Spa avait déjà prévu de nouvelles zones de gravier

Qu’il n’y ait pas de méprise. La décision était entérinée depuis longue date et n’intervient pas en réaction au tragique accident d’Anthoine Hubert, pour lequel la FIA a diligenté une enquête, mais le drame de la course de F2 remet sur la table la question des dégagements installés sur les pistes.

Les aménagements prévus sur Le Circuit de Spa-Francorchamps seront faits afin de mettre en conformité le toboggan des Ardennes avec les normes de sécurité pour accueillir des compétitions motocyclistes internationales. « Nous nous dirigeons vers le grade C de la FIM (Fédération Internationale de Motocyclisme, ndlr). Nous sommes toujours en discussion pour l’homologation du circuit avec la FIA et la FIM », explique Nathalie Maillet, la directrice du circuit. « Des travaux sont prévus au Raidillon pour les 24 Heures Moto, qui auront lieu en 2022. Les dégagements vont être augmentés et étudiés pour qu’il n’y ait plus de chocs frontaux… »

Les dégagements asphaltés, qui se sont multipliés ces dernières années sur de nombreux circuits, ont été pointés du doigt après l’accident d’Anthoine Hubert, dont la monoplace a été renvoyée vers la piste après le choc initial contre les barrières de pneus, entraînant le télescopage fatal avec Juan-Manuel Correa. Certains gros crashs qui s’étaient produits dans le Raidillon par le passé (Zanardi en 1993, Zonta et Villeneuve en 1999) montraient que les monoplaces étaient « retenues » en partie par les zones de graviers, mais de nombreux autres facteurs entrent en compte dans la cinématique d’un accident. A contrario, Kevin Magnussen a perdu le contrôle de manière spectaculaire en 2016 dans le Raidillon mais sa Renault s’est fichée dans les pneus sans rebondir vers la piste.

Pour en revenir au tracé, le Raidillon en lui-même n’est pas remis en question. Michael Masi, le directeur de course de la F1, a précisé en outre que la partie asphaltée du dégagement du raidillon correspondait aussi à la pit exit des stands utilisés dans les courses de GT, qui se situent dans la descente après la Source.

« Il n’est pas prévu de modifier le tracé au Raidillon. Mais ce qui est déjà certain, c’est que l’on va remettre des bacs à graviers. Les normes pour les motos sont plus strictes. Donc la mise aux normes du circuit pour les motos va avoir un effet positif pour les voitures. Les discussions actuelles portent sur les endroits où il faut mettre les bacs à graviers ainsi que leur profondeur. Et aussi de savoir s’ils doivent couvrir l’ensemble d’untel virage ou pas. Nous allons essayer de tout finaliser pour la fin de l’année afin de pouvoir déposer les permis d’urbanisme. »

Image : F1

(6 commentaires)

  1. Une précision concernant l’accident d’Anthoine Hubert: sa monoplace a bien été renvoyée en direction de la piste, mais le choc a eu lieu hors de la piste, dans la bande goudronnée entre la piste et la voie de sortie des stands (voie utilisée en endurance notamment). Juan Manuel Correa était donc hors trajectoire (et surtout hors piste), vraisemblablement pour éviter la monoplace en perdition de Giuliano Alesi (ou d’autres concurrents quasi à l’arrêt pour éviter cette monoplace).

    Dans cette bande goudronnée, il est peut-être possible de mettre du gravier (je ne connais pas en détail le projet de mise en conformité avec les exigences motos), mais vu l’étroitesse de la bande, je ne suis pas sûr du tout que cela aurait pu éviter le crash entre les deux monoplaces ou même en réduire les conséquences. En espérant que l’enquête en cours de la FIA puisse répondre à ces questions…

  2. En même temps, les bacs à graviers devraient être remis partout, sur tous les circuits,… Je ne sais pas/plus pq on a goudronné toutes ces zones, mais au moins avant tu faisais une erreur hop… sanctionné, maintenant on se loupe on repart, on peut se toucher et s’éjecter, on repart… Revenons aux bacs à gravier et les pilotes au pilotage, à faire en fonction du tracé…
    Ce n’est que mon avis et je le partage 😉

    1. En fait, beaucoup de circuits reçoivent des monoplaces, des autos, mais aussi des motos.
      C’est souvent pour la moto (Moto GP ou WSBK, etc.) que les modifications sont faites.

      La parabolique de Monza que l’on va aller voir ce weekend avec la F1 est en partie goudronnée suite à une demande de la Dorna (superbike).
      En effet, à moto, un bac à graviers c’est la chute assurée, avec possibilité d’être projeté violemment.

      C’est aussi la moto (et surtout la mort d’un pilote) qui a fait que Barcelone a désormais une « chicane » à la place du virage 12 ultra-rapide (Luis Salom en 2016 en Moto2).
      Sauf que dans son cas dramatique, bitume ou graviers n’auraient sans doute rien changé.

      Ici…difficile de dire. Le raidillon a déjà connu des drames (mortels ou non) dans des périodes avec et sans graviers.
      Ce qu’il ne faut pas oublier non plus, c’est qu’en haut du raidillon sur la droite, il y a un dégagement maintenant, mais on ne peut pas le repousser plus. Derrière, c’est le vide.
      Et imaginons que l’on mette ici du gravier, une sortie à 250 km/h peut se transformer en catapultage en bonne et due forme par dessus les barrières, en contrebas.

      Très difficile d’après moi d’imaginer un dispositif « idéal » (il n’existe pas) et sauf à ralentir les pilotes dans le raidillon, ou changer totalement son tracé (pourquoi pas un pont depuis la Source ?) et donc dénaturer le tracé, je vois mal comment se prémunir de « la faute à pas de chance ».

      Il y a eu d’autres sorties de piste ce weekend. Hamilton part sur du bitume, Giovinazzi aussi (toupie à Pouhon totalement asphalté désormais), et en F3 un tout droit à Blanchimont (ultra-rapide) avec Laaksonen ( https://www.youtube.com/watch?v=jpR5jGax1Xk ).
      A chaque fois la voiture finie dans les pneus.

      C’est sans doute là qu’il y a le plus à gagner en sécurité.
      En F3 le pilote se retrouve sous les pneus, souvenons-nous aussi de Schumacher ou de Panis qui se brisent les jambes malgré les pneus.
      Les barrières techpro et autres sont un pas énorme en avant….qu’attend la FIA pour les imposer ?

      Les graviers pour la sanction ok, mais pas en contre-partie d’un danger accru.
      On peut imaginer sans souci des systèmes simples pour pénaliser un pilote qui mord trop l’extérieur (une bande de terre en limite de piste, une bande ultra-rugueuse, etc.)
      Mais attention selon moi à ne pas dénaturer les tracés et se retrouver avec des circuits ultra-surs comme Paul Ricard mais franchement pas jojo à l’image (dégagements très larges, sans obstacles, etc.).

    2. Un dommage collatéral du gravier est la sortie presque obligatoire de la SC :
      La voiture ne peut pas se sortir seule
      La piste doit être balayée
      La solution est peut être de conserver les dégagements asphaltés mais pénaliser sévèrement tout franchissement des limites de la piste par un système de détection bien consu.

      1. La SC remet aussi une certaine incertitude (certains diront chance ou injustice) qui manque un peu aux gp actuels.

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