Là où Stellantis peut décevoir un peu, c’est sur le fait que les ventes consolidées mondiales augmentent de 7% alors que le Chiffre d’Affaires (CA) net n’augmente « que » de 6% soit moins que les ventes. Cela représente tout de même 189,5 milliards d’euros.
Sur ce CA, Stellantis réussit à ressortir un bénéfice net de 18,6 milliards d’euros, en hausse de 11 % par rapport à 2022. Le résultat opérationnel courant s’affiche à 24,3 milliards d’euros, en hausse de 1 %, avec une marge à 12,8 %. Très belle marge s’il en est !
Indicateur sacro-saint de Carlos Tavares, le free cash flow industriel (flux de trésorerie disponible) est de 12,9 milliards d’euros, en hausse de 19 % par rapport à 2022. Au total, Stellantis dispose d’une liquidité industrielle disponible de 61,1 milliards d’euros. C’est un bilan solide qui est dévoilé ce jeudi, avec des chiffres en ligne avec le plan « Dare Forward 2030 ».
« Alors que nous venons de célébrer le troisième anniversaire de la création de Stellantis, j’e tiens à remercier chaleureusement nos équipes qui mettent en œuvre notre stratégie à un niveau remarquable et qui contribuent considérablement à notre croissance, malgré les vents contraires les plus puissants. Les résultats financiers de record annoncés aujourd’hui prouvent que nous sommes devenus un nouveau leader mondial dans notre secteur et que nous saurons rester d’une solidité à toute épreuve face à une année 2024 qui s’annonce mouvementée. Grâce à la flexibilité de notre technologie et de notre plan produit, nous sommes prêts à affronter tous les scénarios qui pourraient survenir et à respecter les engagements de notre plan Dare Forward 2030. » Carlos Tavares, CEO
Pour ces chiffres, Stellantis a pu compter sur une gamme électrifiée dont les ventes aux USA par exemple grimpent de 27% sur l’année 2023. Ces véhicules, « petits » hybrides ou carrément hybrides rechargeables permettent de vendre plus cher chaque véhicule. Les ventes de véhicules électriques grimpent mondialement de 21% pour Stellantis en 2023 par rapport à 2022. Là encore ces ventes sont des « machines à cash ».
Un deuxième semestre en demi-teinte avec les grèves US
Les deux gros pourvoyeurs de ventes et de revenus sont l’Amérique du Nord, et l’Europe élargie. On pourra noter que l’Europe a une plus forte croissance du CA à +3,3 milliards d’euros que l’Amérique du Nord à +1 M€. Le Moyen-Orient et Afrique ne représentent « que » 10 milliards de CA, mais il est en hausse de 4,1 milliards ! La Chine reste le point noir de Stellantis avec une baisse du CA de près de 1 milliard d’euro, et surtout un CA qui passe sous les 4 milliards d’euros.
Si on regarde certains chiffres, on peut voir que Stellantis a livré 1,903 million de véhicules pour 86,5 milliards d’euros soit 45 500 € engrangés par véhicule environ. Sur l’Europe, ce ratio est à 23 666 € par véhicule. Les petits véhicules continuent d’avoir une belle cote sur le vieux continent. La marge en Europe est à 9,8% tandis qu’elle est à 15,4% en Amérique du Nord (en baisse par rapport à 2022).
Dans les indicateurs négatifs, on peut voir que le deuxième semestre 2023 est mauvais en Amérique du Nord avec un CA en baisse de 2,45 milliards d’euros. Il faut dire qu’il y a eu des grèves sur cette période qui ont fortement touché l’industrie automobile. Le groupe estime à 3 milliards d’euros la perte en CA sur cette période.
Que faire de tous ces milliards ?
Stellantis annonce qu’il va redistribuer 6,6 milliards d’euros aux actionnaires au titre de 2023 sous forme de dividendes et de rachat d’actions. Cela représente une hausse de 53 % (!) par rapport aux 4,3 milliards d’euros reversés en 2022. Le coupon qui sera soumis à approbation des actionnaires sera de 1,55 € par action ordinaire, soit une hausse de 16% par rapport au dividende 2022. Et donc, en plus du dividende, le groupe annonce un programme de rachat d’actions de 3,0 milliards d’euros pour 2024 à exécuter sur le marché.
Ces rachats d’actions permettent de rétribuer encore plus les actionnaires. En effet, le groupe rachète ses propres actions qu’il peut ensuite redistribuer via des programmes, aux salariés comme aux actionnaires. Cela améliore aussi mécaniquement certains ratios comme le Bénéficie par Action (BPA) ou le dividende versé sur capital. La trésorerie (cash-flow) par action s’en trouve aussi améliorée.
Mais, les actionnaires/investisseurs ne sont pas les seuls récompensés par les résultats financiers 2023. En effet, pour 2024, Stellantis prévoit 0,5 milliard d’euros d’actions rachetées au titre de la rémunération en actions et du plan d’actionnariat salarié. Lancé fin 2023 en France et en Italie, le nouveau plan d’actionnariat salarié « Shares to Win », assorti d’un programme d’abondement de l’entreprise de 1 000 €, est prévu d’être étendu en 2024 à 242 000 salariés éligibles. Un complément de 87 millions d’euros de « performance » sera aussi redistribué aux collaborateurs.
En France, les salariés percevront un minimum de 4 100€, au titre de l’accord sur la participation / intéressement, ce qui correspond, pour la troisième année consécutive, à plus de 2,5 mois de salaire net pour les premiers niveaux de rémunération.
« Dans un contexte actuel extrêmement exigeant et concurrentiel, tous les collaborateurs de Stellantis peuvent être fiers de ce que nous avons construit ensemble ces trois dernières années et je souhaite pour cela remercier chaleureusement chacun d’entre eux. Nous obtenons des résultats solides qui nous permettent, pour la troisième année consécutive, de redistribuer près de 1,9 milliard d’euros d’intéressement et de primes variables. Ces programmes d’intéressement au résultat et de rémunération variable constituent bien plus que le simple reflet des performances et des réalisations de nos collaborateurs. Il s’agit d’une juste reconnaissance de leur contribution à notre succès commun », a déclaré Carlos Tavares, CEO de Stellantis.
Notre avis, par leblogauto.com
Malgré l’influence négative des grèves de l’industrie automobile en Amérique du Nord sur S2 2023, le groupe Stellantis affiche une forme insolente. Surtout, Carlos Tavares fait ce pour quoi il a été placé là, c’est-à-dire tirer la performance financière de Stellantis vers le haut. Les relances de certaines marques européennes devraient participer en 2024 et au-delà à cette performance. Le lancement de nouveaux VE à batteries, mais aussi de modèles PHEV vendus plus chers feront de même.
Stellantis compte également sur l’amélioration des flux logistiques et sur la baisse du coût des matières premières pour 2024. Il prévoit d’atteindre encore une marge opérationnelle à deux chiffres.
Merci tous les clients qui se font saigner en SAV !!!!
😉
y a pas de débat, Tavares est fort
Un vrai banquier ce tavares
Va falloir casquer pour tous les problèmes de fiabilité de leur voiture ! Faire du bénéfice quand on vend des voitures pas finies c la moindre des choses !!
A la caisse Carlos !!!
Merci FCA car sans eux PSA serait chinois mais hélas Exor vont devoir payer la note des problèmes chroniques des moteurs PSA car un moment ou un autre cela finira au tribunaux en Europe
Vous avez l’air d’inverser les rôles entre les 2 groupes je pense car se sont les contribuables français que l’Etat s’est permis de prendre sans leur avis et le groupe Donfgeng en finançant les pertes de PSA et en reprenant les usines à l’étranger à son compte qui a sauvé le groupe qui était totalement mortifère.
FCA avait des ventes soutenues en Amérique centrale par ses marques américaines et en Amérique du Sud par Fiat (qui fournit au passage des moteurs à PSA). À part Alfa qui est en renaissance, Maserati a fait plus de ventes que jamais mais qui descendent depuis que FCA a repris PSA.
Fiat avec la Tipo fonctionnait sans problème hors Europe et la famille 500/Panda et Abarth se vendaient très bien en Europe.
C’est PSA/Opel/Vauxhall qui a un problème de dépendance du marché européen et non FCA.
Il faut que Exor se débarrasse de PSA qui est trop restreint sur le marché mondial.
Entre les problèmes de moteur non résolu et les coûts judiciaires que cela va leur coûter, on voit bien que le jeu en vaut pas la chandelle et la marié va finir par coûter trop cher.
Exor avec le nombre de groupe majoritaire dans le monde sur différents secteurs n’a rien à gagner alors que ses marques étaient rentables (à part le commencement de la renaissance d’Alfa) car sans miser sur l’électrique à tout va cela lui a permis de répondre à une clientèle qui était attaché à ce genre de produit et au thermique que cela soit aux USA, en Amérique du Sud, en Turquie et pays avoisinant avec la Tipo et maintenant la famille 500 et la panda.
On peut voir que la l’Ypsilon se vendaient avec un seul pays et modèle avait des volumes plus importants que DS (raison pour laquelle elle va être elle aussi vendue en Turquie et pays avoisinant).
Maserati va mal depuis la fusion avec PSA/OV car les clients ont peur de voir les produits ne plus être en adéquation avec la marque même si pour l’instant le renouvellement de la Granturismo et Cabrio fonctionne et le Grecale démarre bien pour les versions thermiques mais ils sont déçu que les projets de renouvellement de FCA pour le Levante, la Quattroporte soit suspendu et l’Alfieri abandonné depuis peu par Stellantis mais son ravis d’apprendre que l’ancien staff de Maserati est repris sa place et que tous les nouveaux venus de Stellantis ont été remerciés.
La 500 thermique et Abarth avaient encore des très beau score en Europe.
On voit que Peugeot ne cartonne pas avec ses produits à part petit véhicules qui n’apportent pas de marges. Citroën il faut attendre et DS patauge quand Opel/Vauxhall sort la tête de l’eau à coup de remisé conséquente.
Si l’Etat Français n’avait pas épongé les dettes de PSA et Donfgeng repris les usines en chines et autres. PSA aurait finit en petit morceau vendu à des groupes chinois.
La Holding PSA finira par reprendre son argent et sortir du monde automobile car ils ont de moins en moins de pouvoir dans le groupe déjà minime au départ et vivront sur leur royalties obtenus.
FCA qui couvrent le marché mondial aurait mieux fait de s’associer à l’Alliance ou Mazda/Toyota car Stellantis ne durera pas pendant des décennies.
Twin Spark:
Excellente analyse mes compliments.