Pour sortir de la crise du début des années 30, Georges Irat mise sur une petite décapotable dans lesprit des MG, plus anticonformiste et techniquement plus avancée avec sa traction avant, sa direction à crémaillère et ses 4 roues indépendantes. Cest une réussite !
Connu pour ses « voitures de lélite », à la fabrication soignée, mais coûteuses et obsolètes, le constructeur Georges Irat subit de plein fouet la crise des années 30. Installé dans de nouveaux locaux à Levallois Perret, il sassocie avec Godefroy & Levêque fabricant du petit mais très quelconque moteur Ruby et opère un virage à 180°. Joliment dessiné et très surbaissé, léger, 650kg, tenant parfaitement la route et confortable, le roadster promet de belles sensations, une vitesse supérieur à 100 km/h, le tout pour le prix dune Peugeot ou dune Renault bas de gamme. Le succès est immédiat, même si le moteur Ruby nest pas à la hauteur. Et quimporte, la fiabilité nest pas encore cette préoccupation moderne et finalement terre à terre, les coups de la panne sont autant de chances de passer des moments avec sa voisine ou de pimenter le voyage.
Les Georges Irat vont évoluer, pour ne conserver que le surpuissant 1100cm3 de 34cv, perdant un peu de leur charme en adoptant la calandre boule, pour finir par devenir empâtées avec un « gros » moteur Citroën. La production se limitera à 700 exemplaires. La deuxième guerre mondiale aura raison de cette agréable parenthèse entre les cyclecars sans compromis et un plan Pons de 1946 qui ne se soucie pas plus de haut de gamme que de fantaisies de cette espèce. Et cest dautant plus dommage que dans limmédiat après guerre, Bugatti et Georges Irat envisagent une petite sportive en commun. Elle fut même dessinée et définie en détail. On se plait à imaginer ce quaurait pu être cette sportive hexagonale à lharmonieux dessin et au brillant 4 cylindres type 73 à double arbres à cames et 4 soupapes par cylindres