Les concept cars du Salon de Tokyo 2005 continuent à apparaitre à jet continu. Après Mitsubishi, Ford, Mitsuoka et Subaru, c’est Suzuki qui s’y colle avec un quatuor dont voici le premier atout. Je ne peux pas m’empêcher de sourire béatement (bêtement) en écrivant cette note, tant la LC est adorable. A-do-rable. Jouant sans vergogne sur les deux tableaux du rétro populo-nostalgique à la Fiat Trepiuno et de l’esthétique manga-kawaii dans laquelle un Japon accro veut entraîner le monde à sa suite en exportant les héros Nintendo ou encore Takashi « Louis Vuitton » Murakami, la LC ne vise pas pas les hommes complexés ou pas à l’aise dans leur masculinité. Par contre elle réjouira une bonne partie des autres. Les jeunes générations à l’oeuvre chez Suzuki s’inclinent devant leurs ainés en rendant un hommage appuyé à la Suzuki Fronte 360 de 1967, via la carrosserie 3 volumes, les teintes sixties et les flancs blancs. Les ouies d’aération dans les ailes arrières sont malheureusement factices puisque la LC est équipée d’un classique 660cm3 à l’avant. L’intérieur exquis fera se pâmer les rédactrices de mode et l’on en oubliera de noter l’absence de banquette arriere, bien pratique pour faire tenir la voiture dans une longueur de 3200mm pour un empattement de 2135mm. Pas de levier de vitesses disgracieux ou de console centrale non plus puisque la transmission est dotée d’une boîte automatique à 4 rapports, ce qui permet aux designers de Suzuki d’atteindre l’objectif avoué de rapprocher le passager (la passagère) du conducteur (de la conductrice) pour « être plus près de l’être cher », point important d’un concept dont la présentation presse est pleine de mots doux et chauds comme « intimité », « affection » et « bonheur ».
Cette LC est clairement la réplique de Suzuki dans les dents de Daihatsu, dans une course infernale à la confiserie hi tech, fidèle réplique en creux de l’escalade gigantico-utilitariste américaine. Une façon de préserver l’équilibre de l’univers.
Source images: Suzuki