne veut nous faire une C6 de la même eau pour lui donner un peu de street cred ?
Pour autant, la Lexus n’était pas le seul corbillard en vogue dans les halls du parc des expositions de Makuhari. La société Fabulous avait à côté de l’inévitable LS un coupé CL impressionnant, et sa F430 déjà vue l’année dernière.
Petronas, qui lance en force son huile moteur cette année au Japon, avait apporté, partenariat F1 oblige, une BMW série 6 revue par AC Schnitzer qui gagne la palme de l’aileron le plus ridicule…
Voici aussi une Audi RS4, ah non dites donc, c’est une Subaru Legacy. Le roi du faux nez, DAMD, a encore frappé avec une calandre Single Frame qui ne peut pas cacher son inspiration….
La Mitsuoka Orochi, la supercar japonaise au style hallucinant,
Une Porsche habillée par un tuner local, c’est une rareté,
Et une autre rareté, cette Ferrari Enzo grise montée sur des jantes Neez, la société qui l’exposait. Notez l’immatriculation tres tifosi, qui nous fera pardonner les inscriptions genre camionnette de plombier.
Une autre diva italienne, la Lamborghini du Japan Lamborghini Owners Club, de retour du Mans. Cette organisation, animée par le très sympathique Monsieur Meareshi, s’évertue depuis une quinzaine d’années à faire courir des Lamborghini contre vents et marées au Japon. L’année 2006 a vu la Murcielago remporter une victoire de catégorie en SuperGT, la première victoire d’une voiture au taureau depuis… toujours, et l’engagement d’une voiture aux 24 heures du Mans, où elle a tenu 22 heures. Objectifs pour 2007, retour au Mans pour aller au bout cette fois, et engagement d’une ou deux Gallardo en SuperGT, le tout sous le regard attendri d’Audi Sport. Je tâcherai de revenir sur cette attachante aventure en cours de saison.
Et on termine avec un petit coup d’oeil indiscret sous les jupes d’une 997 turbo. Miroir, miroir, suis-je toujours la plus puissante ?
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