Surprise : Renault annule l’introduction en bourse d’Ampere !

Ampère résulte de la volonté de séparer les activités thermiques de la partie électrique (et logicielle). L’introduction en bourse doit permettre d’aller sur les marchés chercher de l’argent frais pour financer la R&D dans l’électrique. Une IPO (ou Initial Public Offering ou introduction en bourse) permet en effet de lever plusieurs milliards d’euros. Toute fois, cela dépend des conditions du marché, de l’économie mondiale, etc.

Renault envisageait, dès 2022, d’aller sur les marchés au 1er semestre 2024, c’est-à-dire maintenant. « Renault Group considère que les conditions de marchés actuelles ne sont pas réunies pour poursuivre le processus d’introduction en bourse et servir au mieux les intérêts de Renault Group, ses actionnaires et Ampere » annonce le constructeur dans son communiqué.

Outre des conditions de marché défavorables, le groupe Renault annonce avoir « significativement amélioré sa performance (financière) ». Aussi, Renault se montre confiant dans sa capacité à auto-financer le plan Renaulution. Et cela comprend le développement d’Ampere. Le renoncement à l’IPO n’est donc pas complètement un drame si on en croit le communiqué de Renault. Elle pourra attendre des conditions plus favorables, ou ne pas se faire du tout.

« Je suis extrêmement fier de nos équipes qui ont créé en moins de 2 ans avec Ampere la meilleure réponse à la concurrence. En créant un business entièrement dédié aux véhicules électriques et au software, nous avons construit en un temps record une entité compétitive et agile. Nous avons une culture de start-up qui nous permet d’innover en permanence. C’est exactement ce qui permettra à Ampere de réussir dans ce nouvel environnement compétitif. Aujourd’hui, nous avons pris une décision pragmatique. Nous sommes tous concentrés sur l’exécution de notre stratégie et sur la construction de notre track-record afin de créer de la valeur pour toutes nos parties prenantes. » a déclaré Luca de Meo, CEO de Renault Group & CEO d’Ampere.

Notre avis, par leblogauto.com

Cette annulation d’IPO de Ampere est à voir sous deux angles. Le premier est une déception puisque cela signifie que le marché ne croit pas suffisamment dans un pure player VE. L’autre est que Renault annonce pouvoir assurer seul le développement d’Ampere. L’avenir nous dira si c’est le cas.

En attendant, cela reste un signal négatif envoyé vers l’industrie automobile et le véhicule électrique. La confiance des investisseurs ne semble pas suffisante. Cela évite aussi à Renault une sous-valorisation qui peut être « humiliante » quand vous attendez X milliards et que vous n’obtenez que 30% de l’attendu.

(20 commentaires)

  1. En soit pour les actionnaires actuels de Renault ce n’est pas une mauvaise nouvelle car avec une IPO Ampere aurait été en partie voire complètement sorti de Renault. ça ne me surprendrait pas que certains gros actionnaires dont l’état Français se soient opposés à cette manœuvre.

    1. Non, il était prévu que le groupe Renault conserve une « forte majorité » (en gros suffisamment pour rester maître chez lui) dans Ampere.

    2. Ouais avec Renault il faut voir, ils avaient 43% de Nissan et ils étaient clairement pas chez-eux donc attention avec les paroles!

  2. Vu comment Tesla dévisse je pense qu’ils font bien. Allez que les discussions commencent avec GM. On sera dans quelque chose de plus concret.

  3. Renault se rendrait compte qu’il peut encore avoir besoin de la partie thermique pendant quelques années pour financer la R&D électrique?

  4. quelle claque pour De Meo….il y a quelques semaines il prétendait pouvoir se mettre au niveau de Tesla si les investisseurs le suivait…. Mr De Meo valorisait Ampére à 10 milliards…soit la valeur de Renault…Plusieurs analystes financiers n’en donnaient que 3-4 milliards… Ce monsieur a peut-être des compétences en marketing automobile mais certainement pas en finances…Pour Renault il faut espérer que ce n’est pas le début de la chute…quand on voit les ventes de la Mégane électrique, 50% des prévisions on est en droit de se poser des questions. Que restera-t-il de Renault avec l’entrée de l’ogre GEELY dans la filiale HORSE à 50% …On offre aux chinois TOUTE la technologie thermique et hybride….C’est complétement insensé.

  5. Aux USA comme en Europe, les pdm VE reculent assez nettement avec l’effet combiné de leur surcoût/autonomie/infra de charge. Il n’y a qu’en Chine que cela monte, mais ont-ils le choix d’une part et cela profite avant tout aux constructeurs locaux d’autre part…
    Le résultat de ce syndrome chinois du VE est que le pétrole reste stable malgré les signaux rouge vifs au proche (Gaza) et moyen (Yemen) orient. Sans cela probable qu’il baisserait franchement et achèverait la rentabilité de tout VE hors second véhicule intégralement chargé au domicile et au travail à vil prix (pour l’instant).
    La prudence de Renault est donc justifiée…
    J’ajouterais qu’on attends toujours ici une baisse des carburants a des niveaux en phase avec le coût réel du pétrole. C’est le cas partout ailleurs en Europe sauf ici. Mais que fout Branleur Le Maire?

    1. Les USA avec leur débandade afghane ont déjà indirectement collé une sacré épine dans le pied aux iraniens (que les russes avaient eux-mêmes refilés avant), qui déborde désormais sur le soutien pakistanais.
      La probabilité de linge très sale à laver entre islamistes concurrents dépasse à mon sens celle d’un conflit avec les USA: Ca va les occuper, résoudre une partie du problème et donner du mou aux ukrainiens en tarissant une partie du soutien russe.
      Ce serait sans doute la meilleure nouvelle depuis un moment à mon sens, à s’en demander si ceci ne serait pas un peu provoqué!

  6. Le projet était bancal dès le départ (l’usine à gaz « ampère/horse » et ses actionnaires aux dents longues).
    Renault y perdait son âme et donnait l’impression d’un groupe aux abois qui se vendait lui-même à la découpe.
    Même les analystes financiers avaient des doutes sur ce projet.

    « Aussi, Renault se montre confiant dans sa capacité à auto-financer le plan Renaulution. »

    C’est la seule bonne nouvelle.
    C’est comme pour l’Alpine A110 que Renault a finalement produit seul, donnant un produit 100% français, ça n’aurait eu aucun sens de relancer une marque sportive en France, avec un ADN anglais.
    C’est comme Bugatti, VW a beau axer sa communication sur la francité du constructeur (usine et siège social en Alsace, nom français des modèles) mais personne n’est dupe, on sait tous que l’ingénierie est 100% allemande.

    Avec Renault, c’est pareil, à force de se diluer (Ampère/Horse, Geely, etc), le losange y perdait son identité.
    Commercialement et culturellement, les consommateurs sont toujours attachés à la nationalité d’un produit, surtout avec les voitures.
    L’exception n’est le fait que de la précarité financière (produits chinois abordables pour tous les budgets, par exemple).

    C’est d’autant plus bizarre avec Renault car la marque souhaite monter en gamme (pour se différencier de Dacia, notamment) et lorsqu’on monte en gamme, la nationalité du produit doit être claire, sans ambiguïté : on achète du japonais, du coréen, de l’allemand, etc.

  7. Conditions de marché non réunies ?? Cac au plus haut historique;
    les raisons sont certainement ailleurs, comme le manque de confiance dans le marché électrique et surtout les perspectives de rentabilité inconnues

  8. Il y a certainement un rapport avec le CAC 40 qui crève les plafonds.
    Une introduction en bourse maintenant signifie une action dont le prix va forcément baisser quand le CAC va redescendre, risquant donc un frein à l’achat. La décision apparait dès lors judicieuse.

  9. A quand le retour de l’esclavage?

    4 esclaves pour alimenter un petit consommateur de 1kW, qui n’y tiendront pas des heures en prime obligeant à les faire tourner en 3×8 comme à l’usine. Ouille!

    Toute notre vie est en effet basée sur l’énergie peu chère et abondante mais les écolos rois de la pédale seront-t’ils tous si durs à la tâche?!!

  10. Communiqué de presse de crise ! Avant Renault nous expliquait que pour financer le développement de ses véhicules électriques il fallait créer une filiale et la mettre en bourse. Maintenant on a toujours une filiale mais c’est de l’autofinancement et/ou prêt bancaire.
    Ca rame. Les investisseurs apprécieront n’est-ce pas !
    Je reviens toujours à ma réflexion : pourquoi créer une filiale ? Sans IPO elle ne sert objectivement plus à rien, enfin sans doute n’est-ce que partie remise pour les dirigeants.
    Les VE sombrent doucement dans la crise : ventes inférieures aux prévisions, subventions rognées voire supprimées, accusations de greenwashing, guerre ouverte contre les imports chinoises et maintenant le beau refus d’obstacle d’Ampère. Ca commence à faire beaucoup.

    1. Je vais répondre indépendamment du cas Renault/Ampere.

      Pourquoi créer une filiale ? Car avant tout cela permet de séparer les risques. On peut toujours couper la filiale en crise. C’est moins négatif que de fermer des départements, etc.

      Ensuite, et surtout, cela permet de faire rentrer des actionnaires sans toucher au capital du groupe. Il n’y a pas que les IPO dans la vie. Il y a aussi les « tours de table » et les investissements de gré à gré.

      Imaginons que Geely veuille entrer au capital de Renault en contrepartie d’un investissement dans les moteurs électriques.
      Si on laisse tout en une seule société, alors Geely détient un bout de Renault.

      Si on fait une filiale, alors Geely détient un bout de la filiale, mais pas de Renault.

      Enfin, on parlait de couper la filiale, mais cela peut permettre de la vendre et récupérer le cash.

      Cela arrive de nombreuses fois par an, et dans la vie d’une société.

      Ici, l’IPO devait surtout permettre de récupérer beaucoup de cash. Mais le marché doute fortement des VE européens (comme d’autres) et donc l’IPO aurait sans doute levé 3 fois moins qu’attendu. Quand on a qqch à vendre, soit on est pressé et on accepte de brader, soit on ne l’est pas (plus) et on peut se permettre d’attendre pour rendre la mariée plus attirante (ou plus du tout…c’est selon).

    2. Je ne vois toujours pas en quoi les risques (financiers) seraient séparés puisque la filiale est consolidée dans le groupe ! C’est comptablement impossible : on ne peut mettre Ampère en hors bilan.
      Le Groupe a une holding qui est comme toutes les holdings faite pour protéger son indépendance. Créer de toute pièce une filiale censée représenter le futur de la marque – et à moyen terme – ça signifie qu’on veut fermer les activités historiques (ici : thermiques) à moyen terme également. En gros on crée un nouveau bras pour pouvoir couper l’autre – mais pourquoi ?
      Aucun autre groupe automobile occidental n’a effectué une pareille opération. Soit c’est une lubie de la Direction Gale, soit c’est simplement une opération pour ramener du cash facilement qui vient piteusement de se planter. Bref, c’est une opération qui a dû couter très cher en consulting et en ressources. Heureusement les investisseurs ont la mémoire plutôt courte.

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