Maserati est dans une crise existentielle. Entre la chute vertigineuse et continue des ventes et le brouillard qui recouvre totalement le plan produit, illustré par l’annulation récente de la MC20 Folgore électrique, jamais la marque n’a semblé confrontée à une telle incertitude pour son avenir immédiat.
Le travail au compte-gouttes
Récemment, 200 ouvriers employés dans l’usine historique de Viale Ciro Menotti sont retournés chez Maserati à Modène, après trois mois et demi d’indemnités de licenciement sous régime de solidarité. Selon Giuseppe Violante, représentant du syndicat RSA FIOM Maserati, il s’agissait d’un retour au bureau où « il y avait un sentiment de méfiance, d’inquiétude et de colère ». Comme l’a admis Violante, « 5 à 6 jours de travail sont prévus pour tout le monde jusqu’à fin mars, alors que rien n’est encore connu pour avril ». Et que dire de la proposition faite à une partie des employés d’aller travailler en Serbie sur les chaînes de la Grande Panda ? En termes de communication, on ne peut pas faire pire…
Retour aux sources
Au milieu de l’incertitude générale, John Elkann a confirmé les rumeurs apparues ces derniers jours concernant la délocalisation complète de la production des Gran Turismo et Gran Cabrio à Modène. Maserati n’a actuellement comme autre implantation que Cassino, où est produit le Grecale, et Mirafiori, puisque Stellantis a acté en 2023 la fermeture définitive, avec vente associée, de l’ancienne usine Bertone de Grugliasco, autrefois centre du Luxury Hub voulu par Sergio Marchionne.
Stellantis met en œuvre une stratégie de réorganisation, dans le but d’optimiser son réseau de production en Italie. Le plan prévoit le transfert de la production des Maserati GranTurismo et GranCabrio de l’usine actuelle de Turin Mirafiori, qui doit à la place bientôt accueillir la 500 hybride, vers le site de Modène, qui abrite déjà l’assemblage de la supercar MC20. Les sportives Maserati se regroupent donc en leur coeur historique. Un retour aux sources logique et symboliquement fort puisque l’ancienne génération de Gran Turismo était produite dans la cité émilienne.
Opération réconciliation
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un projet plus large visant à améliorer l’efficacité opérationnelle des installations, transformant Modène en un centre d’excellence pour les modèles de luxe haute performance mais aussi aussi à réparer les relations avec le gouvernement italien, après des mois de tensions liées à la gestion de la production nationale. Dans la foulée du plan Italie présenté en décembre, l’audition de John Elkann au Parlement le 19 mars cherchait à rassurer les autorités sur le plan de Stellantis pour les usines italiennes, mais on a dû se contenter d’une déclaration de forme pour le Trident, sans plus de détails : « Nous travaillons à assurer l’avenir de Maserati, qui reste lié à l’Italie et à la Motor Valley ». John Elkann a néanmions rappelé au gouvernement que l’Italie était handicapée par un retard sur les bornes de recharge et sur un coût de l’énergie élevé.
Pour Maserati, l’urgence est toujours plus forte, alors que les deux premiers mois 2025 poursuivent la tendance à la baisse de ventes. Plus on attend, plus le misérabilisme s‘installe, plus la clientèle fuira et ne reviendra pas. Andiamo !
Le problème maladif occidental depuis un moment. Pas assez de passion est trop de « marketing » ou « tableau comptable ». Pas assez de talent passion parfois intuitif et trop peur de tout rater à se cacher derrière des tableaux, peut parfois ressembler au hamster dans sa roue. Comme certains disent, trop de Powerpoint.
Oublier que ses clients achètent pas du « marketing » ou du « tableau comptable », mais de la passion, oubliez que pour ce type de marque, que c’est pas du mainstream mais autre chose, est bien là le problème.
Et l’électrique pour certains modèles de ce type de marque. Ce type d’acheteurs mettent rarement 300000 euros minimum pour un moteur d’aspirateur. Curieux de voir ce que ca va être pour la prochaine Alpine électrique (et 5 portes pour allez faire les courses chez LIDL ou il y a souvent beaucoup de SUV allemand… ?).
Encore autre chose, certains de ces clients peuvent peut être vouloir les garder longtemps. Et l’électrique ça vieillit comment ?? De manière aussi excitante que celle posséder un aspirateur ? Y a t’il ce type d’interrogation élémentaire chez certains de ces types de constructeurs s’étant oubliés. Ca semble que non, étant probablement trop dans des « plans comptables » (??). Certaines activités, centré sur la créativité et luxe, parfois trop penser à la comptabilité et pas simplement assez au talent, on peut comprendre, mais faut faire attention, ça peut rendre pauvre de finir faire faillite.
Je l’ai déjà dit dans un autre article du Maserati, mais perso’ pour moi (qui fut fan d’auto quand j’étais ado mais qui n’en ai plus grand chose à faire une fois adulte, autrement que pour me déplacer), Maserati est un peu comme Jaguar : Des marques au passé glorieux, mais qui n’ont pas su garder leur renommée comme l’ont fait Ferrari, Bentley et d’autres.
Elles sont devenues toutes 2 des marques « entre deux » : Trop chères et confidentielles sans apporter grand chose de plus (y compris la renommée, que la plupart ont oublié) qu’un premium (principalement allemand), si ce n’est peut-être le prix, et donc trop cher mais plus assez luxe/renommées par rapport aux marques qui ont su le rester.
A ce jeu, le nouveau riche achète Ferrari ou Bentley, le moins riche achète un premium de grande marque. Et personne n’achète Maserati ou Jaguar à part les aficionados se rappelant du passé de la marque.
C’est peut-être pour ça que Jaguar font cette mutation : Laisser tomber les « petits riches » pour se concentrer sur les très riches. L’avenir dira s’ils ont raison.
Vous mentionnez Alpine, ils pourraient être un peu dans le même cas (passé glorieux mais dont beaucoup n’ont pas connaissance), mais ils sont quand même moins cher que Jaguar/Maserati donc pas la même problématique je pense.
Enfin c’est mon idée sur la question.