Entre les divers accords de licence ou coopération techniques, et ses deux coentreprises, Suzuki est l’un des constructeurs dont la présence en Chine est la plus longue. C’est que le démarrage du marché dans les années 90, puis au début des années 2000 lui est assez favorable. Les ventes de petites voitures y sont en effet nombreuses. En 1993, Suzuki fonde sa première coentreprise voit le jour, avec Changan.Puis en 1995, une seconde coentreprise avec Changhe qui produit des Suzuki Carry depuis 1982 (1990 pour Changan). Les ventes de Suzuki passent ainsi de 47 000 à 300 000 entre 2000 et 2011, mais la part de marché de 2,5 à 1,7%.
Mais après, les choses se gâtent, alors que le marché se tourne de plus en plus vers les voitures plus grosses, absentes de la gamme Suzuki, et les SUV. En 2017, les ventes sont tout juste supérieures à 100 000 unités, et la part de marché d’à peine 0,4%… Pour une capacité installée de 350 000 unités rien que pour Changan-Suzuki. Le lancement de modèles tels que le S-Cross, l’Alivio ou le Vitara n’y changera rien.
Suzuki préfère donc jeter l’éponge. En juin, il abandonnait purement et simplement la coentreprise avec Changhe. Et c’est à présent celle avec Changan qui prend fin brutalement, avant le terme normal du contrat. Suzuki revend donc la totalité de ses parts (40% pour Suzuki Motor Corp, 10% pour Suzuki China) à Changan… pour 1 yuan. L’entité juridique continuera à porter le nom de Changan-Suzuki au moins jusqu’en 2020.
Changan continuera à assurer le service des véhicules, et à vendre des véhicules de marque Suzuki. Probablement via un accord de licence de production.
Ce départ de Chine, qui fait suite à celui des Etats-Unis en 2012, permettra à Suzuki de recentrer ses dépenses sur les modèles nécessaires à ses principaux marchés : Japon (env. 20% de ses ventes), Inde (50%), Asie du sud-est (6%) et Europe (8%).
La JV entre Chang’an et Suzuki a été créée en 1993 pour une durée de 30 ans.