Sécurité Routière : bilan 2017 des radars automatiques

Déjà, en 2017, il y a eu 26,1 millions de « flashs ». C’est en augmentation de 2% par rapport à 2016. Cette hausse est à mettre en partie au crédit des 72 radars autonomes (ex-radar chantier) ainsi que des 32 radars discriminants (les poteaux noirs qui font le distinguo entre camions et voitures).

Par ailleurs, les radars autonomes ont crépité 4,9 millions de fois en 2017 contre 3,5 en 2016. Ces radars, à la base prévus pour sécuriser les chantiers, se retrouvent désormais déplacés dans des zones de plusieurs kilomètres. Vous pouvez les voir à tel endroit un jour, et un autre endroit le lendemain. Certaines zones dépassent les 10 km.

Chose étonnante, à moins que la peur du radar ne fonctionne, les radars de feu rouge continuent de moins flasher. Déjà à la baisse en 2016, ils connaissent une baisse de 8,2% du nombre de flash, alors que le parc est resté stable.

Sur les 26,1 millions de flashs, seuls 17 millions ont été transformés (automatiquement ou via un contrôle humain) en avis de contravention. C’est une hausse sensible de 6,1%. Le renouvellement des radars, et un meilleur fonctionnement du système aboutissent à cela.

Le radar le moins performant n’a fait qu’un flash en 2017

Globalement, les flashes sont toujours en majorité des excès de vitesse de moins de 20 km/h. Seuls 4,4% dépassent en effet les 20 km/h en 2017. Autre impact des mesures prises, la dénonciation, pardon « désignation« , du conducteur en entreprise. De 26% en 2016, le taux de désignation est passé à 78,2% en 2017 ! Dans le même temps, les infractions avec un véhicule au nom d’une personne morale baissent de 9,4%, à 3,2 millions tout de même.

Les radars qui ont le plus flashé en 2017 sont situés sur des axes à très fort trafic évidemment. Tous sont situés sur des autoroutes et le plus « flasheur » dépasse les 125 000 clichés en 2017. Plus de 342 flashs par jour, plus de 14 par heure, un toutes les 4 minutes…

A l’inverse, le radar qui a le moins flashé n’a effectué qu’une prise de vue en un an ! C’est un radar-tronçon, entre Lamastre et Tournon-sur-Rhône, sur 7 km. Les 10 premiers sont à moins de 50 flashs dans l’année. Ce qui permet à la Sécurité Routière d’y aller de son petit couplet : « Ces radars ont produit leurs effets, en contribuant par leur présence au respect de la vitesse autorisée. Ils ne sont ni désactivés, ni déplacés, preuve que l’objectif n’est pas de générer des amendes mais de susciter des comportements vertueux ».

Plus de 1 milliard d’euros récoltés rien qu’avec les radars

Parmi les infos « insolites » de ce bilan, il y a le nombre de PV envoyés à l’étranger. De plus en plus d’accords de coopération entre la France et ses pays voisins sont signés. Désormais, ce sont 13 pays qui ont signé des accords. Cela participe à la transformation d’un flash en avis de contravention. Ce nombre de PV envoyés hors des frontières grimpe de 8,2% à 3 millions de prunes. Cela représente 17,6% des infractions envoyés !

Les champions du flash en France, sont nos voisins belges avec 463 092 PV envoyés. Ils devancent de peu les Espagnols avec 452 191 PV. Les Allemands ne sont que 3e. Arrivés en cours d’année 2017, la Hongrie, la République-Tchèque ou la Slovaquie grimpent déjà dans le classement.

Enfin, on en vient à ce qui nous intéresse tous en tant que sujet à l’impôt et attentif aux recettes de l’Etat. Les PV étrangers sont recouverts avec un taux en hausse de 34,2%. La partie radars des recettes des infractions s’est élevée à 1,013 milliard d’euro en 2017 soit une hausse de 10%. On double à peu près (chiffres non encore officiels) pour avoir le montant global des amendes (flashs, ceintures, alcool, permis, assurance, téléphones, feu rouge, stop, etc.).

Une bonne nouvelle pour les finances de l’Etat et les diverses affectations du budget pour l’amélioration des routes et des infrastructures qui bénéficient directement de cet impôt solidaire et volontaire.

Illustration : Anthony Levrot/CC BY-SA 4.0

(8 commentaires)

  1. «Seulement» un milliard d’euro récolté? C’est vraiment pas énorme quand on compare a plein d’autres secteurs qui rapportent à l’état. Est-ce que ce chiffre comprend les frais d’entretien des radars (remplacement, pannes, destruction…)?

    1. Le milliard, ce sont les recettes des radars.
      On rajoute un autre milliard pour les infractions autres.

      L’entretien, le coût du système automatisé de Rennes, la gestion des points, les campagnes de sensibilisation, etc. c’est 240 millions d’euros par an.
      350 millions va à l’AFITF (agence des infrastructures) et 255 aux collectivités locales pour des missions de sécu routière (modification de points dangereux, prévention, TC, communication, etc.).
      Ce sont les chiffres 2016 mais ceux de 2017 ne devraient pas trop être différents. L’entretien devrait en revanche « exploser » en 2018 avec un nombre de destruction en hausse.

      Après on peut toujours dire que l’état s’accapare une partie du gâteau…
      https://www.leblogauto.com/2017/10/securite-routiere-communique-largent-radars-automatiques.html

      1. Merci bien pour toutes ces précisions. Effectivement comme on peut le constater l’argent des infractions ne profite pas vraiment à l’État. Car même les PV «classics» rédigés par des agents de l’État ne doivent pas être plus avantageux que ceux automatisés car vient cette fois l’emploi de ces agents justement à rémunérer pour ces missions… Au final ça profite pas à l’État, mais à ses «subdivisions» (SR, collectivités, routes etc…). Ca respecte à peut près l’engagement. Par contre je sais pas qui gère la société gestionnaire des radars, mais il doit avoir de la famille bien placée lui ?
        +1 pour 2018, ca risque de faire mal au budget entretien. Les radars que je croise tous les jours sur l’autoroute A35 à côté de colmar sont tagués depuis un mois, véridique. Il doivent même plus avoir le budget pour suivre les événements.

        1. La société qui a remporté le deuxieme appel d’offre, c’est Athos (Thierry Breton, ancien ministre de l’économie).
          Athos a copieusement amélioré la partie maintenance qui partait en vrac avec un taux de machines en panne énorme.

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