Maserati avait bien sa Quattroporte, et chez Ferrari les rumeurs courraient. Cest en 1978 que sera réalisée la seule berline Lamborghini.
Les temps sont difficiles à SantAgata Bolognese. Retrait de Ferruccio Lamborghini, arrivée de nouveaux actionnaires peu impliqués, management à géométrie variable, manque d’investissement et enfin conséquences de la crise pétrolière, l’usine qui produisait 551 voitures en 1973 n’en assemblera que 68 en 1978. L’intérêt pour la marque n’a pourtant pas faibli et la Countach née en 1971 est toujours aussi désirable. Mais Espada et Uracco sont à bout de souffle. Tout est bon à prendre, comme cet inquiétant 4×4 ou ce projet E-26 qui aboutira à la M1.
En 1966, Ferruccio Lamborghini avait déjà commandé une étude de berline 4 portes à Touring. La priorité fût finalement donnée à lEspada 2+2. Quelques années plus tard, en 1972, c’est Bertone qui proposa une version 4 portes de cette dernière. Mais il fallut attendre 1978 pour voir naître la Faena. Une très longue berline de 5m49 réalisée par Pietro Frua, dont la hauteur ne dépasse par 1m19 ! Exposée au salon de Turin, elle apparaît comme une concurrente naturelle de l’Aston Martin Lagonda avec laquelle elle partage un style peu conventionnel !
Sous le capot on retrouve le V12 maison de 3929 cm3 qui délivre 350 cv et propulse la Faena à plus de 240km/h. Côté style, on devine des éléments déjà vus sur les Monteverdi, elles aussi dessinées par le Turinois. Mais les problèmes sont ailleurs. La direction de Lamborghini vient d’appeler au secours l’Etat Italien, et le 1er août l’usine est mise sous contrôle administratif. En attendant un renouveau qui se fera au début des années 80, Sant’
Agata va transformer des Fiat 147 brésiliennes en 127 « Rustica ». La Faena restera unique et sans descendance. Elle réside aujourd’hui en Suisse.