Test Renault Espace 3.5 V6: Super bus (2)

Une fois le postérieur glissé dans le fauteuil de cuir, le poste de pilotage déroute un peu. Un conseil: avant de démarrer, procédez à la lecture exhaustive du manuel épais de 4 cm. Si vous ne le faites pas, trouver l’autoradio peut vous prendre 90 km, le bouton de régulateur de vitesse, 70, et le maniement du GPS, la totalité du voyage. Si vous ne vous êtes pas perdu bien sûr !

Tout le mérite de la planche de bord de cette Renault est de réinventer les codes habituels du genre. Inconvénient, avant d’en saisir les subtilités il faut un petit temps d’adaptation. La paupière à peine relevée qui fait office de tableau de bord donne les indications de conduite de façon exhaustive depuis que le système Carminat a délaissé son système branlant d’érection pour une intégration parfaite à l’écran central. Le reste n’est qu’immense surface grainée bi-ton qui, il faut l’avouer, ne fait pas succomber. C’est original mais à l’image du vrai espace sidéral, c’est glacial.

Au delà de l’apparence, il faut reconnaitre à cette immense plage « tendance bauhaus » son côté pratique. Elle recèle en fait de nombreux rangements aux volumes conséquents qui vous feront pester au moment de retrouver le paquet de chewing gum rangé « on ne sait plus où » mais qui raviront madame qui ne trouve jamais de place pour poser son vernis à ongle, ou ses lunettes de soleil. Autre motif de satisfaction féminin, l’éclairage de studio photo qui règne à bord vous donne un teint plein de santé. En cela, l’option du « plus grand toit vitré » (du monde ?) de 2.16m² se justifie pour avoir une femme heureuse et épanouie dès 7h30 du matin. Et comme le chiffre mirifique de 3050 litres de capacité de chargement (en mode 2 places) aura eu raison des dernières résistances féminines vous pourrez signer le bon de commande.

Globalement, l’ambiance intérieure peut donc être jugée excellente mais selon des critères que l’on n’utilise pas dans des berlines de haut de gamme. A la différence de celles-ci, l’Espace a le défaut de ses qualités et les sensations d’opulence, de chaleur, de qualité qu’exhalent en général les reines du secteur ne se retrouvent pas vraiment ici. La lumière, la place immense font que les plastiques n’ont pas un rendu très avantageux. Le toucher de certains matériaux est assez désagréable et le hêtre plaqué ici ou là ne relève guère cette impression de froidure que l’on ressent, surtout lorsque vous voyagez seul ! Forcément. Le confinement est l’ami de la qualité percue. Se sentir entouré au plus près procure un sentiment de protection, de cocooning qui est d’autant plus relevé que les matériaux utilisés sont nobles et à portée de main. Dans l’Espace tout est différent. C’est cela qui explique une part de l’attrait mais la confrontation avec une berline haut de gamme ne tournera pas nécessairement à son avantage en terme de qualité percue. C’est un fait.

Reste la géniale modularité, magnifiée par les sièges coulissants à fixation automatique que l’on évitera de trop souvent démonter du fait d’un poids relativement « sportif ». On est certes mieux assis que sur les strapontins de certains concurrents, plus configuration 5+2 que vraie 7 places. Mais là aussi le clipsage des accoudoirs demande une manipulation d’initié qui si elle n’est pas faite correctement, les enverra balader à travers la carlingue durant le trajet. C’est bête mais ça manque de distinction. Pratique mais pas luxueux.

J’avoue, penaud, ne pas avoir trouvé tout de suite l’autoradio bien caché sous un rangement de la planche de bord. Faut dire que la tendance acnéique des autos des années 90 a disparu au profit (?) d’un « furoncle » unique différement appelé selon les marques. Renault cède donc à la commande multimédia qui m’a fait croire pendant longtemps qu’elle gérait également la mise en route de l’autoradio. Raté même si l’engin une fois allumé, le pilotage s’opère par cette molette miracle. A quand la première auto disponible avec un Touchpad bien plus pratique que ce bouton au milieu de la voiture ?  Pour peu qu’on y trouve bientôt une souris, il n’y a pas des kilomètres.

Il faudra également se pencher sur la distraction énorme que génère ce genre de dispositif à l’heure où le pequin moyen qui ose téléphoner de sa voiture est passible des plus haute instances judiciaires.
En tous les cas, gardez bien à l’esprit de prévoir une bonne 1/2 heure d’étude de manuel avant de partir en Espace.

Et pour cela, il vous faudra d’abord poser le pied sur le frein…. carte mains libres mais « pieds occupés » oblige !

à suivre

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