Smart : distribution (presque) entièrement numérique

A partir de la fin 2022, les contrats des concessionnaires arrivent à échéance et ne devraient pas être renouvelés. Avec l’arrivée du futur SUV Smart, la marque va changer son réseau en réseau d’agent et non plus de distributeurs.

Concrètement, Smart va « développer une plateforme d’e-commerce où la relation contractuelle sera entre Smart Automobile France et le client » selon Cyril Bravard, le président de la filiale française fraîchement créée, le 9 mars 2021 dans des propos rapportés par JournalAuto.

Des agents et non des distributeurs

La vente sera donc faite entre Smart France et le client. L’ex-concessionnaire aura un contrat d’agent et touchera une commission sur la vente. Autre conséquence, les prix seront directement fixés par Smart pour toute la France.

Cependant, cette vente numérique s’appuiera tout de même sur un réseau physique pour les essais, les conseils, etc. Le monde de l’automobile ne semble pas encore totalement prêt à prendre le virage du tout numérique. Il devrait y avoir moins de points de vente. Actuellement une centaine, on devrait passer à moins de 1 point de représentation par département. Certains n’en auront certainement pas.

Ces « showrooms » devraient prendre la forme de « corner shop » dans les concessions Mercedes. Une technique que Dacia, par exemple, a éprouvée par le passé avant de vouloir passer aux concessions visuellement, voire physiquement, séparées. Un changement étrange pour Smart qui semble vouloir concentrer ses représentations là où le SUV pourra se vendre : id est les grands centres urbains.

Il faut dire que la prochaine Smart Mercedes/Geely sera un SUV urbain 100% électrique affichant environ 430 km d’autonomie et se plaçant sur le créneau de l’urban-chic/premium.

La valse des concessions « à la papa »

Les concessions comme on les connait depuis des années vivent des moments compliqués. PSA (Stellantis désormais) renégocie tous les contrats qu’il a avec ses concessionnaires. D’un modèle très vertical et mono-marque, on devrait passer à un modèle horizontal et numérique. Le but ? Reprendre plus la main sur la vente, mais aussi diminuer les coûts de la distribution histoire de regarnir des marges qui se réduisent.

En Belgique, le groupe D’Ieteren, importateur des marques du groupe Volkswagen, va fermera deux de ses concessions à Bruxelles à la fin de 2021. 103 emplois sont concernés. La pandémie a rebattu les cartes de la distribution et favorisé l’essor de la vente dématérialisée. En occasion, certains acteurs sont entièrement numériques, un peu sur le modèle de vendeurs d’habillement « pure player ».

Jusqu’à présent, la vente automobile n’a jamais vraiment accroché le tout numérique ou les ventes hors réseau. Pourtant, il y en a eu des tentatives. En 1999, le groupe Casino a tenté de vendre – sans grand succès – des automobiles Daewoo directement en supermarché. Citroën vend/loue sont quadricycle électrique AMI dans le réseau FNAC/Darty. Est-ce que les acheteurs sont prêts au tout numérique ou l’essai physique restera la norme ?

L’avenir est peut-être aux agents multimarques qui vendront tant du Renault que du Peugeot, Mercedes, Smart, etc. dans la même boutique. Un peu comme on vend un grille-pain SEB, Smeg, Moulinex ou autres.

(9 commentaires)

  1. Si Smart arrive à se placer « sur le créneau de l’urban-chic/premium », le « corner-shop » en concession Mercedes a peut-être du sens.
    Des voitures plus petites mais qui restent chics.
    Genre le rayon accessoires pour les sacs à main à roulettes 😉

    Moins gênant que Dacia et Renault qui se voulaient dans des positionnements différents.

  2. C’est la fin de Smart. Les vendeurs Merco Benz vont orienter les clients vers leurs voitures. Panhard a disparu quand ce sont les concessions Citroen qui les ont vendues.

    1. Vous avez probablement raison, et la disparition de la Fortwo est également une monumentale erreur, ils étaient pourtant les seuls au monde, à avoir une citadine aussi abouti…

  3. J’ai du mal à voir une suite logique à la Smart originelle, puce des villes qui se gare partout, pas trop trop chère, économique à l’usage, peu polluante, etc.
    Nous voilà face à un SUV (encore) moderne HdG de taille respectable qui n’est pas un avantage en ville… Comme si l’on en manquait !?
    Bon après le produit semble être bon (il est très moderne) mais pour qui ?
    Quel sera son prix ? (déterminant)

    1. Il n’y a pas de logique…la Smart voulue par Nicolas Hayek n’existe plus si elle n’a jamais existée.
      Daimler a vu dès le début que pour qu’elle se vende, la bagnole 2 places rikiki devait être chic et chère…cela a un peu fonctionné mais ce n’était pas viable.

      Pourquoi ? Car les gens veulent une voiture confortable, avec de l’espace, etc.
      Et pour les « bobos chics » urbains, la Smart était un peu le sac à main YSL blanc bariolé…un truc bien criard pour montrer qu’on en a, sans en avoir un réel besoin un une réelle utilité.

      Bref, autant refourguer la moitié du bébé à Geely et faire une nouvelle marque.

      1. Bah ouais, OK, dont acte, c’est une nouvelle marque avec un ancien nom.
        Pour Mini, il reste la Mini (3 portes) qui rappelle encore vaguement l’ancienne Mini originelle… Sauf que le reste de la gamme sert de gamme petite modèle pour BMW.
        Mais si Geely ne ressort pas une Smart nouvelle sous les 2,60 m électrique d’un bon rapport qualité-prix avec des bonnes performances pour une citadine (pas la peine d’avoir 500 km d’autonomie)
        Ça serait vraiment la fin de l’idée d’une bonne Smart que l’on a connue depuis 20 ans. (est-ce prévu ?)

      2. Pardon, je pense que vous avez une vision caricaturale de la Fortwo actuelle, cette voiture a dans de multiples domaines aucune remplaçante, et c’est bien dommage…

        1. Ben, c’est justement ce que déplore ! @ Thomas-Garnier
          Les VT Smart étaient encore bien, mais la version VE était trop chère et pas assez performante.
          Sans une nouvelle Fortwo VE performante, la marque a perdu son principal intérêt… Et je le regrette !

        2. @Thomas-Garnier : je pense que vous ne savez pas quel était le projet de base de Nicolas Hayek.
          Son idée était de faire la Swatch de l’automobile. Un objet pratique, solide, qui fait le job, avec du style mais pour pas cher.
          Un truc pour le peuple, pas pour une élite urbano-chic.

          Ce n’est que parce qu’il craignait de se lancer seul dans le projet qu’il s’est retrouvé avec Mercedes qui a totalement revu le projet.
          La première ForTwo (la seule, la vraie selon moi) est une très bonne voiture, solide, légère, etc mais…très loin de l’idée initiale niveau prix.

          Pour Hayek, elle devait être la petite voiture bonne à tout faire du quotidien, à bien moins de l’équivalent de 10 000 €.
          On était loin du compte. Et à ce prix, il n’y avait qu’une certaine catégorie de personnes qui l’achetaient (j’en ai hélas côtoyé pas mal à une époque).

          Avec les générations suivantes, la ForTwo a perdu ce qui faisait son charme : sa taille ultra réduite et son poids plume.
          Moins de 750 kg et 2,50 m de long pour la 1e fortwo.
          La 2de génération prend 20 cm et 100 kg ! Cela a boosté les prix de la ForTwo 1 en occasion 😀
          Quand à la dernière…elle a enfin réduit les prix d’entrée, mais trop tard. Et toujours 2,70 m de long.

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