Test TVR Sagaris: Echangisme

Romain Rousseaux, preux chevalier et importateur de TVR, me cède le volant de sa belle qu’il couve d’un regard doux.
Abordez Saggie par la croupe et des images illuminent votre conscience. Soyez esthète et le dessin vous semblera être l’oeuvre d’un disciple d’Edvard Munch. Sa ‘Frise de la vie’ aurait pu accueillir un cinquième tableau ( Fessier de Sagaris) qu’il me sierait d’accrocher dans mon salon. Soyez plus prosaïque (donc plus jovial) et vous y verrez un hommage au film culte Scream dont le masque vedette semble être la muse de ce dessin pour le moins original. Quoiqu’il en soit, les échappements transversaux, les optiques « dégoulinantes » sur un postérieur rebondi et l’aileron vertical transparent tenu par 3 attaches en alu brossé ne manqueront pas de garnir les conversations de tous ceux que vous croiserez. Le reste est à l’envi. Si l’auto est basée sur la T350, la Sagaris est l’expression ultra sportive de cette dernière. Les scarifications, autrefois percées, sur le sommet des ailes avant sont autant de peintures de guerre qui viennent accentuer l’air belliqueux de l’anglaise. Son profil démontre une compacité que l’on appréhende difficilement sur les photos: 4m03 soit autant qu’une Fiat Grande Punto. Mais dotée de 400 ch pour 1100 kg…

Plus Ben Johnson que Marie-José Perec, cette boule de nerfs posée sur du 18″ invite à la bagarre avant même d’être à bord. La descente vers le baquet, qui n’a rien d’un enfer, offre à mes contours une surprise de taille ! Autant dans la Tuscan, vos extrémités ne pouvaient éviter le contact avec les contre-portes ou le tunnel de transmission, autant la Sagaris vous accueille bien plus largement. Le cocon « claustratoire » imaginé de l’extérieur se révèle d’un confort surprenant. Les 7 cms de plus en largeur font la différence et la position est idéale.

   
L’ambiance, faite de cuir et d’aluminium brossé, est au standard TVR: sans ostentation, juste avec ce souci du détail, cette originalité et la qualité qui font le charme des productions de la marque. Le volant, d’un dépouillement très racing, jure un peu dans le tableau mais sa prise en main reste plus intuitive que celui de la Tuscan. Saggie n’a pas l’accueil que ses prétentions stylistiques extérieures laissent supposer. Elle sait rassurer son hôte forcément intimidé.
Mes doigts fébriles vagabondent. Ils recouvrent le pommeau d’une rondeur naive, effleurent les diodes et les potentiomètres pour venir mourir sur la clé déjà insérée.
L’heure n’est plus à la contemplation…

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Photos: P.G & AH (Blenheimgang pictures)

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