Trois cent salariés de l’usine Smart de Hambach (Moselle), ont arrêté la production jeudi matin et se sont rassemblés devant le centre de communication. Un endroit loin d’être choisi au hasard puisque là c’est là qu’a lieu en parallèle un comité social et économique (CSE) extraordinaire avec la direction de Daimler. Laquelle souhaite vendre le site.
Daimler a l’intention de revendre le site Smart de Hambach
« Tout le monde est là pour faire remarquer notre déception. Personne ne s’y attendait », a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un salarié de la logistique.
Les salariés du site mosellan, baptisé « Smartville » et berceau historique de la petite voiture depuis 1998, ont appris vendredi dernier l’intention de Daimler, propriétaire des marques Smart et Mercedes, de revendre l’usine. Arguments invoqués : une situation financière difficile et la « réorientation des capacités du réseau de production global ».
Hambach pourtant sélectionné pour produire un modèle électrique haut de gamme
Au printemps 2019, le constructeur allemand avait pourtant annoncé prévoir de produire un modèle électrique haut de gamme , à la place de la Smart, qui elle, sera produite en Chine à partir de 2022.
Un investissement de 500 millions d’euros avait été annoncé pour transformer le site. Les travaux sont toujours en cours et les premiers véhicules auraient dû sortir des lignes d’assemblage en septembre.
Débrayage des salariés du site Smart de Hambach
Vers 10H30, les salariés du site, ont débrayé pour converger vers le centre de communication, à un kilomètre du site de production.
Nombre d’entre eux, visage grave et masque sur la bouche, portent un tee-shirt noir avec au dos l’inscription « Smart 2020 ».
« On a fêté les 20 ans de la Smart en 2018, Smartville, c’est notre vie », raconte une femme brune âgée de 40 ans, travaillant sur le site mosellan depuis 1997. »Avec la Mercedes, on avait une sérénité d’aller jusqu’à la retraite. On a peur », glisse-t-elle.
« Il y a tout le monde, les ateliers, les bureaux, les responsables. C’est rare. On est tous unis pour sauver Smartville », souligne une employée au montage de 32 ans.
Ineos sur les rangs pour racheter le site
Le groupe britannique Ineos a annoncé mardi être en négociations avec Daimler pour racheter le site de Hambach pour y produire son futur 4X4 Grenadier.
« C’est encore trop t ôt pour connaître les conditions de reprise du potentiel repreneur et si tout le monde aura du boulot », tempère un salarié âgé d’une cinquantaine d’années.
Le CSE, qui a démarré à 11H00, réunit « une vingtaine de représentants syndicaux, deux représentants de Smart France et deux représentants de Mercedes, venus de Stuttgart », en Allemagne, a-t-on indiqué du côté de Smart.
Elisabeth Studer avec AFP
Le fleuron du 4×4 britannique assemblé en Lorraine? la production au royaume unis de véhicule est si intense qu’il ne peuvent la fabriquer là-bas?
C’est surtout un opportunisme capitalistique je pense.
Certes le patron d’Ineos est riche…mais quitte à fabriquer un véhicule, autant aider à la rentabilité ou à faire baisser le prix…s’il peut avoir une usine « à pas cher à bien utile » au lieu d’en faire une de toute pièce…
En étant suspicieux, je dirais qu’il risque d’aller à la pêche à la subvention en premier lieu.
Il serait intéressant de caler un calendrier électoral sur les futurs rebondissements de cette affaire.
J’avais lu sur un autre site que Ineos devait ouvrir une usine au pays de galles avec 300 personnes pour commencer dans la fabrication d’un 4×4 diesel ou essence.
A Hambach, il y a combien ? 1800 salariés ?
Donc 80% seront en trop et virés avec la promesse que si le 4×4 se vend bien 10% seront rembauchés dans les 5 ans qui viennent?
Beaucoup d’informations contradictoires sur le projet britannique Ineos.
D’après les infos du jour : projet en France à Hambach (ex-Smart).
D’après la presse allemande (Autobild.de), projet au Pays de Galles pour un tout-terrain vendu à 34 000 Euro en tarif de base.
Avec de 200 emplois au début et 500 en 2024 chez les Gallois.
Production à terme de 25 000 /an.
Et aussi envisagé des variantes de carrosserie de type Pick-up, voire break (?).
Et avec des motorisations BMW !…
Et pas loin de l’usine Aston Martin.
J’ai donc des doutes quant au projet en Lorraine..?!
Avec l’incertitude du Brexit, vaut mieux prévoir la fabrication sur le continent.
La Lorraine est plus proche du lieu de fabrication des moteurs BMW.
Que fait Aston Martin ?
Le marché automobile français a rebondi en juin 2020 : roulement de tambours : + 1.24 % par rapport au mois de juin de l’année 2019. Moralité : krach automobile. Théoriquement, il y aurait du y avoir un effet de rattrapage, celui ci n’apparait même pas, malgré un déluge de remise. Les achats de flottes (la moitié du marché, restent au point mort). PSA, visiblement a privilégié la purge de ses stocks de ventes bidons (les voitures immatriculés par les concessionnaires) de véhicules récents avec quelques dizaines de kilomètres. Bref, le marché de l’occasion a largement dépassé celui du neuf…
Une voiture avec quelques dizaines de km c’est quoi ?
Pour moi, c’est quasi une voiture neuve, mais vendu avec une belle remise. C’est donc un bon moyen de vente, sauf pour les actionnaires qui eux rêvent de vente toujours plus chère pour augmenter les dividendes.
Mais pour les clients, c’est à mon sens très bien. Et pour le constructeur cela permet de lisser les ventes en fonctions des objectifs mensuels.
Débrayer , ce verbe omniprésent dans la bouche de l’ouvrier Français incapable de se remettre en question.
Mettez-vous à leur place, que voulez-vous qu’ils fassent d’autre ? Quand au fait qu’ils soient « incapables de se remettre en question » je vous invite à voir, quelques articles en arrière, les quelques menues concessions qu’ils ont fait il y a quelques années.
@lelillois.
« de l’ouvrier Français incapable de se remettre en question. »
Vous en seriez capable, vous? Si demain votre employeur vous annonce que vous prenez la porte ou que le site ou vous travaillez ferme, vous allez prendre la nouvelle avec le sourire? Mais c’est vrai que travailler 39h/semaine payé 37 – et non pas 35 comme j’avais dit, mea culpa – ce n’est pas se remettre en question.
Sheng Yue Gui n’a plus qu’a se baisser.