Le spectre de la délocalisation en Slovénie
Le deal de la filiale de Daimler qui produit la ForTwo en Moselle doit permettre de retrouver un peu de compétitivité face à l’usine de Novo Mesto en Slovénie (qui produit la ForFour avec sa jumelle la Renault Twingo). Comme Smart ne peut baisser les salaires (la politique du moins-disant a ses limites), la Direction propose aux ouvriers de travailler 4 heures supplémentaires par semaine. En échange de ces 4 heures, les salariés toucheront 120 euros brut par mois en plus sur leur fiche de paie ainsi qu’une prime de 1000 euros pour tous à la fin de l’année.
12% de travail en plus pour moins de 6% d’augmentation (par rapport au salaire de base), voilà de quoi baisser le coût horaire de 6%. Pour les cadres et techniciens, ce sont 10 jours de RTT qui seraient supprimés. Evidemment cette proposition fait débat au sein même des syndicats de l’usine puisque si certains sont farouchement opposés à « une régression » (CFDT), d’autres y voient un moyen d’assurer « la pérénité des emplois » au delà de 2020.
C’est en effet à cette date que Daimler doit choisir l’usine de production d’un nouveau modèle et Hambach est loin d’être en tête d’un point de vue purement comptable. Une sorte de chantage en quelque sorte mais la Direction agite quand même une dernière carotte pour convaincre les réticents : après un passage progressif à 37 heures en octobre puis 39 à partir de 2016, un retour à 37 heures est évoqué pour 2019 si les conditions économiques sont favorables.
Les sous-traitants eux aussi concernés
Mais les salariés de Smart France ne seront pas les seuls impactés par ce plan s’il est voté. En effet beaucoup de sous-traitants sont installés sur le site et devront suivre l’augmentation de compétitivité de l’usine Smart pour que Daimler n’envisage pas (tout de suite) une délocalisation de la production. La Direction de Smart France l’admet mais considère que c’est à chaque sous-traitant de trouver sa solution. Environ 1 200 personnes supplémentaires seront donc concernées.
En tout état de cause, les congés du mois d’août arrivent et chacun campe sur ses positions. Aucun accord ne semble envisageable à l’heure actuelle et le dossier devrait revenir à la rentrée puisque la Direction veut une mise en place en octobre.
Source : Smart via Les Echos, illustration : Smart