L ‘Espace qui a entrepris la conquête de Renault dès 1982 sur impulsion de Matra poursuit sa marche sidérante et sidérale en trustant la première place des ventes de monospaces haut de gamme depuis 20 ans. L’occasion du restylage d’Espace 4 nous a ouvert le poste de pilotage de notre Soyouz français pour une petite balade initiatique destinée à nous mettre des étoiles plein les yeux. L’embarquement est immédiat, le compte à rebours a commencé…
Pour atteindre la stratosphère, rien de tel qu’un modèle au cockpit accueillant baptisé Initiale et doté d’un V6 de 3.5l, d’origine nippone Nissan contenant rien moins que 245 chevaux nourris au Sans Plomb.
Premier constat, le restyling annoncé est timide. La norme actuelle du dépoussierage de milieu de vie est à la refonte du dessin des optiques et des ouvertures des boucliers. Point. Mais n’allons pas jeter la pierre à Renault, ça n’est pas mieux ailleurs.
Donc, vous trouverez un visage adoucit par une bouche plus souriante, des feux arrière à la cosmétique revue et fallacieuse (imitation diodes) et, c’est une première, des optiques avant bi-xenon directionnelle (en option). Si elles sont la fierté des technologues, elles sont aussi un mystère quant à leur utilité réelle. Mis à part le fait de décupler la haine de votre assureur lorsqu’un 4×4 à pare-buffle agressif aura négligemment appuyé ses 2.5 tonnes sur lesdits optiques, on se demande bien si cette débauche de technologie est réellement nécessaire.
Cela donne tout de même à notre Espace plutôt gaillard, un petit côté Arnold Schwarzenegger/Terminator lorsque « l’oeil’ se met à tourner dans son logement à l’unisson du volant. Si ça ne distrait pas les enfants ça peut les effrayer. Ils aiment aussi.
Au chapitre Nouveautés, vous apprécierez le radar d’aide au parking arrière ET avant, sauf lors des rencontres avec de traitres obstacles, trop bas pour être détectés par le système mais trop hauts pour épargner votre bouclier. Il y a également de nouvelles couleurs disponibles, l’intégration du système Carminat de navigation dans la console centrale principale et les fauteuils coulissants à fixation automatique bien pratique.
Une fois le tour du bestiau accompli, on se rend compte avec surprise que la longueur ne dépasse pas les 4,65m alors que la moindre berline statutaire avoisine les 5m. Etonnant surtout lorsque l’ouverture des larges portes laisse place à…l’espace. Le concept vaut encore aujourd’hui son pesant de cacahuètes puisque l’impression première du postulant à l’Espace est la plénitude respiratoire. L’Antithèse de la Lotus Europa pour ceux qui connaissent.
Le concept de monospace se justifie totalement dans un véhicule de cette taille, bien plus que dans une Modus ou une 1007 qui n’offre pas ce que le dépliant veut faire croire, à savoir de la place pour transporter du monde.
Dans l’Espace IV, le voyage se fera à 7 en toute décontraction sans avoir à supporter les effluves sudatoires de votre voisin, ni les coups de genoux du passager arrière. C’est l’engin ultime pour le déplacement en groupe et l’absence de portes coulissantes, que l’on trouve pourtant chez la concurrence, s’explique par l’obéissance scrupuleuse à la philosophie originelle de l’Espace qui voulait que la plateforme provienne d’une berline et pas d’un utilitaire. Donc pas de portes coulissantes.
On ne peut pas dire que cela lui porte préjudice puisque l’Espace s’est encore vendu à plus de 50.000 exemplaires en 2005, ce qui équivaut à 18.6% du marché des monospaces et 4.6% de celui du haut de gamme. Plus d’1.100.000 Espace ont été écoulés depuis 1984 avec en détail:
-200.000 pour la 1ere génération
-320.000 pour la 2eme
-380.000 pour la 3eme
-le reste pour la 4eme génération depuis 2002
à suivre…
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