Tokyo 2019 : Toyota Mirai Concept

Le Futur en version hydrogène

Le Japon croit dur comme fer à la société du tout hydrogène, et le premier ministre Abe Shinzo ne manque pas de le répéter dès qu’il en a l’occasion. Toyota fait sa part avec des investissements lourds dans cette technologie, la partie la plus visible de l’iceberg étant la Mirai, voiture individuelle à pile à combustible que le constructeur construit au compte-goutte mais qui a fini par atteindre le compte de 10 000 exemplaires produits depuis sa mise sur l’asphalte il y a déjà cinq ans.

Outre sa rareté, la Mirai n’a pas un physique facile, ce qui peut se concevoir pour un prototype, puisqu’en quelque sorte c’en est un, mais cela n’a pas facilité son adoption, déjà rendue compliquée par le famélique réseau de stations service compatibles.

Qu’à cela ne tienne, Toyota travaille sur le temps long, et cinq ans après la première Mirai arrive la seconde génération sous la forme d’un concept très abouti, prêt à voir les concessions japonaises à l’automne prochain.

Grande berline élégante

On ne pourra plus reprocher à la Mirai son apparence baroque. Cette fois le constructeur a décidé de jouer la grande classe, et s’inspire du vaisseau amiral du groupe, la Lexus LS, pour les lignes générales très élégantes de la nouvelle auto.

Bâtie sur la plateforme TNGA comme cette dernière, elle adopte le format classique d’une grande berline propulsion de 4975 mm de longueur, et grâce à sa chaîne de propulsion entièrement revue, propose cette fois cinq vraies places au lieu des quatre de la Mirai actuelle.

Toyota fait grand cas dans son communiqué des capacités routières du châssis et de son agilité, histoire de tenir son rang dans le segment des autos de cette taille.

La version revue et corrigée de la pile à combustible qui équipe la nouvelle Mirai ne livre pas encore ses secrets. Tout au plus Toyota indique pour l’instant que l’autonomie augmente de 30%, ce qui permettra de palier pour partie à la maigreur du réseau de stations d’hydrogène…

Sans détails au moment de cette annonce, on ne pas se prononcer sur le degré de technologie embarquée, hormis la présence d’un écran de 12,3 pouces dans la console. A l’inverse de la culture « Beta test » de Tesla, Toyota est notoirement prudent en matière de technologies embarquées dans ses voitures de série, donc il serait étonnant que la Mirai débarque avec des capacités autonomes avancées.

On verra tout ça plus en détail la semaine prochaine lors de notre visite des halls du Tokyo Big Sight.

L’avis de leblogauto.com

Chi va piano va sano e va lontano. Toyota n’a jamais cru à l’électrique basé sur les batteries et continue patiemment de creuser son sillon dans la pile à combustible à hydrogène. Le constructeur a les épaules solides et peut se permettre du temps pour développer sa technologie.

Avec cette Mirai revue en profondeur, il y a un coup intéressant à jouer avec une alternative au moment où les poids-lourds allemands vont affronter Tesla. Il va falloir toutefois résoudre aussi le problème des volumes de production. Mais si quelqu’un s’y connaît en production c’est bien Toyota.

Crédit images : Toyota

(28 commentaires)

    1. Comme partout ailleurs.
      Si la production d’hydrogène n’est pas encore très écolo, mais pas moins que le pétrole, on y gagne au niveau des gazs d’échappement, c’est déjà ça.
      Rome ne s’est pas construite en une fois.
      Les choses avancent, c’est déjà bien.
      On ne peut pas tout changer d’un simple claquement de doigts.

      1. @ Kaizer Sauzée, a raison, je me demande ce qu’il a dans la tête qui dislike d’office ? 😯
        La fourniture d’énergie au Japon a toujours été historiquement une chose délicate, l’entrée en guerre contre les USA n’y était pas étrangère en 1941.
        La construction des centrales nucléaire aussi, malgré le syndrome des bombes atomiques.
        Les EnR et l’efficience des consommations des produits, ont un bel avenir chez eux, mais comme dit @Kaizer Sauzée, les miracles ne se font pas avec un claquement de doigts.

    2. Avec l’essort des ENR, la production d’hydrogène devient un non-problème. Le rendement est un peu pourri mais on s’en fout parce que l’énergie est quasiment gratuite et en plus quelques grosses unités de production d’hydrogène réversibles pourraient faire des miracles pour la stabilisation du réseaux.

      1. On en est pour l’hydrogène aujourd’hui au même point que l’essence et le diesel à leurs débuts. Tout cela va évoluer plus ou moins rapidement suivant l’engagement des constructeurs et des gouvernements.
        Je suis personnellement convaincu de l’avenir de cette solution, contrairement au tout électrique.

    3. Sûrement de la même manière que chez nous, en dans certains cas en profitant de l’industrie de la fabrication d’oxygène. Mais la science et l’ingénierie avance. Évidemment c’est pour l’instant une technologie qui ne peut être mis entre les mains de n’importe qui.

  1. Sur le point du design, c’est largement mieux que l’actuelle (pas très dur en même temps…). L’intérieur est plus bizarre avec la console centrale qui part de traviole vers le passager et la prolongation factice de l’écran qui intègre l’aérateur latéral conducteur.
    Sur l’histoire de l’hydrogène, la question est toujours celle de l’empreinte environnementale de sa fabrication. Je ne sais pas trop où cela en est…

    1. Je veux bien qu’in discute de l’empreinte carbone de la fabrication de l’hydrogène si parallèlement on parle de celle de l’électricité : charbon, nucléaire !

  2. Magnifique voiture. Est-ce que quelqu’un sait où elle a été dessinée : Japon, US ou à Sophia-Antipolis ?
    Ca faisait longtemps que Toyota n’avait pas proposé une voiture aussi belle.
    Le prix va être stratosphérique mais peut-être pas plus cher que celui s’une Tesla. A voir !

    1. toyota prépare surtout très bien la pêche aux subventions:
      https://www.connaissancedesenergies.org/la-strategie-hydrogene-du-japon-181009
      « Le gouvernement japonais a déjà consacré environ 1,5 milliard de dollars à la R&D et aux subventions en faveur de l’hydrogène au cours des 6 dernières années »
      Pour tout achat d’une voiture électrique à hydrogène, le gouvernement japonais va offrir une subvention de 2 millions de yens, soit près de 14 600 euros au cours actuel.
      « Pour tout achat d’une voiture électrique à hydrogène, le gouvernement japonais va offrir une subvention de 2 millions de yens, soit près de 14 600 euros au cours actuel. « 

      1. Je ne critique pas les subventions.
        Elles ne sont pas là que pour faire joli ou pour le copinage. (là, c’est grave)
        Mais quand c’est pour l’intérêt général, elles ne sont jamais trop élevées !

  3. bizarrement j’ai eu beaucoup de mal à trouver le bilan carbone de l’exploration/extraction/transport/raffinage/distribution du pétrole. C’est tout de même étonnant que cette industrie si propre et exemplaire ne publie pas plus sur ce sujet

  4. mais pourquoi perdre 80% de l’électricité produire par les ENR pour produire de l’hydrogène plutôt que de l’injecter dans le réseau ?

    1. @amiral_sub : le principe ne serait pas de consommer les EnR pour faire du H2 plutôt que de les injecter dans le réseau.
      Le principe est de prendre le surplus des EnR qui sont en fait un déchet.

      En gros la cascade de consommation c’est :
      – injection dans le réseau pour répondre à la demande intérieure
      – export vers des pays demandeurs si le prix est intéressant
      – sinon utilisation pour remonter de l’eau dans les barrages (réserves d’élec), etc.
      – sinon……ben….on ne sait pas quoi en faire et c’est gênant.

      Le souci des EnR c’est qu’ils produisent « quand ils veulent » et pas quand on en a besoin.
      On a donc des surplus, ou alors il faut arrêter la prod (c’est pour cela que l’on peut arrêter les éoliennes la nuit ou les limiter à qq tours/min pour réduire la nuisance sonore et ne pas générer pour rien…).

      Bref, pourquoi pas avec les surplus….si on a rien de mieux à faire. Car entre la prod (même dans un réacteur type CEA qui atteint un énorme rendement) la compression, puis la PaC…le rendement est en-dessous de médiocre (de medium, milieu NDLA).

    1. Bah le Japon, c’est un peu 50 % de l’Europe qui parle et décide d’une seule… Ça aide pour être efficace.
      Et comme Toyota est la plus grosse boîte japonaise, forcément, ça impose le respect !

  5. Niveau design c’est beaucoup mieux. Maintenant le contexte favorable au Japon n’étant pas vrai mondialement, pas dit qu’ils en vendent beaucoup.
    A dire vrai, je ne comprends pas pourquoi on veut développer un réseau de recharge électrique « au long cours » (cad hors habitat/lieux de travail et ville), vu que cela ne sera pas viable avec une conversion importante du parc auto: Il faudrait au bas mot multiplier par 15 ou 20 la surface des stations service pour que cela tienne en comptant le ratio de temps durée du plein vs recharge rapide. Si toutefois la production électrique tenait le choc.
    Mieux vaudrait laisser l’électrique à la ville pour des mini citadines et l’hydrogène au delà.
    En plus, une version pile à combustible étant avant tout un véhicule électrique, une version hybride plug-in permettrait de réduire les besoins de production d’hydrogène le temps que cela se mette en place.
    Certes, Toyota sait tirer parti des subventions (ses hybrides fossiles, avec le besoin d’une double motorisation sur le coup moins pertinente, en attestent: On leur a filé un joli trésor de guerre pour se faire niquer soit dit en passant) et ici encore c’est le cas au moins sur son marché intérieur. Mais que le Japon qui n’a aucune ressources aille dans cette direction devrait allumer quelques lumières, s’il en reste, dans les cerveaux de notre gérontocratie agonisante…

  6. Quand les constructeurs français avec leurs partenaires industriels se lancent sérieusement dans l’aventure ?
    Nous sommes théoriquement très bons dans le domaine de l’hydrogène en 2019.
    Faut-il que l’on soit bien en retard pour bouger !?
    Colbert revient !

    1. Ben ils ne se rendent pas compte que Toyota est en train de leur refaire le coup des hybrides de 1997.
      Nos constructeurs nationaux sont plus attachés à la fabrication de dividendes que de produits finis.

    1. En tout cas elle est plus sexy que les Renault-Symbio Kangoo Hy ou Maxity Hy qui se multiplient sur les routes. Et aura une capacité d’emport plus importante qu’un vélo Pragma Alpha.

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