Il y a quelques jours devait se tenir la 4e manche du calendrier, à Lydden Hill en Angleterre. Malheureusement les deux Lancia Delta Evo de Special ONE ont été détruites dans un incendie dû aux batteries électriques. On apprend que la manche de Belgique, à Mettet, serait aussi annulée, ne laissant que le RX2e. Le fournisseur de batterie peine à fournir et surtout à trouver la cause de l’incendie. Sur les vidéos, la FIA explique que l’on voit que l’incendie part bien de la batterie, alors qu’elle chargeait.
Le WRX a pris la décision de passer à l’électrique, à la demande de constructeurs. Mais, ce passage ne s’est pas fait en temps et en heure, ni comme le souhaitaient les constructeurs, dont Peugeot, qui ont donc déserté le championnat. C’est une partie de l’engrenage qui semble mener le WRX à sa perte.
Une autre pièce du rouage est le changement de promoteur. Avant, le WRX communiquait beaucoup, était diffusé, et au pire, on retrouvait beaucoup de vidéos officielles sur Youtube. Désormais, la communication est chiche, et les courses non diffusées ou presque. De plus, il n’y a que 10 engagés dans le championnat, quand le WRX à sa belle époque comptait 20 à 25 entrants à chaque épreuve. Avec l’incendie des Lancia du SP1, cette liste passe à 8 participants pour le RX d’Allemagne les 19 et 20 août prochains !
Il reste les irréductibles que sont les Hansen, Kristoffersson, Grönholm, Scheider et quelques autres. Plateau famélique, pas de diffusion, annulation d’épreuves…n’en jetez plus, la coupe est pleine !
Le WRX a-t-il eu raison de passer à l’électrique ?
Bonne question que voilà. Sur le papier, le rallycross se prête assez bien à l’électrification. Les courses sont courtes (5 à 6 tours d’un petit circuit) le temps entre chaque manche est assez important, et on a besoin de beaucoup de couple pour gicler des virages. C’est largement mieux adapté que le rallye WRC avec ses « longues » spéciales par exemple.
En pratique, il semble que le fournisseur de la base électrique a mal conçu sa batterie, ou se heurte à la réalité physique…pour délivrer une grosse puissance et encaisser une grosse puissance de charge, la batterie chauffe et souffre. L’autre réalité, c’est qu’une voiture thermique détruite se remplace « vite »…les moteurs utilisés étaient des versions « classiques » de course, les châssis relativement classiques aussi. Surtout, de mémoire, il n’y a jamais eu un incendie aussi ravageur qui a détruit les deux voitures et les porteurs avec les WRX thermiques.
la FIA est sans doute trop « fière » pour proposer un retour arrière au WRX thermique de 650 ch. Alors quelle porte de sortie ? Changer de promoteur ? Sans doute. Mais, il faut attirer du monde sur la piste, ce qui en fait venir autour de la piste. Avec l’annulation du RX1e à Lydden Hill, le WRX s’est surtout attiré encore plus les critiques. En effet, ils ont maintenu les petites catégories (électriques elles aussi mais sans les soucis de surchauffe et de puissance NDLA) et donc n’ont à priori pas remboursé une partie des billets. Payer pour du WRX et voir du RX2e… Oups !
Changer de promoteur ?
Au lieu de passer directement à l’électrique, le WRX aurait pu passer par une transition hybride par exemple. Une partie thermique plus petite et un boost électrique. Ou alors rester en thermique en imposant par exemple du e-fuel (carburant synthétique) et en communiquant sur une compensation carbone, ou autre. Les prix des engagements n’auraient alors sans doute pas flambés (sans mauvais jeu de mots) le plateau serait sans doute encore fourni d’une quinzaine de participants, et les circuits n’auraient pas déserté ce championnat. Il n’y a pas de mystère si certains noms du WRX se rabattent sur l’Euro RX1 (Marklund, Baumanis, Bakkerud, Larsson, Münnich, etc.).
Pour remplir son calendrier, et avoir 10 courses, le WRX est obligé de faire un « double header » (deux courses dans le weekend) en Afrique du Sud et en Chine. En 2015, le calendrier avait 13 dates et 15 participants permanents. L’électrique n’est pas seul en cause, la communication autour du championnat n’a jamais été à la hauteur depuis le passage d’IMG (avec Monster Energy) à WRC Promoter (Red Bull). Avant, on retrouvait les manches dans le détail, désormais ce sont des « highlights » très courts.
D’autres choses ont changé entre l’ancien et le nouveau promoteur comme la musique et l’ambiance entre chaque manche. De 2014 à 2019, les paddocks WRX étaient accessibles, on pouvait côtoyer les stars du sport auto qui étaient plutôt accessibles pour des photos, des signatures, etc. Avec WRC Promoter, on éloigne les fans à plus de 10 m et donc l’ambiance retombe. Pour la diffusion, WRC Promoter GMBh applique la même recette que pour le WRC, à savoir un abonnement « RX+ » à 99,99 euros l’année. Le seul intérêt ? On a le WRC et l’ERC inclus.
Sinon, pour les fans du RX, il reste heureusement le championnat de France. Plus de 20 participants, « seulement » 8 épreuves mais avec une bonne ambiance « à l’ancienne » et des pilotes accessibles. La prochaine manche est dans le temps du rallycross, à Lohéac (35) du 1er au 3 septembre 2023. Davy Jeannet vainqueur à Kerlabo tentera d’accroître son avance au championnat.
C’est très étonnant………….
Pourtant ça pète le feu…. de batteries…. C’est peut-être une piste de développement : « demolition derby by fire »
Cette situation est normale et était prévisible.
Avant, le rallycross était régional (championnats nationaux et européen), avec beaucoup d’amateurs, une belle diversité de voitures, sans constructeurs officiellement impliqué, et une médiatisation locale, relayé au niveau national en France principalement par Auto-Hebdo et Échappement.
Exactement la situation actuelle du championnat de France de la Montagne.
L’arrivée de la FIA a amené des constructeurs, une explosion des budgets, une disparition des amateurs et une normalisation des voitures. Ce qui était complètement stupide, puisque le rallycross est par définition un championnat populaire, pas professionnel.
Si on regarde en arrière, on retrouve la même chose quand le DTM allemand est devenu l’ITC international en 1996. L’ITC a fait exploser les budgets et a disparu après quelques années. Les grands décideurs n’apprennent jamais de leurs échecs. Il faudrait déjà qu’ils les reconnaissent…
Pour finir d’enterrer le WRX, il est devenu à motorisation électrique. Et on se retrouve avec 10 voitures, comme le fantomatique ETCR, qui se dispute sur 6 circuit avec un douzaine de voitures.
Il va falloir bousiller combien de championnats pour que les fédérations comprennent que les courses de véhicules électriques n’intéressent PERSONNE !!!
Bref, le WRX était une mauvaise idée, qu’il disparaisse, bon débarras.
Si ça peut permettre au rallycross de renaître sous son ancienne forme, tant mieux.
Autant je suis pour des sports mécaniques électriques, autant il faut reconnaître qu’ils s’y sont pris comme des manches.
On ne peut pas transformer n’importe quel championnat en F1, tout comme le futsal n’est pas près de détrôner la coupe du monde de foot masculin. Vouloir le faire contre l’avis d’une bonne partie à la fois du public et des participants ne rend pas les choses plus simples…
Je suis surpris de l’annulation de la manche belge: j’ai encore entendu une pub à la radio ce matin…
Je constate que le site du circuit continue de faire comme si de rien n’était avec des tournures de phrases finaudes, et de même rien sur le site de vente des tickets. Il faut chercher dans le fil facebook de l’organisateur pour trouver un post expliquant le retrait de la catégorie-reine.
Je comprends que l’organisateur veuille sauver les meubles – chapeau à lui de gérer ce foutoir, mais là c’est un peu limite dans la communication…
Pas de regrets. D’une manière générale, le sport automobile n’a pas besoin d’utiliser des véhicules hybrides ou électriques. Ces technologies n’apportent rien de bien intéressant, par contre, les budgets s’envolent. Le sport auto ne doit pas servir à faire mousser les constructeurs de voitures de série qui veulent passer au 100% électrique malgré les nombreuses incertitudes sur le bien fondé de cette voie. Merci au WRX pour avoir mis au grand jour les problèmes d’incendie…