Sécurité routière : 6 points le refus de priorité à un piéton

Chaque année, plus de 500 piétons sont tués dans un accident de la route. En grande majorité (plus de 62%), l’accident a lieu en agglomération. Souvent après un choc avec une automobile. Avec les plus de 11 000 blessés, les piétons font partis des catégories vulnérables. Et ce, même si le code de la route les protège déjà.

Visiblement pas suffisamment. Il a donc été acté que dorénavant, un refus de priorité à un piéton sera sanctionné de 6 points sur le permis, contre 4 avant. En outre, cette infraction est désormais constatable par vidéo. Ainsi, même en l’absence d’un représentant des forces de l’ordre, vous pourrez être verbalisé si vous ne cédez pas le passage au piéton.

Piéton en bord de trottoir = piéton engagé

Pour rappel, selon l’article R.415.11 du code de la route, « tout conducteur est tenu de céder le passage au piéton s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ». Pour les piétons, s’engager régulièrement signifie à l’aide d’un passage piéton/protégé. Si aucun passage n’est présent à 50 m du piéton, il peut alors s’engager sur la chaussée comme s’il y avait un passage.

Attention, contrairement à une idée reçue, un piéton n’est pas tenu d’avoir le pied sur la chaussée pour « manifester clairement l’intention de s’engager sur la chaussée ». Un piéton qui attend au bord d’un passage protégé est considéré comme engagé et a donc la priorité !

D’ailleurs, le gouvernement continue de réfléchir pour augmenter la visibilité des passages protégés. Meilleur éclairage la nuit, ligne d’effet de part et d’autre comme aux feux tricolores, etc. Ou même, panneaux lumineux à détection de piétons et qui clignotent quand un piéton est là.

Extension des éthylotest anti-démarrage

Outre les accidents avec les piétons, l’Etat entend faire baisser les accidents où l’alcool est impliqué. Plus de 1000 morts sont à déplorer dans un accident impliquant un conducteur au-delà des 0,5 g d’alcool/l de sang. Jusqu’alors, en cas de délit alcoolique (taux supérieur à 0,8 g/l), le préfet ne pouvait que prononcer une suspension du permis. Désormais, il peut prononcer l’obligation de pose d’un éthylotest anti-démarrage (EAD). L’obligation peut aller jusqu’à 6 mois. Cela complète le dispositif judiciaire actuel.

En effet, une décision de justice peut toujours obliger un condamné pour conduite sous l’emprise d’un état alcoolique délictuel, à installer – à ses frais – un AED sur son véhicule. Cette obligation judiciaire est donc complétée par une décision préfectorale. Le juge peut prononcer l’obligation pour une durée jusqu’à 5 ans, assortie d’une amende jusqu’à 4 500 euros.

Prochainement, la pose d’un AED deviendra obligatoire en cas de récidive. Une alternative pour que les conducteurs puissent tout de même conserver leur activité professionnelle qui peut être lié à leur permis.

A noter qu’un AED dit « administratif » est en test et doit entrer en vigueur au 1er janvier 2019. A cette date, le préfet pourra délivrer un permis temporaire à une personne devant se soumettre à un examen d’aptitude pour récupérer son permis de conduire en cas d’alcoolémie. Sous obligation d’un suivi médico-psychologique, et installation d’un AED, cette personne pourra être autorisée à conduire.

L’éthylotest anti-démarrage (EAD) : comment ça marche ?

Ce dispositif interdit le démarrage d’un véhicule si le taux d’alcool du conducteur est positif ou si le démarrage n’a pas eu lieu dans les deux minutes qui suivent le résultat de ce premier souffle.

Dès lors que le moteur du véhicule a démarré, l’équipement demande de manière aléatoire (entre 5 et 30 minutes après le démarrage du moteur) un nouveau souffle qui doit lui aussi être réalisé à l’arrêt : le conducteur dispose alors d’un délai de 20 minutes pour effectuer ce nouveau contrôle.

Un éthylotest anti-démarrage, à la charge du contrevenant, coûte environ 1 300 €. Il est également possible de le louer (100 € environ par mois). Il convient d’ajouter le prix du montage et du démontage.

(source : Sécurité Routière)

Illustration : Ministère modifiée par Leblogauto.com

(19 commentaires)

  1. Avoir un éclairage différent pour un passage piéton cela se fait depuis plusieurs décennies (un siècle même) chez moi, c’est très bien.

    Reste aussi les feux tricolores pour piéton, très casse vitesse je suis toujours sur mes gardes.

    1. Ah…donc les vidéoverbalisisations en hausse, les plus de 132 000 délits à l’alcool constatés (plus de 0,8 g/l) en hausse aussi, etc.
      ce n’est donc « rien dans la vraie vie ».
      Ok. Si vous avez des sources, nous sommes preneurs évidemment.

  2. Eh bien dans le Sud ça va être difficile à faire respecter. Rien qu’aujourd’hui 3 fois des voitures m’ont refusé le passage.

  3. N’importe quoi. Je vois mal un policier juger de respect ou non de la priorité ( sauf qque cas très flagrant) car souvent la voiture a le temps de passer largement sans faire s’arrêter le piéton, mais en même tps si elle avait ralenti le piéton aurait pu passer…. Alors on juge comment ça?
    Bref c’est ainsi mais j’aurais aimé avoir un vrai détail des morts!
    Où ? Quand? Quelle heure? Quel âge? Quelle circonstance ? Etc….
    Car par exemple un piéton sortant de derrière un fourgon ne sera pas vu alors amende ou pas ça va rien changer.

  4. ok ! mai il y a un truc qui m’inquiète : Ici en France, les autorités chargées de la signalétique, traçage des pistes cyclables et autres matérialisations de chaussées ont un principe QUI NE ME PLAIT PAS : A un trop grand nombre de rond point troune à gauche , les autorités imposent un passage piétons. Cette façon de faire provoque oui des refus de priorité aux piétons de la part des usagers roulants, car l’endroit est surtout « mal placé ». c’est le moins que je puisse dire.
    Pour le reste j’ai toujours plaidé pour la priorité aux piétons. Combien de fois j’ai failli prendre un suppositoire, parce que je circule pas mal Suisse, Autriche en outre, et que oui là-bas on respecte le piéton. Les vélos y sont plus gâtés que chez Nous en France où faire du vélo est dangereux…

  5. D’après le rapport de l’ONISR , Observatoire National Interministeriel de la Sécurité Routière, il y a eu 530 piétons tués en 2017 ( métropole + DOM, bien que ce ne soit pas clairement indiqué ). 180 personnes avaient plus de 75 ans. Soit 1/3 des tués. Cette population ne représente pas un tiers de la population globale. D’après un autre rapport datant de quelques années trouvé sur la Prévention Routière , cette population agée et vulnérable est principalement tuée sur les routes départementales en campagne. La mesure de répression prise par le gouvernement ne servira à rien vis-à-vis de cette population. Mais peu importe l’efficacité, du moment que l’on matraque l’automobiliste.
    Mais par ailleurs nous sommes rassurés,  » le gouvernement continue de réfléchir pour augmenter la visibilité des passages protégés « . Piétons, faites vous écraser, le gouvernement réfléchit !!!!!!
    Dans de nombreux pays, Gde Bretagne en particulier, les passages piétons sont éclairés  » a giorno « , et donc les piétons qui traversent sont très visibles. Est-ce le cas en France ? Ah mais le gouvernement réfléchit ! Oui ça va coûter des sous !!!!

  6. À 500 mètres de chez moi, il y a des rodéos mécaniques réguliers diurnes et nocturnes sans que cela ne suscite l’intérêt des forces de police, trop anxieuses que l’intervention se déroule mal et dégénère. Autant dire que cette mesure a toutes les chances d’être arbitrairement sévère en centre-ville où se rendent les citoyens lambdas et totalement laxiste en banlieue où la racaille sévit.

    On durcit le durcissement. Et après les 6 points ce sera quoi? Le retrait immédiat de permis? L’incarcération dans un bagne réservé aux automobilistes?
    Assez, assez, ASSEZ de cette politique de culpabilisation et d’extorsion!

    Oh sinon dans les solutions envisagées à l’étranger – notamment au Royaume Uni – ce n’est pas d’accroître les sanctions (c’est un truc de français, ça) mais d’améliorer l’environnement via le ‘smart crossing’. Cela repose sur une technologie LED et des capteurs de mouvement et le prototypage fonctionne fort bien. Reste évidemment la question d’un déploiement étendu.
    https://www.directline.com/smart-crossing

    1. En France, on a aussi des manières autres que « le matraquage contre le pauvre petit automobile ». Les passages piétons 3D, ou les zones de cohabitation douce (là où la route et le trottoir sont au même niveau).

      Des solutions plus réalistes que ton sol « boîte de nuit », car beaucoup moins chères à mettre en œuvre.

      D’ailleurs, si on essayait de mettre ta solution en œuvre, on aurait droit à « et qui c’est qui va payer ? L’automobiliste ! On est juste bon à ça, en France »

      1. Il y a encore plus simple : un banal lampadaire avec une zone d’éclairage pile poil sur le passage piéton. C’est ce qui est le plus économique.

        Sauf que depuis plusieurs années, les collectivités ont réduit les périodes d’activité de ces passages lumineux quand elles ne les ont pas tout simplement arrêté. Il y a même la solution médiane : un éclairage à mi-temps avec des ampoules tellement faibles que l’effet est sérieusement dégradé.

        En France il y a de l’argent (près de 2 milliards d’euros collectés pour les amendes l’année dernière), c’est juste qu’il n’est pas injecté là où il faut et comme il faut. Vaste débat.

  7. Honnetement, je prefere ca que -10 kmh sur les routes, o combien inutile.
    Ca, ca pourrait aider a faire changer les choses.
    Car il faut admettre qu’on se comporte vraiment n’importe comment en France vis a vis des pietons…
    Je vis a l’etranger depuis un moment, et je n’ai plus a attendre du tout pour traverser une rue. Je passe, point. Et c’est comme ca que ca marche, car les gens font preuve de respect et de rigueur (sur ca. Le reste…)
    J’aimerais aussi qu’on fasse quelque chose (de plus que les betes 90e jamais appliques) pour ceux qui s’engagent sur un carrefour et le bouchent. « TU LE VOIS QUE TU PEUX PAS PASSER PUT**! RESTE DERRIERE LE FEU ET C’EST TOUT! »
    Ca remplirait pas mal les poches de l’Etat a Paris, et ca fluidifierait le traffic

    1. Pour rappel, le feu orange = arrêt 😉
      C’est vrai que dans pas mal de ville, orange = accélération pour passer au rouge à peine mûr…

      1. oui, c’est vrai ! mais ils vont se calmer tantôt ces « pressés », car les vidéos voient,transmettent et verbalisent. Les prunes: c’est une chose, mais ce qui m’inquiète véritablement , c’est la mutation dans notre société qui comporte des gens dociles, disciplinés et …des sauvages. Quand j’arrive à un feu, jadis je plaidais pour qu’il reste vert. A présent je souhaite en arrivant qu’il passe au rouge. Pourquoi ?
        Parce que lorsqu’il repasse au vert je redémarre et à très basse vitesse, je peux encore PILER, STOPPER immédiatement pour laisser passer le « PRESSé ». Là je m’en tape de la priorité, mais la sécurité avant tout svp. Et ce qui compte pour tous à présent, c’est agir dans l’urgence tous les jours pour éviter les accidents. On connait tous certains de ces ronds points tourne à gauche où on est carrément revenu à la priorité à droite, tant celui qui s’engage n’a surtout pas envie de céder le passage. Alors je répète , les priorités, les prunes OK ! mais ce qu’il faut c’est éviter les pépins.

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