SVOLT : moins de cobalt pour les cellules de batterie

Si aucun cobalt ne rentre dans le processus de fabrication de l’une des deux batteries, l’autre associe 4 métaux dans sa cathode (NCMA).

Objectif : diminuer l’usage du cobalt

SVOLT, filiale du constructeur automobile chinois Great Wall annonce avoir développé une technologie de cellules associant 4 métaux : Nickel, Cobalt, Manganèse et Aluminium comme NCMA. Sans toutefois révéler quelle est la proportion correspondant à chacun des métaux.

Précisons que les batteries lithium-ion destinées aux véhicules électriques sont déclinées selon plusieurs variantes, lesquelles se distinguent par le type de métaux utilisés dans les cathodes des cellules. La plupart des fabricants utilisent des cathodes associant du Nickel, du Cobalt et du Manganèse, d’où leur dénomination de « NCM ».

Dans la plupart des cas, les cathodes contiennent 33 % de cobalt, ce qui pose toutefois problème, ce métal étant aussi stratégique que rare … ce qui a tendance à doper son cours, au plus grand dam des constructeurs.

Pénurie de cobalt à redouter

Compte-tenu des besoins croissants liés à l’essor des véhicules électriques, une pénurie de cobalt est désormais à redouter.

A noter également que les principales réserves de cobalt de la planète se situent en République du Congo, où des mines informelles ont recours à l’exploitation d’enfants.

Deux arguments de taille pour les fabricants pour tenter de restreindre la proportion de cobalt dans leurs cellules.

Course pour s’affranchir du cobalt

Les cathodes actuellement utilisées par de nombreux constructeurs ne contiennent plus que 20 % de cobalt. Des cellules de type NCM 811 ne renfermant que 10 % de cobalt sont même apparues récemment. Elles sont notamment commercialisées par le fabricant coréen de cellules SK Innovation.

Des cellules plus performantes que celles des concurrents

Selon Yang Hongxin, le patron de SVOLT, les nouvelles cellules développées par la société seraient plus performantes que les NCM 811. Elles auraient notamment une durée de vie plus longue, une meilleure résistance à la chaleur et seraient plus fiables. La société ne fournit néanmoins aucun détail précis permettant de valider ces affirmations.

Des coûts réduits

Mieux encore, le procédé de cathode sans cobalt que son entreprise a pu développer ( dénommé NMx) serait aussi performant que les cellules les plus récentes de type NCM 811. Cerise sur le gâteau : il permettrait de réduire les coûts de 5 %.

Reste que SVOLT ne fournit à l’heure actuelle aucun détail sur la composition et la structure de ces cellules. Aucune date de commercialisation n’est par ailleurs annoncée.

L’avis de Leblogauto.com

La bataille sur les batteries et cellules de batteries fait rage actuellement. Un des enjeux majeurs : réduire leurs coûts. Compte-tenu de la raréfaction annoncée des métaux rentrant dans leur composition, les constructeurs mettent les bouchées doubles actuellement pour tenter de trouver de nouveaux procédés permettant de s’en affranchir le plus possible.

Sources : SVOLT

(5 commentaires)

  1. Bof, les métaux entrants dans la composition des batteries ne sont pas si rares que ça. Ils le sont au sens économique du terme, mais en réalité composent la majorité de la croûte terrestre. La seule « raréfaction », c’est celle de ce type de métal se trouvant « en le ramassant par terre ». Il suffit juste d’améliorer le minage.

    Nous n’en sommes qu’au début du minage fortement industriel de ce type de métaux. Il faut juste que les entreprises se sortent un peu plus les doigts du fondement, comme elles l’ont fait pour le pétrole.

    1. Oui… enfin non.
      Certes, il y a des gisements qu’on n’a surement pas encore découverts, notamment à quelques milliers de mètres sous la mer.
      Mais la rareté est clairement mesurée par rapport à leur présence sur la croute terrestre.
      Les métaux dits abondants sont ceux à plus de 1000 ppm (0,1%) Silicium, calcium, sodium, magnésium, potassium, fer,
      aluminium, titane.
      Les métaux rares ou peu abondants sont ceux compris entre 1 et 1000 ppm, ce sont les plus nombreux dans lesquels se
      trouvent, le plomb le cuivre, le zinc, le nickel, le cobalt, le molybdène, le tungstène, etc.
      Les métaux très rares sont ceux dont la teneur est inférieure à 1 ppm et comprennent les métaux précieux (or, argent et les 6 platinoïdes – platine, palladium, rhodium, iridium, ruthénium, osmium) ainsi que l’antimoine, le sélénium et l’indium

      De fait, d’après les mesures faites à ce jour, nous auront consommé la totalité du nickel sur terre d’ici … 2040.
      Le cobalt, en réalité, se trouve encore « assez facilement ». Si la demande n’augmente pas (mais elle augmente et augmentera encore, on le sait), on en a pour encore 110 ans à miner du cobalt.

      Certes, miner mieux nous aidera. Mais ce qui nous sauvera, c’est recycler mieux! Il n’est pas normal que des métaux qui ont pris des années et des millions de m3 de croûte terrestre pour être extraits disparaissent dans la nature!

      1. Ah ça, recycler mieux, nous sommes 100% d’accord ! Le recyclage de la plupart de ces métaux se fait, le seul frein est économique.

        1. Exact. Le recyclage est particulièrement couteux (le pire, c’est qu’il peut même être polluant! Des acides sont souvent nécessaires pour reséparer des métaux rares, qui sont souvent rejetés dans la nature).
          Quand bien même les batteries de voiture sont, à date, recyclées à plus de 90% (de mémoire), elles ne le sont que peu pour repartir dans d’autres batteries de voiture…

  2. Comme souvent, dans l’histoire, les problèmes de pénurie se règlent à fur à mesure qu’ils deviennent concrets.
    Les Allemands, grâce aux blocus, ont inventé les caoutchoucs synthétiques, les essences synthétiques, etc.

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