Je vous vois sourire ! Allez, ne le niez pas ! À moins que votre sang ne fasse qu’un tour par rapport au côté « ubuesque » de la situation …
Vous ne rêvez pas : le motoriste britannique Rolls-Royce a annoncé jeudi qu’il allait se retirer du Soudan, mettant en avant « des inquiétudes humanitaires internationales de plus en plus fortes » dans la région du Darfour.
Cette annonce aura eu le moins comme mérite de nous apprendre que toute la population du Soudan n’est pas confrontée à la misère … loin de là. Pour rappel, encore et toujours le pétrole pourrait être le véritable enjeu de Bush au Soudan .. Et qui dit pétrole … dit manne pétrolière … d’où Rolls-Royce (certes, il ne s’agit ici officiellement que de moteurs).
« Au vu des inquiétudes humanitaires internationales de plus en plus fortes sur la situation au Darfour, la compagnie a récemment passé en revue ses activités au Soudan et décidé qu’elle devrait les arrêter », a déclaré jeudi un porte-parole de Rolls-Royce.
Les opérations au Soudan représentent toutefois un très faible pourcentage du chiffre d’affaires total de l’entreprise, a-t-il ajouté. Rolls-Royce fournit notamment des moteurs diesel aux entreprises pétrolières et gazières opérant dans le pays. Nous y voilà … au moins grâce à Rolls-Royce, en quelque sorte, les “choses” apparaissent au grand jour …
L’association caritative britannique Sudan Divestment pour le Royaume-Uni s’est félicitée de l’annonce de Rolls-Royce, estimant que « la reconnaissance par le groupe du génocide au Darfour et du rôle des multinationales dans ces constantes atrocités doit être saluée et pose un vrai défi aux autres groupes dont les activités aident à entretenir la pire crise humanitaire mondiales », a déclaré Hamish Falconer, le directeur de l’association.
« Il y a bien un génocide au Darfour, et il est financé en grande partie par les groupes internationaux. Rolls-Royce vient d’envoyer un message à Khartoum : il y a un prix économique à payer quand on commet un génocide ».
Le trust Aegis qui mène cette campagne vise le départ de quelque 50 compagnie britanniques, dont de nombreux fonds de pension. Petrofac, un groupe de services pétrolier, et le groupe d’ingénierie Weir sont au nombre des compagnies britanniques visées par cette campagne, ainsi le pétrolier français Total et le groupe minier canadien Lundin. Le trust appelle aussi les investisseurs britanniques à vendre leurs participations dans des sociétés chinoises, malaisiennes ou indiennes qui exploitent des ressources au Soudan.
La banque britannique Barclays, détient des parts des pétrolières chinoises PetroChina et Sinopec, et dans Petronas, une compagnie malaisienne.
A lire également :
. Pétrole : le véritable enjeu de Bush au Soudan
. Le Soudan bientôt à l’OPEP : à qui le tour ?
. Le Nigéria invite le Soudan à rejoindre l’OPEP
Source : AFP