Tata Motors cesse de produire en Thaïlande

Alors que Tata Motors a été contraint d’annoncer des pertes – dues notamment aux mauvaises performances de JLR – le groupe automobile indien vient d’annoncer qu’il cesserait ses activités de fabrication en Thaïlande. Raisons invoquées : activité de moindre envergure et non viable dans la région. Un revirement aussi brutal que rapide alors qu’en mai 2017, le constructeur investissait dans le secteur en s’associant avec un nouveau partenaire.

Activité de moindre ampleur et non durable

Le constructeur a indiqué dans un communiqué que dans le cadre d’un ré-examen, il avait réévalué son modèle d’entreprise en Thaïlande afin de pouvoir le maintenir durable pour le long terme. Arguant d’une activité actuelle « de moindre ampleur et non durable » il a fait part de sa décision de cesser ses opérations de fabrication durant l’exercice fiscal en cours. Ajoutant que la société continuerait toutefois à commercialiser ses offres sur le marché thaïlandais par le biais d’importations.

Cette décision s’inscrit dans le cadre de la stratégie Turn-around 2.0 de Tata Motors, qui vise à générer une croissance « constante, compétitive et rentable » nous est-il précisé.

Présence maintenue sur le marché thaïlandais

Le constructeur a déclaré qu’il continuerait de s’adresser au marché thaïlandais via un portefeuille de produits remanié, adapté aux besoins du marché local. Ajoutant que les livraisons seront réalisées via un modèle de distribution CBU (Completely Built Unit).

Pour rappel, les termes CBU et CKD font référence à l’assemblage de voitures en Inde. CBU (Unité d’assemblage complète) signifie que la voiture est complètement importée du pays d’origine en Inde. CKD (Completely Knocked Down ou complètement démonté) signifie que certaines parties de la voiture sont expédiées vers le pays de vente où elles seront assemblées par la suite en vue de former un véhicule complet.

Tata Motors a tenu à préciser qu’il était engagé dans la région de l’ASEAN, où la Thaïlande constituait un marché important et que la société s’efforce de continuait à servir ses clients lors de sa transition vers le nouveau modèle opérationnel.

Tata aurait perdu jusqu’à 24,7 millions de dollars  dans le cadre de son business en Thaïlande l’année dernière.

Tata Motors Thaïlande y a débuté ses activités en 2008, dans le cadre d’une coentreprise avec le groupe d’assemblage automobile Thonburi (Thonburi Automotive). L’entreprise vendant un certain nombre de véhicules utilitaires dans la région, allant des massifs pick-up Xénon d’une tonne aux véhicules utilitaires moyens et lourds.

Mai 2017 : quand Tata Motos investissait dans une usine d’assemblage en Thaïlande

En mai 2017, le quotidien thaïlandais Bangkok Post indiquait que Tata Motors Thailand investissait 500 millions de bahts (près de 13 millions d’euros) dans une nouvelle usine d’assemblage exploitée par son nouveau partenaire BGAC. L’annonce du changement intervenant un mois après l’expiration de son contrat de dix ans avec Thonburi Automotive.

Le PDG de Tata Motors Thaïlande, Sanjay Mishra, avait alors déclaré que Tata Vehicles avait signé un accord avec Bangchan General Assembly Bangkok, une filiale de Phra Nakorn Automobile Company, pour assembler des modèles de pick-ups comme le Tata Xenon … et ce, pour les cinq prochaines années …

L’usine BGAC, qui assemblait jusque là les pick-ups chinois de Foton, avait débuté l’assemblage des véhicules Tata à partir d’octobre 2017.

L’installation, dotée d’une capacité de production annuelle de 10 000 unités, était prévue pour une capacité de montage de 8 000 unités pour les pick-ups Tata Xenon et de 2 500 pour les mini-trucks Tata Super Mint.

« Nous sommes toujours convaincus que la Thaïlande est un marché automobile compétitif, c’est pourquoi nous avons investi 4 milliards de bahts (près de 104 millions d’euros ) dans notre secteur automobile au cours de la dernière décennie », avait déclaré à cette occasion Sanjay Mishra …. Propos énoncés en mai 2017 … depuis les choses ont changé ….

Sources : Tata, timesofindia.indiatimes.com, Bangkok Post, carlist.my

(7 commentaires)

    1. C’est cela ! Même si peu de média font l’effort de rechercher depuis quand datait la décision de produire en Thaïlande , ce qui est toutefois très important compte tenu du tres rapide revirement.

  1. Pour rappel, les termes CBU et CKD font référence à l’assemblage de voitures en Inde.

    Pas du tout, cela n’a rien à voir avec l’Inde. C’est un ensemble de termes rapportés à une notion de production, d’assemblage. Vous avez pas mal d’usines CKD en Russie notamment (et en Afrique de l’Ouest).

    1. CKD c’est la voiture en kit, comme les meubles IKEA. Le site sur place se contentant d’assembler les pièces entre elles.

  2. ET PSA qui cherche à investir en Thaïlande(entr’autres pays d’Asie du sud-est avec le Vietnam et la Malaisie)ça pourrait être tout trouvé la future usine 😀

  3. J’en ai vu dans un petit salon de l’auto a Chiang Mai (Nord ouest du pays). La qualité n’est pas au rendez vous (espaces entre les panneaux de carrosserie), comparé aux autres marques assemblées en Tailande (Toyota Hilux, Mazda BT, Isuzu DMax). Et le prix n’est pas beaucoup plus intéressant.

  4. pourquoi tant de constructeurs installés en Thailande…

    https://www.export.gov/article?id=Thailand-Import-Tariffs

     » Thailand’s average bound tariff for non-agricultural products is approximately 25.5%. Thailand levies high tariffs on goods such as: 80% on motor vehicles, 60% on motorcycles and certain clothing products, 54% to 60% on distilled spirits, and 30% on certain articles of plastic and restaurant equipment. Further, the country charges tariffs of 10% to 30% on certain audiovisual products, and applies a 10% tariff on most pharmaceutical products, including products on the World Health Organization list of essential medicines. « 

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